Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







vendredi 30 mars 2012

Du Parque National d'Ischigualasto à San Fernando del Valle de Catamarca





Du 16 au 21 Mars 2012



Le Parque d'Ischigualasto est le premier sur notre route et nous y arrivons sous un soleil de plomb, heureusement rendu supportable par un vent assez fort. C'est une vallée désertique enchâssée entre deux chaînes de montagnes les Cerros Colorados et le Cerro los Rastros : la partie la plus étonnante du Parque s'étend sur 25 km de long et 10 km de large.


Nous sommes dans une zone désertique

 
Normalement, la visite se fait avec son propre véhicule derrière un guide lui-même motorisé mais il a pas mal plu il y a quelques jours et la piste n'est vraiment pas en bon état. Finalement, nous montons dans la voiture du guide et nous voilà partis. Le circuit nous amène d'abord à des formations géologiques antérieures à l'apparition de la Cordillère des Andes, plus jeune de millions d'années, puis nous arrivons à la Valle de la Luna : c'est un endroit assez extraordinaire où l'érosion a travaillé la roche de telle façon que le paysage semble en effet lunaire.


Les dégradés de couleur ...
 
dans une sorte de faille

taillée dans le plateau

Puis nous arrivons à un endroit un peu particulier qui semble laisser les scientifiques perplexes puisqu'ils ne proposent pas d'explications satisfaisantes à 100 % :






ce sont des boules de pierre qui sortent progressivement du sol - composées de sédiment elles ne sont pas d'origine volcanique, mais leur formation reste un sujet d'interrogation - nous allons ensuite voir d'autres formations rocheuses travaillées et même sculptées par l'érosion et nous terminons notre tour par le canyon taillé dans la pierre rouge - coloration due au sulfate de fer - et au soleil du soir, le tableau est magnifique.










Le matin en arrivant, nous avions aussi eu l'occasion de rencontrer un groupe composé de Françaises et de Canadiens français ce qui nous avait permis de papoter un peu : surpris de rencontrer des voyageurs au long cours comme nous, ils nous interrogent surtout sur notre périple ! Pendant la visite, nous entendons encore du français ! Ce sont deux couples venus du Québec qui voyagent en Argentine pour 4 semaines en ayant loué une voiture sur place ; lorsque nous parlons de passer au Québec au cours de notre tour des Amériques, ils nous donnent spontanément leur adresse pour avoir un endroit où s'arrêter à Montréal ! Nous sommes extrêmement touchés de cette marque de sympathie.


le submarino

quelques guanacos ...

et Pégase seul à la nuit tombante

Comme il est déjà 17 heures, nous décidons de rester dormir à l'entrée du parc. Heureusement nous sommes vers les 1000 mètres d'altitude et avec le vent la nuit rafraîchit bien l'atmosphère et c'est vers les 10 heures le lendemain que nous partons pour le parque provincial Talampaya tout proche (ici, proche, c'est 80 km !).


Les nombreux cactus le long de la route

On se croirait à Jurassic Park ...

Là c'est différent, le parcours dans le parc se fait en minibus avec chauffeur et guide. Talampaya signifie en langue quéchua «la rivière sèche des arbres» ; la visite est essentiellement une promenade le long d'un magnifique canyon : un simple filet d'eau y serpente aujourd'hui et l'érosion due au vent et à l'eau a façonné les roches de multiples façons.


Les restes d'un grand fleuve


Pétroglyphes sur la roche


Par endroit des pétroglyphes témoignent de la présence humaine à une époque fort reculée ; la forte luminosité donne aux roches rouges du canyon une couleur intense assez extraordinaire.


l'érosion a sculpté des cheminées

les falaises font environ 150 mètres de haut


A d'autres endroits, des massifs d'algarrobos font un peu de verdure dans cet univers essentiellement minéral ; il parait qu'il y a des condors mais malheureusement nous n'en avons pas vus, par contre, nous y avons retrouvé nos amis les guanacos !


Quelques algarrobos dont l'ombre est la bienvenue

et nos amis guanacos qui s'en nourrissent



Il fait une chaleur étouffante quand nous terminons la visite en fin d'après-midi mais nous restons camper sur place, à l'entrée du Parc tout à coup, on frappe à la porte de Pégase : c'est Jean-Marc, un Français de Bayonne qui fait un tour en Amérique du Sud avec sa voiture ; finalement, nous discutons un bon moment ! Lui est connaisseur de ce continent où il vient environ 6 mois tous les deux ans ; ces rencontres sont parfois courtes mais enrichissantes : chacun voyage à sa façon : seul, à deux, avec des enfants - en vélo, en voiture, en 4 x 4 ou en camping-car et même en camion - pour quelques semaines où plusieurs mois.
 
Vers 10 heures le lendemain, nous reprenons la route et il fait déjà chaud ! Heureusement que les nuits à cette altitude (1000 - 1200 mètres) sont assez fraîches, sinon il serait impossible de fermer l'oeœil dans Pégase ! Nous roulons jusqu'à Chilecito où nous arrivons complètement cuits !




