Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







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mercredi 16 mars 2011

Au revoir, Maroc


Et voilà, notre petite aventure marocaine est maintenant finie …

Nous avons une certaine nostalgie de ces trois derniers mois et un petit pincement au cœur en voyant la côte s'éloigner mais nous avons encore tellement de pays à découvrir et de choses nouvelles à voir.

Nous comprenons mieux maintenant que tant de gens y reviennent chaque année : certes, il y a le climat, la vie n'y est pas très chère pour un Européen, mais il y a plus : la beauté de certains sites, le dépaysement, la gentillesse des habitants, tout cela concoure à donner à ce pays un très grand charme.

Nous n'avons pas donné d'informations pratiques particulières, tout d'abord parce que le Maroc est une destination « facile » même pour un camping-cariste débutant (ce que nous étions en arrivant) : tout d'abord, beaucoup de gens parlent le français, beaucoup d'indications sont en français, ce qui déjà, facilite le contact.

En ce qui nous concerne, nous sommes partis avec le Guide du Routard MAROC , le Camping du Maroc de J. Gandini qui est la référence pour les camping-caristes (on dit le Gandini) et Le guide Maroc en camping-car de Nicolas Thibaut qui propose un certain nombre de circuits et, bien sur, une carte routière et nous n'avons pas eu de difficultés particulières. Avec cela, nous nous sommes concoctés un circuit reprenant à peu près les sites "incontournables" sauf les grandes villes du Nord, telles que Rabat, Casablanca, Tanger, etc … et nous avons privilégié le Sud qui nous attirait beaucoup plus.

Bien évidemment, nous n'avons pas tout vu, ou vu trop rapidement certains endroits, mais peut-être reviendrons-nous …

Sinon que dire de plus : nous avons très bien mangé, nous avons trouvé tout ce dont nous avions besoin : dans n'importe quel village, il y a une boutique, sans compter des fruits et légumes parfois le long des routes, et, en cas de besoin, de grands magasins dans les grandes villes. Inutile de préciser que nous n'avons jamais été malade et que nous avons aimé la cuisine marocaine, en particulier les poissons grillés sur la côte atlantique, les tajines, les couscous et les salades marocaines, les oranges à la cannelle, le tout arrosé d'un bon "whisky berbère" !

Concernant les haltes nocturnes, nous avions opté pour les campings - ils ne sont pas très chers - et nous avons toujours été bien accueillis, qu'ils soient tenus par des Marocains ou des Français. Quelques "coups de coeur" : « Terre d'Océan » à Taghazout où nous avons passé les fêtes de fin d'année, « Les sables d'or » à Hassi Labied chez Isabelle et Rachid (près de Merzouga) , le petit camping « Khaïma Parc » à Foum Zguid , le relais « Borj Biramane » à Icht, « Chez Michelle » à Goulmima, le camping « Zebra » aux Cascades d'Ouzoud, le camping « Amazigh » chez Hassan à Azrou, et beaucoup d'autres, piochés dans Le Gandini .

Les points noirs - il y en a toujours ! : l'état de certaines routes, totalement imprévisibles : une nationale sera en triste état, tandis qu'une petite route sera parfaite ; d'autres commencent bien pour devenir de plus en plus mauvaises ; dans le sud, souvent, l'étroitesse des chaussées qui rend le moindre croisement problématique en raison du mauvais état global des bas-côtés. Mais le pire, c'est tout de même la conduite au volant des Marocains : mais çà, çà ne se raconte pas, çà se vit au quotidien !!! Sans compter la multiplicité des « véhicules » : vélos, mobylettes, ânes, carrioles, voitures, camions de toutes sortes, les piétons qui traversent à tout moment, les troupeaux que l'on rencontrent, etc, et surtout si l'on traverse une petite ville un jour de souk !!!

Nous n'avons jamais ressenti, où que nous soyons, une appréhension quelconque, nous n'avons jamais été victime de "caillassage" du camping-car, bref, nous n'avons eu aucun des problèmes que "radio camping-car" véhicule parfois.

C'est donc un excellent souvenir que nous garderons de ce séjour même si le nord du Maroc nous a salué à l'arrivée et au départ par de grosses pluies et nous souhaitons autant de plaisir que nous en avons eu à ceux qui comptent venir le visiter.

