Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







vendredi 16 août 2013

De Creel à la Laguna de Chapala


du 21 au 31 Juillet 2013


Un peu déçu, nous décidons de redescendre dans la partie centrale du pays que nous avions quitté un peu rapidement. Nous descendons par l'état de Durango : toujours le même paysage semi-désertique avec parfois quelques belles vues sur des canyons lorsque l'on change de vallées.


en quittant la sierra



vastes plateaux 


entre les montagnes

nouvelle variété de cactus


petite halte dans un village, au pied de la glorieta


Le soir, nous nous arrêtons près de la ville de Durango, à Villa del Viejo Oeste où subsistent quelques décors utilisés pour des scènes de western. Quelques grands acteurs sont venus là dont John Wayne et le grand réalisateur John Ford. Depuis, le site a été reconverti en parc à thème. On nous autorise à dormir là et l'administrateur insiste même pour que nous nous garions pour la nuit à l'intérieur !



la rue traditionnelle de l'Ouest ...




dans le saloon

le village indien



Le lendemain, nous allons visiter : en réalité, il n'y a qu'une seule "rue" avec la banque, le saloon, etc... … et un village indien …mais les tipis sont en toile plastique ! Nous décidons de manger sur place car il y a plusieurs petits restaurants puis de continuer notre chemin mais en début d'après-midi débute une petite représentation en plein air. …


le metteur en scene et son équipe amateur


la variante gay ...


Un metteur en scène fait jouer une prise de vue d'un western : la traditionnelle attaque de la banque ; avec quelques professionnels, figurants et des personnes prises dans le public, nous assistons à plusieurs versions : normale, lente, à l'envers, comique et pour finir, façon gay. …C'est vraiment très drôle et nous passons un bon moment !!!




les dangers de la visite ...


Une autre représentation à lieu le soir, dans le saloon (et il vaut mieux car il pleut !) mais le scénario est plus complexe et les jeux de mots nous échappent un peu.  Finalement, nous avons passé une très bonne journée dans une atmosphère bon enfant et nous avons l'autorisation de rester une autre nuit sur place. Sur le soir, le gardien nous amène son cheval - car il y a évidemment des chevaux sur place - et nous fait monter dessus !


Il pleut encore une bonne partie de la nuit et le temps est bien gris au matin lorsque nous reprenons la route. Nous faisons une halte à Sombrerete où Alain en profite pour acheter son chapeau ! Car depuis que nous avons quitté le sud, beaucoup de Mexicains portent le chapeau clair à large bord souvent accompagné de la chemise et du jean, parfois les santiags, sans oublier la moustache noire et le teint basané.. mais là Alain ne peut pas se faire passer pour un Mexicain !!!


promenade dans Sombrerete

un curé qui a de l'humour !



une cavalcade dans la campagne


Nous faisons ensuite halte à Jerez, une agréable petite ville coloniale proche de Zacatecas où nous prenons plaisir à nous promener : nous nous installons près d'un petit parc où nous bénéficions de l'ombre et en profitons pour faire réparer l'ordinateur qui semble avoir eu un "coup de chaud" : cela nous permettra de nous remettre un peu à jour !


le cheval n'est pas indispensable ...

orchestre de rue

au marché






mariachis pour un mariage

Pégase sous l'ombre des arbres

Nous allons le surlendemain au site archéologique de La Quemada à quelques kilomètres de là. Il fut habité dès 350 ap. J-C jusqu'aux environs de 1100 où il connut une fin brutale vraisemblablement due à des invasions venues du nord et malgré l'énorme muraille de 800 mètres de long et de 4 mètres d'épaisseur sur son flanc nord.

Le site n'a vraiment rien à voir avec les précédents ! Installé sur des collines arides qui dominent la plaine alentour, il n'a d'identique que son (petit) jeu de pelote et une (petite) pyramide ; le plus étonnant est l'immense salle à colonnes (recouverte à l'origine d'un toit de pierre) toute proche de l'entrée de la "ville" et dont les archéologues ignorent encore l'usage ainsi que les vastes escaliers qui permettaient d'accéder à la partie supérieure.


vue du site depuis le sommet de la colline



la "petite" pyramide


les escaliers descendant de la citadelle



les murailles de la ville

la grande salle a colonnes


Sinon, cette visite est surtout l'occasion d'une belle grimpette en pleine nature avec une vue panoramique sur la vallée. Tout en haut, nous parvenons à la ciudadela qui devait être à la fois le lieu où résidaient les "princes" - mais il ne reste pas grand-chose - et où les guetteurs devaient surveiller la plaine. Autorisés à rester dormir sur le parking, nous y passons une agréable soirée et la nuit est d'un calme !


au sommet de la ciudadela

une rencontre imprévue


Après un petit retour à Jerez pour l'ordinateur, nous continuons à descendre en direction de la Laguna de Chapala au sud de Guadalajara : le trajet est agréable, nous passons de vallées en vallées avec toujours quelques montagnes en fond de décor ; beaucoup d'élevage et de la culture d'agave car nous ne sommes pas loin de Tequila !


