Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







vendredi 29 mars 2013

De la Mitad del Mundo à la frontière colombienne


du 16 au 19 Mars 2013



La "linea equinoxial" est proche de Quito et nous y arrivons donc de bonne heure. C'est d'ailleurs plus un moment "psychologique" qu'un lieu à visiter mais depuis Ushuaia, le point le plus au sud du continent, jusqu'à ce moment, nous avons fait une belle remontée et nous tenons à marquer le coup !


vue de la ligne depuis la terrasse du Musée


les différents pavillons 

Et puis ce sont des Français qui, au XVIIIème siècle, sont venus effectuer des mesures qui ont permis de déterminer la ligne de l'équateur (avec une erreur de 300 mètres seulement) et que la terre n'est pas exactement ronde mais plutôt ovale ; c'est également là que fut pour la première fois "découvert" une nouvelle mesure de longueur : le mètre.

Monsieur de La Condamine ... et moi !

Cette expédition qui dura 4 ans dut faire face à de grandes difficultés tant géographiques (ascension des sommets pour effectuer les relevés dont le Chimborazo (6.310 m) et le Cotopaxi (5.897 m) !) que climatiques sans parler des conditions sanitaires de l'époque. Conduite par Charles Marie de la Condamine, elle comptait également Joseph de Jussieu qui finalement resta de très nombreuses années en Amérique du Sud.

Hormis le pavillon français qui relate cette extraordinaire expédition, les autres n'ont que peu de rapport avec le lieu proprement dit, mais, finalement, tout le monde vient là pour se faire photographier sur la ligne et nous ne nous en sommes pas privés !



Nous allons visiter ensuite le Musée Inti Nan qui, lui, est installé sur la véritable ligne de l'équateur ; nous y apprenons que les indiens Quitus avaient déjà déterminé cette ligne en étudiant la position des astres, bien avant nos savants ! On nous montre également l'expérience de l'évier qui se vide tantôt d'un côté, tantôt de l'autre à 1 mètre seulement de part et d'autre de la ligne et qui coule tout droit sur celle-ci !!!


D'autres pays dans le monde sont traversés par l'équateur, mais toujours dans des plaines, ce qui explique pourquoi nos savants étaient venus là : si le Chimborazo n'est pas le plus haut sommet du monde, c'est lui le plus éloigné du centre de la terre … et le plus près du soleil !

Maintenant que nous savons tout cela, nous continuons notre périple dans l'autre hémisphère : après avoir marqué S 00° 00.000' notre GPS s'est mis au nord et pourtant, nous sommes encore loin d'en avoir terminé avec l'Amérique du Sud ! Nous reprenons la route en direction d'Otavalo, mais nous sommes dimanche et cette ville étant surtout réputée pour ses marchés, nous faisons un petit détour jusqu'à la laguna Cuicocha.


en croisière sur la laguna

A 3000 mètres d'altitude, comme la laguna Quilotoa, c'est un lac de cratère. La dernière éruption de ce volcan a eu lieu il y a 13.000 ans : il a totalement explosé pour laisser la place à ce beau lac avec deux îles au milieu ; il y a toujours une petite activité souterraine : nous faisons la promenade en barque et effectivement on peut voir des bulles de gaz qui viennent éclater à la surface de l'eau, mais vers le centre entre les deux îles ; d'ailleurs, il n'y a pas de poissons dans cette laguna car trop d'émanations soufrées.

vue depuis le mirador


Nous montons jusqu'au mirador, mais les nuages sont bien bas, impossible de voir les montagnes alentour ; mais c'est dimanche et il y a beaucoup de monde : Pégase est la 2ème attraction après la laguna ! Comme toujours, les Equatoriens sont très gentils et très curieux de voir une "casa rodante" !

jeunes filles en costume


Nous passons une bonne nuit fraîche auprès du lac - il y a tellement de brouillard le soir qu'il disparait complètement - et le lendemain, nous redescendons sur Otavalo. Nous allons bien sur nous promener sur les marchés, mais, très franchement, nous n'y trouvons rien de particulier ; par contre, les indiens ont vraiment gardé le costume traditionnel : les hommes ont les cheveux longs et le poncho mais ce sont surtout les femmes qui arborent un très bel ensemble qu' Alain a tenté de prendre en photo, sans vouloir être trop indiscret !


sur le marché



la place centrale d'Otavalo

marché aux légumes

stands pour déjeuner




Finalement, nous continuons notre route vers le nord, passons Ibarra sous la pluie et terminons la journée à San Gabriel, petite bourgade en pleine montagne à 2.900 mètres d'altitude, dernière étape avant la frontière. Nous terminons donc notre séjour en Equateur avec un temps bien maussade. Le lendemain, c'est Tulcan, la ville frontière où les formalités de sortie se font très rapidement.