Le superbe Monte Belgrano qui domine la ville

De bonne heure le lendemain, nous faisons faire la vidange de Pégase - qui en avait bien besoin - et après un petit tour dans la ville, nous reprenons la route vers San Fernando del Valle de Catamarca (les fondateurs aimaient les noms à rallonge !). Pendant le trajet Pégase affiche une température de 42,7 ° Il faut dire que nous redescendons dans la vallée coincée entre deux sierras : c'est le four ! Heureusement, nous finissons par trouver un camping bien ombragé, un peu loin de la ville ...et inutile de faire chauffer l'eau de la douche, elle sort tiède !

Pégase noyé dans la verdure

C'est en bus que nous partons pour Catamarca le lendemain ; nous avions quelques démarches à régler, mais le problème en Argentine, c'est que si on n'a pu tout faire avant 13 heures, ensuite il faut attendre 17 heures pour que les boutiques ouvrent à nouveau ! Pendant cet intermède obligé, nous faisons un petit tour sur la charmante Plaza 25 de Mayo, centre de la ville puis allons voir le Musée Arqueologico Adan Quiroga où sont exposées des poteries pré-colombiennes d'époques et de cultures diverses. Sinon, il n'y a pas grand-chose à voir de particulier mais heureusement le temps est un peu gris et la température beaucoup plus supportable !


Architecture typique d'une église d'époque coloniale

Nous décidons de rester un jour de plus dans notre coin de verdure pour nous reposer un peu et récupérer de ces chaleurs ! Et finalement, le lendemain, il bruine : on reprend haleine avant de rejoindre les provinces de Salta et Jujuy, complètement au nord-ouest du pays.


samedi 24 mars 2012

De la frontière argentine à Villa San Agustin de Valle Fertil







du 7 au 15 Mars 2012
 
A la fin du tunnel nous sommes donc en Argentine et redescendons vers Mendoza ; les montagnes sont magnifiques, certaines d'une teinte vieux rose, d'autres plus sombres, le tout sous un magnifique ciel bleu ! Il fait frais à cette altitude mais le paysage est un régal pour les yeux !

Pégase au sortir du tunnel
Sur la descente

Après avoir passé le poste frontière nous faisons un premier arrêt pour admirer le paysage et en particulier l'Aconcagua couvert de neige qui domine tous les autres sommets (6962 mètres tout de même)

L'Aconcagua, sommet des Amériques

Les magnifiques couleurs de la montagne

puis nous nous arrêtons à nouveau au Puente del Inca (2720 mètres) une des merveilles naturelles du pays : une arche de pierre qui enjambe le Rio de las Cuevas ; sa couleur orangée est due aux dépôts minéraux des eaux chaudes sulfureuses de la rivière. En contrebas, ce sont les ruines des bassins d'un ancien hôtel thermal détruit par une inondation et que les eaux sulfureuses ont recouverts progressivement : elles sont comme enrobées dans les concrétions.

Puente del Inca
... et son bazar artisanal

Après la pause déjeuner dans cet environnement magnifique, nous continuons notre descente ;

Falaises de grès rose



On ne se lasse pas de contempler les sommets

de toutes couleurs

la végétation sur ce versant est semi-désertique quand, au détour d'un nouveau lacet, nous apercevons devant nous comme une oasis de verdure : c'est la petite ville d'Uspallata à 1751 mètres d'altitude, blottie au fond d'une vallée plantée de peupliers qui tranchent sur les buissons environnants. Nous hésitons à nous y arrêter, puis finalement continuons notre route sur Mendoza où nous avons un certain nombre de démarches à faire.

l'oasis d'Uspallata

Enfin, laissant les Andes dernière nous - mais pas bien loin - nous arrivons à Mendoza. C'est une grosse agglomération de 1 million d'habitants environ, au pied des Andes - nous ne sommes plus qu'à 700 m d'altitude - tout autour, c'est le désert de broussailles à perte de vue, et la ville est comme une grande oasis de verdure : toutes les rues sont bordées d'arbres et l'eau s'écoule en permanence le long de petits canaux d'irrigation.


Une rue de Mendoza

Le lendemain de notre arrivée, nous sommes déjà à la parcourir à la recherche d'une bouteille de gaz puis nous trouvons un camping bien sympathique : Pégase est sous les arbres et c'est bien agréable, car il fait une chaleur ! Et pas beaucoup d'air ! Finalement, on n'est jamais content : trop frais et venteux en Patagonie, trop chaud et sans air à Mendoza !

Pégase au vert

Et pourtant nous y restons plusieurs jours, car on s'y sent bien ; ce n'est pas une ville belle par ses monuments où par le lieu où elle est située, mais elle est agréable à vivre. Bien sûr nous nous sommes surtout promenés dans son centre ;

Plaza de l'Independancia avec ses jets roses

Sculptures ornant le centre de la place 

Cireur de chaussures ... à l'époque des baskets ! 

il y a cinq places disposées comme le cinq d'un dé à jouer : au centre, la plus grande, la place de l'Indépendance avec ses fontaines où coulent le vin - enfin de l'eau teintée avec du vin - et aux quatre coins les places d'Espagne, du Chili, d'Italie et de - l'inévitable "San Martin" (le héros de l'indépendance argentine et que l'on retrouve dans toutes les villes du pays) - entre, ce sont de larges avenues bordées de boutiques, de vastes rues piétonnières où l'on a envie de flâner, des terrasses de cafés, de restaurants, bref, une ville où il fait bon vivre … en tout cas pour des touristes comme nous.