des champs d'agave

Nous voilà enfin à Ocotlan, petite ville proche du lac où nous restons 3 jours pour nous remettre un peu à jour sur le blog et faire quelques courses avant d'entamer notre tour au bord du lac. C'est le plus grand lac naturel du Mexique, mais son niveau a bien baissé depuis quelques années avec les besoins croissants en eau de Guadalajara, grosse agglomération toute proche de plus d'1,5 million d'habitants (2ème ville du Mexique). En réalité, la partie nord de la laguna est construite tout du long : une fois encore, c'est une succession de restaurants au bord du lac et il est très difficile d'avoir un accès sur ses bords !


encore un arbre énorme sur une place de village



sur le malecon de Tuxcuaca


Finalement, c'est le long de la partie sud que nous avons la possibilité de profiter un peu de la vue sur le lac mais il y a beaucoup de brume : nous nous arrêtons finalement dans un petit village où nous avons la possibilité de nous promener sur un petit malecon aménagé sur ce qui devait être la rive il y a quelques années : malheureusement, avec la baisse du niveau du lac, c'est un terrain marécageux qui se développe à ses pieds. …C'est néanmoins une halte agréable et champêtre avant d'aller faire un petit tour dans l'état voisin du Michoacan.

lundi 5 août 2013

Retour sur l'altiplano, par Teotihuacan et Tula


du 12 au 19 Juillet 2013



Nous reprenons plein ouest la direction de l'altiplano par Huanchinango où nous faisons un petit arrêt ; nous voilà déjà à 1300 mètres d'altitude et nous continuons sur Tulancingo à 2500 mètres d'altitude : enfin on respire et même s'il fait chaud, un petit air frais nous fait oublier la chaleur moite de la côte !

Nous continuons toujours en direction de Mexico : c'est une partie du pays très peuplée et la circulation augmente de plus en plus. Enfin, nous voilà aux portes de Teotihuacan et, comme il est un peu tard, nous allons nous garer près d'une des portes du site pour aller le visiter le lendemain. Nous avons droit à un gros orage avec grêle et beaucoup de pluie et il fait bien frais sur le soir : une bonne nuit en perspective !


l'altiplano près de Mexico

Comme nous nous préparons le matin, nous voyons des montgolfières survolant le site passer au-dessus de nos têtes à basse altitude. Nous voilà donc aux portes de la grande cité mère de la mésoamérique et ce qui frappe d'entrée, c'est l'étendue de ce qui fut pour l'époque une mégalopole et, à ce jour, une partie seulement de l'ensemble a été mis au jour. Son nom en langue nahuatl signifie "le lieu où les hommes deviennent des dieux" ...

D'après les archéologues, les plus anciens vestiges dateraient d'environ 200 av. J-C mais son apogée se situerait aux environ de 400 à 500 ap. J-C, époque à laquelle elle dominait toute la région et son influence s'étendait jusqu'aux cités mayas du Yucatan. On pense qu'à son zénith, elle a accueilli une population d'environ 125.000 personnes, mais, à partir du VIIème siècle commence un long déclin : luttes intestines, épuisement des ressources, attaques de tribus venues du nord ...
Nous débutons la visite par la grimpée au sommet de la pyramide du Soleil : c'est mieux le matin car il y a moins de monde et surtout le soleil est moins virulent ! Elle fait tout de même 65 mètres de haut ! La vue à son sommet permet de voir le site se dérouler à nos pieds, depuis la pyramide de la Lune à une extrémité, l'impressionnante "Calzada de los Muertos" qui y débute pour rejoindre la Ciudadela et le Temple de Quetzatcoal près de 2 km plus au sud


vue de la Chaussée des Morts depuis la pyramide du Soleil

Vue du sommet
 …
Nous nous dirigeons ensuite vers la pyramide dite de la lune - un peu moins élevée - qui clôt la perspective : on ne peut monter jusqu'en haut mais malgré tout, la vue y est superbe : en face, une vaste place avec son autel central, de chaque côté un temple et, tout proche, l'ensemble palatial de Quetzalpapalotl où l'on peut admirer quelques sculptures et des restes de décorations picturales.


la pyramide de la lune, ses temples attenants et l'altar

Vue du site depuis la pyramide de la lune

quelques fragments de peinture

Puis c'est la longue descente le long de la "Chaussée des morts", nom donné par les Aztèques qui pensaient que les temples qui la longe étaient des sépultures. Très large et rectiligne, elle descend par paliers, bordée tout du long tantôt par des palais, tantôt par des temples.
Nous arrivons enfin à la Ciudadela : un ensemble architectural autour d'une vaste place et dominé par le Temple de Quetzalcóatl : il a été partiellement exhumé d'une pyramide sous laquelle il avait été enfoui : on peut admirer sur sa façade d'imposantes sculptures représentant le dieu sous forme de serpent emplumé ainsi que Tlaloc, le dieu de la pluie.