Nous ne prétendons évidemment pas le connaître au bout de si peu de temps : c'est comme un bon plat : la première fois, on goûte et c'est à la deuxième ou …ième fois que l'on savoure : d'où mon titre « au revoir » et Inch Allah comme on dit ici !


lundi 14 mars 2011

Fès et le nord du Maroc


Avec 1,5 million d'habitants, c'est effectivement une très grande ville, en trois parties : la ville nouvelle, créée sous le Protectorat et qui se modernise à grande vitesse, Fès-el-Jedid édifiée au XIIIème siècle et Fès-el-Bali la plus ancienne. C'est donc vers elle que nous nous dirigeons, avec un guide cette fois. Fondée en 789 par Idriss 1er, descendant du Prophète, elle reçoit au cours des siècles des Espagnols expulsés de Cordoue, des Tunisiens chassés de Kairouan, des Juifs etc ... qui s'installent chacun dans leurs quartiers et créent ainsi un brassage culturel particulier à la ville. Elle est à son apogée entre les XIème et XIVème siècles : partout s'élèvent des mosquées, des foundouk - caravansérails - de riches demeures, des médersas - écoles coraniques - des fontaines et des portes, le tout richement décorés dans le style hispano-mauresque en marbre et faïences précieuses - les zelliges. C'est à cette époque aussi qu'est édifié Fès-el-Jedid où se trouve le palais royal et le méchouar.

La grande porte à l'entrée de la médina

Fès est à la fois la capitale intellectuelle du Maroc et une grande place artisanale, mais souffre en même temps, pour la partie ancienne, d'une dégradation importante : afflux de population venant des campagnes, mauvaise restauration, etc ... C'est donc vers elle que nous nous dirigeons : pas moins de 14 portes d'entrées, 225 mosquées, 250 hammams, 800 fours à pain et beaucoup de fontaines … de quoi se perdre ! C'est un dédale de ruelles, de passages, le tout encombré en permanence d'étals, de chevaux de livraison, de touristes aussi et bien sur de la population de la médina : plus de 200.000 personnes y habitent !

Difficile de s'y retrouver et nous passons d'une porte à une médersa


pour revenir à une mosquée, enfin nous parvenons au souk des tanneurs : on nous fait monter sur une terrasse pour regarder en contrebas - un brin de menthe aux narines pour supporter l'odeur - les artisans travailler les peaux : on les débarrasse d'abord de la laine, avant de les tremper dans des bacs remplis d'excréments de pigeons (!) et d'autres de chaux puis lavage et « essorage» dans de grandes roues en bois et enfin passage dans d'autres cuves contenant des colorants de diverses couleurs. Enfin, elles sont tannées et séchées. C'est assez impressionnant de voir cette façon de travailler à notre époque !

dans le souk des tanneurs























Nous visitons également un riad restauré par des Français : de l'extérieur, rien ne permet de deviner le raffinement intérieur : une élégante cour centrale


avec pièces de réception au rez-de-chaussée puis les suites au premier et la terrasse au-dessus donnant sur la medina : une belle réalisation !


Vue de Fès depuis la terrasse du riad

Puis c'est le foundouk des peaussiers où ils enlèvent les poils des peaux avant qu'elles ne soient tannées, avec leurs ânes de livraison qui crééent quelques embouteillages dans les ruelles !






















































puis, c'est le souk du henné, où l'on trouve tout ce dont on a besoin pour se teindre les cheveux, mais également les mains, puis les teinturiers, qui travaillent directement dans la ruelle,



tout comme les chaudronniers, que l'on entend avant de voir !



Vers midi, un peu sonnés par cette balade, et après le départ de notre guide, nous nous arrêtons pour déjeuner. J'ai oublié de dire que la médina est à flanc de colline : çà grimpe raide dans les ruelles ! L'après-midi, après un nouveau tour dans les souks,


nous nous dirigeons vers le mellah : l'ancien quartier juif, aux constructions assez caractéristiques


puis le palais royal avec sa porte monumentale.


Nous quittons là la partie ancienne pour rejoindre la ville nouvelle. Nous sommes éreintés et après un bon thé à la menthe, nous nous mettons à la recherche d'un petit taxi pour rentrer au camping.