Nous aurons finalement passé un mois dans ce petit pays, à passer des sommets andins, à la plaine tropicale de Guayaquil, de la vallée des volcans à l'amazonie pour finir notre séjour ou presque, sur la linea equinoxial : nous nous y sommes trouvés bien et nous n'avons pas vu le temps passer ; les Equatoriens sont comme tous les sud-américains des gens très agréables, ce qui, en plus de tout ce que nous avons pu voir, a rendu ce séjour vraiment plaisant.
 
 

vendredi 22 mars 2013

De Baños à Quito


du 11 au 15 Mars 2013
 
Nous voilà de retour à 1800 mètres d'altitude ! La ville est agréable car pas trop grande et tellement touristique qu'il y a tous les services nécessaires, comme la laverie par exemple, ce qui n'est pas un luxe après notre escapade !! Nous en profitons pour mettre le blog à jour et se promener un peu ; nous allons en particulier regarder le volcan Tungurahua cracher son panache de fumée.

De la plaine amazonienne vers les Andes

Une tarabita au-dessus du fleuve
 …
le rio Pastaza

Baños au milieu des montagnes

et le volcan qui crache, juste au-dessus


Nous repartons ensuite sur Ambato rejoindre la Panam qui a maintenant 6 voies ! Arrivés à Latacunga, nous loupons la route qui, par Pujili, grimpe jusqu'à la laguna Quilotoa et prenons celle qui passe par Saquisili. Au départ, c'est une plaisante route de montagne, qui s'élève tranquillement … mais progressivement, la route se détériore de plus en plus, tandis que la pente augmente ; arrivés à Sigchos, elle se transforme en piste plus ou moins ravinée mais heureusement, elle monte moins ! Nous passons Chugchilan quand nous tombons sur une partie en chantier et là, Pégase refuse de continuer ! C'est un engin de chantier qui nous tire de là (heureusement, nous avions notre câble à portée de main !) et bientôt, c'est le village de Quilotoa !!!

dans la campagne vers Saquisili


le décor devient plus abrupt ...

Pégase a décidé qu'il en avait assez !

Nous sommes crevés, il est 2 h de l'après-midi et nous roulons depuis 8 h le matin et Pégase est dans un triste état, couvert de poussière dehors et dedans !!! Inutile de dire que nous n'avons quasiment rien vu hormis la route. … Après un repas chaud, et dès que le temps se dégage un peu, nous partons admirer la fameuse laguna qui nous a coûté tant d'efforts !




Tout simplement superbe ! C'est un vaste lac de cratère, presque parfaitement circulaire, installé à 3.900 mètres d'altitude ; sur un côté, on peut descendre sur sa rive … mais après, il faut remonter : on préfère admirer d'en haut et faire une bout du sentier qui longe la crête, mais les nuages reviennent en force … nous redescendons au village où un parking est aménagé pour les visiteurs ; il fait froid maintenant et le brouillard tombe : soirée au chaud dans Pégase !


le village de Quilotoa

les anciennes coulées de lave



sur le sentier qui longe la laguna

Le lendemain, le temps est toujours aussi gris : nous prenons la route toute neuve et bitumée qui, par Zumbahua et Pujili nous ramène à la panam - seul un tronçon est encore en chantier et nous y patientons une bonne heure ! - et là, nous pouvons profiter du paysage ! En début d'après-midi, le temps se couvre à nouveau : on ne voit plus les montagnes alentour ; nous nous arrêtons à l'entrée du parc du Cotopaxi mais n'allons pas plus loin, tellement le temps est mauvais ; nous continuons finalement jusqu'à Quito où nous trouvons à nous arrêter sur un parqueadero, dans la partie moderne de la ville : il commence juste à pleuvoir, et çà dure toute la soirée !

vallée en redescendant de la laguna

c'est parfois plus rapide à pied !

les champs cultivés 

travaux dans la montagne

un vrai patchwork

Nous voilà donc dans la capitale de l'Equateur ! A 2850 mètres d'altitude, c'est la 2ème capitale la plus haute du monde après La Paz, et, comme elle, elle grignote progressivement les montagnes environnantes, mais elle est toute étirée en longueur le long de la vallée au lieu d'être dans une sorte de cirque : c'est tout de même moins impressionnant quand on arrive et qu'on commence la descente !