Plaza de Espana
Plaza d'Italia
Une rue du centre ville avec son tramway

Nous faisons cependant une petite escapade dans les environs jusqu'à Villavicencio : nous y partons en minibus car Pégase aurait du mal à grimper par la piste en lacet et dangereuse sur la dernière partie du trajet. Villavicencio est le nom d'une eau minérale que l'on trouve très souvent en magasin.

En montant vers Villavicencio

Les sources coulent dans un beau paysage de montagnes où se trouve un ancien grand hôtel thermal ouvert en 1940 et qui accueillait une riche clientèle venue prendre les eaux.

L'ancien hôtel thermal en contrebas

Il est à 1800 mètres d'altitude et au-delà de l'hôtel, la route goudronnée devient une piste étroite que nous prenons avec le minibus jusqu'à un magnifique point de vue ; elle continue encore pour rejoindre Uspallata en passant par un col, mais nous n'irons pas jusque-là. Il fait très beau, la visibilité est parfaite et l'air est très agréable à cette altitude.

Vue sur les monts environnants

Au camping, nous faisons connaissance d'un couple franco-paraguayen qui voyage avec ses enfants ; çà fait toujours plaisir de parler un peu français et de partager quelques expériences de voyage ; eux ont choisi la formule voiture et tente pour leur périple, ce qui est plus "discret" que notre casa rodante mais d'un autre côté, celà exclu le camping sauvage.
Enfin, après quelques jours, nous prenons la route vers le nord ; dès que l'on quitte les faubourgs on se retrouve dans cette steppe que nous pensions avoir laissée en Patagonie.

Plus que de la steppe, une zone de salar

Habitat de terre battue


Faite de buissons et de zones caillouteuses avec un habitat très dispersé et parfois très pauvre … puis c'est la région de San Juan avec ses vignobles où actuellement c'est la saison des vendanges ; nous continuons à monter vers le nord en longeant la sierra de Valle Fertil.

Saison des vendanges à San Juan

Nous passons à côté du «sanctuaire» de la "Difunta Correa" qui, comme le «Gauchito Gil» a droit à de nombreuses petites "chapelles" le long des routes où les fidèles déposent des quantités de bouteilles en plastique remplies de liquide afin qu'elle ne connaisse plus la soif - la légende remonte aux guerres civiles des années 1840 : elle suivait avec son bébé, son mari enrôlé dans l'armée ; ayant épuisée toutes ses provisions, elle serait morte de soif ou d'épuisement et des muletiers auraient trouvé son cadavre avec l'enfant tétant encore son sein : ce serait le premier "miracle" et depuis, elle est particulièrement "vénérée" par les chauffeurs de camions et les voyageurs en général se recommandent à elle ; certains pèlerinages accueillent plus de 200.000 personnes, ce qui n'est pas rien !

Un pont ... un peu inquiétant !

En longeant la sierra - elle culmine aux environs de 1000 à 1300 mètres - la végétations change : il y a de plus en plus d'arbres, dont les "algarrobos" qui supportent très bien les terres arides, et des cactus chandeliers ou "cardons" ; nous sommes dans une zone où, lorsqu'il pleut, la terre n'absorbe pas cette eau mais crée des ruissellements ; la route accompagne en quelque sorte ce phénomène, ce ne sont que dos d'âne puis creux où l'eau peut s'écouler.

Comme un oued marocain !

Nous arrivons finalement à Villa San Agustin de Valle Fertil, ce qui est un nom bien long pour une si petite ville ! Mais il y a un petit lac et toutes les rues sont plantées de grands arbres. Nous y faisons halte, un peu fatigués par la chaleur et y restons le lendemain où nous partons nous balader tout autour du lac ; heureusement, il y a de l'air, sinon il ferait bien chaud mais par contre la nuit, la température descend suffisamment pour qu'on ne se sente pas étouffer.


le lac de San Agustin de Valle Fertil

Alain en profite pour nous régaler d'un asado ! Tous les campings argentins ont des emplacements où faire griller la viande au feu de bois et on peut dire qu'ils sont utilisés : c'est un rituel tout comme le maté ; la récolte du bois (les campings sont le plus souvent sous les arbres) puis les hommes font le feu pendant que toute la famille s'installe autour pour parler et rire … et çà peut durer longtemps … enfin c'est le repas parfois vers les 10 heures du soir ! Nous nous avons fait çà à midi et c'est vrai que leur viande est vraiment tendre et goûteuse.

Un super bife de chorizo !

Non loin de là, il y a deux parc nationaux inscrits au Patrimoine Mondial tant pour leurs particularités géologiques que parce qu'on y a trouvé des fossiles de dinosaures ...… dont j'ai oublié de noter le nom ! Ce seront donc nos prochaines étapes, toujours en remontant vers le nord.