en descendant la Chaussée des Morts


la partie explorée de la ville 

sculptures sur le Temple de Quetzatcoal

El Serpiente emplumada

Nous avons passé plus de 4 heures sur le site et nous ne sommes vraiment pas déçus : s'il est peut-être moins "beau" que certains du Yucatan, il est impressionnant pas son ampleur : on a l'impression en le parcourant, que tout a été planifié dès l'origine et réalisé en une seule fois tant l'ensemble est régulier !





dernière vue du site

Nous sommes malgré tout un peu fatigués d'avoir grimpé et marché sous le soleil et nous allons manger dans un des innombrables restaurants qui avoisinent le site. C'est ainsi que nous goûtons une michelada : bière à laquelle est ajouté du jus de citron vert et le bord du verre est saupoudré de sel : nous avons réussi à avaler la première gorgée …mais on n'a pas pu aller plus loin ! Il parait que c'est un apéritif très prisé des Mexicains mais nous avons trouvé çà imbuvable !!! A part çà, nous commençons à nous faire au "chile" même si parfois la dose est un peu forte et les tacos, quesadillas et autres burritos n'ont plus de secret pour nous !

Nous décidons de reprendre la route en direction de Tula qui n'est pas très éloignée mais nous "loupons" un embranchement, nous nous perdons dans Pachuca où la pluie nous rattrape et finissons par nous arrêter pour la nuit dans la petite ville de Tolcayuca car l'averse gagne en ampleur. C'est donc le lendemain que nous arrivons à la petite ville de Tula et allons visiter ce nouveau site.

Ce sont les Toltèques, probablement venus du nord, qui édifièrent cette ville après la chute de Teotihuacan. A l'époque de son apogée, entre 900 et 1200 ap. J-C, elle occupait plus de 16 ha et sa population avoisinait les 40.000 habitants. Puis ce fut la chute, la cité fut incendiée et les archéologues pensent que certains toltèques émigrèrent au Yucatan où l'on retrouvent certains motifs décoratifs toltèques tels que les "serpientes emplumadas" représentant Quetzatcoal, les Chacmool, et les Atlantes.


la ville de Tula vue du site

C'est d'ailleurs pour eux que nous sommes venus à Tula, car effectivement, de la cité toltèque ne restent que très peu de choses hormis les sculptures géantes des Atlantes : 4 guerriers de près de 5 mètres de haut qui couronnent la pyramide de Tlahuizcalpantecuhtli (la planète Vénus !) : on pense qu'ils soutenaient le toit d'un temple (certaines parties ne seraient pas "d'époque"…).


les quatre Atlantes montant la garde ...



Nous retrouvons malgré tout les mêmes caractéristiques des précédents sites : pyramides et palais, jeu de pelote, etc … et nous pouvons admirer un chacmool dans le petit Musée attenant.


Temple ou palais aux colonnes


le chacmool

N'étant pas autoriser à rester la nuit sur le parking, nous reprenons la route vers le nord. Nous avons envie, avant notre départ, d'aller jusqu'à la Barranca del Cobre, beaucoup plus au nord, mais cela représente beaucoup de kilomètres car le Mexique est vaste !


bosquet de diverses variétés de cactus


Nous roulons vers San Luis de Potosi : les paysages, tantôt arides avec beaucoup de cactus, tantôt très cultivés se succèdent : nous passons d'une vaste vallée à une autre, toujours sur l'altiplano. Souvent le soir, un orage éclate puis à nouveau au matin, c'est le grand soleil


avant la descente ...



dans les faubourgs de San Luis Potosi

 …

Arrêt au bord d'un lac

Après un petit arrêt nature au bord d'un lac, nous franchissons le Tropique du Cancer, mais le temps se gâte de plus en plus : temps gris et fortes pluies ponctuent notre trajet sur de longues routes rectilignes dans un paysage toujours semblable. …Nous voilà dans l'état du Chihuahua et le mauvais temps s'intensifie : nous arrivons à Cuauhtemoc sous des trombes d'eau et pataugeons allègrement dans la ville.


des paysage tantôt arides ...



alternent avec d'immenses champs

village le long de la route


Nous continuons malgré tout jusqu'à Creel, petit village dans la sierra où s'arrête le train que nous souhaiterions prendre ; il s'agit de la ligne qui relie la ville de Chihuahua à la côte Pacifique en passant par un canyon particulièrement spectaculaire. Renseignements pris, il faut réserver à l'avance et, avec ce temps, nous sommes dubitatifs : le coût n'en vaut la peine que si l'on voit quelque chose et, avec ce temps - qui doit durer toute la semaine - nous sommes assez sceptiques !


dans la sierra, en roulant vers Creel



la petite place et sa glorieta


entrée du Chihuahua Pacifico en gare de Creel

Après 3 jours a attendre sous la pluie, nous décidons de rebrousser chemin vers le sud … Nous reviendrons plus tard …