Ce lieu fut habité depuis fort longtemps, en particulier par les indiens Quitu (qui ont donné leur nom à la ville) puis les Incas qui s'en emparèrent et en firent la deuxième capitale de leur empire après Cuzco ; le dernier Inca Atahualpa y résidait d'ailleurs le plus souvent mais il ne reste aujourd'hui aucune trace de ce passé précolombien. La ville coloniale fut fondée le 6 décembre 1534 par le conquistador Sebastian de Benalcazar et comme la ville moderne s'est développée à côté, cette partie ancienne a gardé une certaine unité et, ces dernières années, d'importants travaux de réhabilitation ont bien mis en valeur les rues anciennes.

la cathédrale sur la Plaza de Independancia

et le Palais du Gouvernement

Nous partons en taxi jusqu'à la place de l'Indépendance où se trouve le palais du Gouvernement - dessiné par un architecte français au XVIIIème siècle - et la cathédrale ; nous retrouvons les rues aux maisons ornées de balcons caractéristiques des villes coloniales. Et ce qui est également un signe distinctif de ces cités, c'est le nombre d'églises et de couvents : Quito ne fait pas exception à la règle !

La place et le couvent San Francisco




Nous allons voir le couvent de San Francisco, un très important ensemble, face à une vaste place pavée : le cloitre est effectivement très agréable puis c'est le musée avec une collection de statues portées lors des processions pendant la semaine sainte à l'époque coloniale : à ce moment-là, ils étaient très amateurs d'hémoglobine car le Christ est le plus souvent sanguinolent !

un cloitre "tropical"


Mais nous voulions voir ce que pouvait être une église couverte d'or : nous sommes donc aller à l'Eglise de la Compagnie de Jésus : tout simplement impressionnant …et indécent ! De l'or du haut en bas : les plafonds, les retables, les autels, tout est recouvert à la feuille d'or ! Et le tout, à l'intérieur comme à l'extérieur, dans le plus pur style baroque …...

la facade de l'église de la Compania


Nous allons faire un petit tour au Musée numismatique du Banco Central qui retrace l'histoire de la monnaie dans le pays, depuis les coquillages de l'époque précolombienne jusqu'à la disparition du sucre, la monnaie nationale, en 2000. A la fin, ils imprimaient des billets de 50.000 sucres !

Nous visitons également le Musée du couvent de Ste Catherine de Sienne car on peut ensuite grimper jusqu'au clocher ; nous avons le droit de voir le cloitre une fois que les sœurs en sont sorties : il en reste 18 et elles n'ont le droit de se parler que durant 30 minutes entre 12 h 30 et 13 h 00 !!! C'est un musée d'art religieux sans rien d'extraordinaire, sinon qu'il nous montre une cellule et nous retrace un peu le quotidien des moniales. Nous grimpons ensuite au clocher où l'on peut effectivement voir la partie ancienne de la ville.

la vieille ville vue du clocher 



vieille maison avec patio

et costumes traditionnels

Nous marchons un peu dans les rues du vieux centre, puis décidons d'aller sur l'autre partie de la ville en prenant le tram : ce n'est pas cher, mais qu'est-ce qu'on est entassés !! Nous allons au Musée Etnohistorico de Artesanias del Ecuador où sont très bien présentés les différents artisanats des divers groupes ethniques de l'Equateur et avec des explications en français ! Nous y passons un bon moment et quand nous sortons, le ciel est très noir ! Heureusement, Pégase n'est pas bien loin et peu après, un méga-orage avec grêle se déclenche !



Nous sommes loin d'avoir tout vu à Quito, mais les grandes villes sont très vite fatigantes et le temps n'est pas terrible. Nous avons trouvé la ville ancienne agréable, mais sans rien d'extraordinaire et nous avons hâte maintenant de franchir la "linea equinoxial" toute proche après plus de 11 mois de pérégrinations dans l'hémisphère sud !