Fès est beaucoup plus animée que Meknès et tout est «en plus grand» mais décidemment, les grandes villes ne sont pas nos visites préférées, même si Fès mériterait plus d'une journée pour être appréciée. Nous sommes néanmoins contents de retrouver la route et la campagne, même si cela signifie se rapprocher du départ !

Nous prenons donc la route en direction de l'est dans le projet de longer ensuite la Méditerranée après avoir vu un peu le nord-est du pays. Le temps est au gris et la circulation assez dense car c'est la seule route qui relie Fès à Oujda, à la frontière algérienne : un autoroute est en chantier mais n'est pas encore terminé. Nous longeons un lac

traversons des terres assez riches semble-t-il, avec dans certains endroits, beaucoup de vendeurs de légumes au bord de la route : courges, haricots, petits pois, oignons, carottes, tomates et oranges, parfois de véritables étals, parfois un simple cageot : nous nous arrêtons faire quelques emplettes,

puis faisons halte pour la nuit à Taourirt, où nous arrivons avec la pluie.

Nous décidons de pousser jusqu'à Oujda - la 6ème ville du Maroc - car il y a un garage Ford. Pégase fait un drôle de bruit au démarrage du matin et nous préférons en avoir le cœur net. Nous traversons à nouveau quelques paysages assez désertiques

et lorsque nous arrivons, le temps est gris et Oujda, une grosse ville : le garage nous propose de rester la nuit sur leur parking pour «ausculter» Pégase au matin. En fait, il n'a presque rien et nous reprenons la route, rassurés sur son sort !

Nous sommes déjà le 10 et nous devons avoir passé la frontière le 18 au plus tard, fin du visa. Nous prenons donc rapidement la route vers l'ouest et il nous faut aller jusqu'à Al Hoceima pour trouver un camping soit 260 km environ. C'est donc sous la pluie que nous entamons le retour : sur cette partie, la route n'est pas proche de la mer et présente moins d'intérêt touristique


les crevasses taillées par un oued dans la plaine du Gareb

d'ailleurs, depuis Fès, nous ne rencontrons qu'un ou deux camping-cars, c'est dire ! Puis nous commençons à grimper car nous arrivons aux contreforts du Rif : il ne fait pas chaud et il pleut de façon intermittente.



Pégase tout crotté dans le Rif

Arrivé à Al Hoceima, plus de camping ! Le plus proche est à une centaine de kilomètres.

Bien évidemment, nous aurions pu nous arrêter là et dormir sur un parking, mais nous décidons de poursuivre : nous sommes en milieu d'après-midi et la route est récente, nous devrions avoir le temps d'arriver. Les 50 premiers kilomètres sont avalés sans effort, mais la route se met à grimper de plus en plus, la nuit tombe et, cerise sur le gâteau, le brouillard nous «cueille» à environ 30 km du village d'El Jebha où nous comptons dormir. Nous avons parcouru cette distance à environ 20 km/h car bien souvent les lignes blanches n'étaient plus visibles et j'étais obligée de descendre et de marcher devant Pégase car on ne savait pas où était le bord ou le milieu de la route … Pour couronner le tout, dans les dix derniers kilomètres, des coulées de boue traversent la chaussée …. Nous croyons ne jamais y arriver, quand enfin, la route descend et nous arrivons dans le village, complètement stressés et éreintés.


Mais là, les problèmes ne sont pas terminés : le village est lui-même dans la boue qui dévale de la montagne par coulées, nous sommes dans la gadoue jusqu'aux essieux : impossible d'arriver au parking car les rues sont coupées. Nous poussons jusqu'à la gendarmerie : ils nous prennent pour des fous d'être venus par un temps pareil et nous disent de repartir dès l'aube, et par la même route que nous venons de prendre, car les autres sont coupées, toujours par des coulées de boue et ne peuvent être dégagées dans l'immédiat.

Nous réussissons à avoir une petite place - sur un sol mi béton mi débruits de toutes sortes - près de la sortie du village. Il pleut toujours et nous craignons de nous retrouver embourbés … et donc bloqués ici. Nous passons la nuit tout habillés, en nous relayant à surveiller le temps, près à bouger, au cas où … A 5 heures du matin, un bon café et dès que le jour commence à se lever, nous prenons la route : nous n'aurons rien vu du village, hormis la boue et les gens en blousons et bottes pataugeant à qui mieux mieux dans cette gadoue.

El Jebah vu de la route en repartant

Cà fait un drôle d'effet de voir la route «faite» la veille dans le brouillard ! Nous retrouvons les coulées de boue, bien sur,






mais aujourd'hui, nous voyons également les précipices. Ce n'est pas de la haute montagne, mais elle est très pentue : nous sommes bien contents de repartir avec heureusement, pas ou peu de brouillard


mais la pluie par intermittence. Nous décidons cette fois d'éviter la montagne et refaisons donc le chemin en sens inverse : Al Hoceima, en longeant les contreforts du Rif


puis Nador en dessous de Melilla pour revenir au parking de Taourirt : Pégase est complètement crotté et boueux, dedans comme dehors ! Puis à nouveau la route vers Fès ou nous arrivons le 12 toujours avec la pluie : beaucoup de villages et même de villes n'ont pas toutes les rues goudronnées, ce qui donnent très rapidement d'énormes flaques et de la gadoue partout.

Lors d'un petit arrêt dans la campagne ...

Après cette courte halte, nous reprenons notre progression vers le nord et prenons la route pour Chefchaouen. Hormis la route longeant la Méditerranée où nous avons été bloqué, c'est la seule destination «touristique» avant Tanger. Ce sera donc notre dernière halte avant de reprendre le bateau … Nous arrivons en milieu d'après-midi après un trajet sans histoire, alternant nuages et soleil et la pluie nous accueille à l'arrivée.


La vue de la ville à l'arrivée est superbe : elle s'étage entre deux montagnes en forme de cornes - dont elle tire son nom : «regarde les cornes» en berbère - avec sa partie ancienne - la plus haute, toute en bleu et blanc. Nous grimpons jusqu'au camping qui domine la ville et peu à peu, tout est noyé sous la pluie, le vent est froid et l'humidité nous transperce.


Il va pleuvoir une bonne partie de la nuit et au matin les nuages enserrent les sommets pendant que le brouillard se répand dans la vallée. Nous profitons d'une amélioration vers 10 h pour descendre par un petit escalier jusqu'à la ville.


Chefchaouen vue du camping

Comme dans toute les villes, la médina est un entrelacs de petites ruelles où nous nous glissons au milieu des échoppes et des petits étals des fermières du Rif venues vendre leur production de légumes.


Toute la médina est blanche avec les linteaux des portes, fenêtres et les bas des murs peints en bleu,


parfois même les sols de certaines ruelles.


Ce doit être très beau au soleil, mais aujourd'hui il n'est guère de la partie. Vers midi, nous nous réfugions dans un café car il pleut à verse, puis une amélioration nous permet de continuer notre balade.



Nous rentrons malgré tout assez tôt au camping car nous sommes gelés ! Puis, c'est de nouveau orage avec pluie et re-pluie tout le reste de la soirée. Espérons que demain la route ne sera pas trop mauvaise, car nous sommes toujours dans les montagnes du Rif. Et voilà pour notre dernière visite : demain, c'est Tanger Mèd pour l'embarquement. Espérons que la mer sera calme !



mercredi 9 mars 2011

De Marrakech à Meknès


Nous sommes donc arrivés à Marrakech par un temps superbe. Nous avions eu du beau temps dans le sud, mais là, la température atteint les 27 ° ! Au camping où nous nous installons, il y a une piscine dehors et des gens se baignent !! Mais l'eau n'est qu'à 20 ° et je renonce à l'essayer !! Le cadre est très agréable, mais nous sommes assez loin de la ville et faisons donc appel au service d'un taxi pour aller nous perdre dans Marrakech … et c'est exactement ce que nous allons faire …

Le taxi nous dépose au centre, près de la Koutoubia.

Cette tour de 77 m (jusqu'au sommet de la flèche - sinon 69 m jusqu'au sommet du lanternon - a été construite par le premier souverain Almohade après qu'il se soit emparé de la ville en 1147. C'est, parait-il, l'un des plus beaux monuments d'Afrique du Nord, tant par la simplicité de sa forme que par l'harmonie de ses proportions, mais il ne se visite pas. Nous nous dirigeons donc ensuite vers la place Jemaa-el-Fna, le cœur de la ville.


C'est une très grande place, qui le matin est assez calme. Puis progressivement, outre les vendeurs de jus d'oranges, de dattes, de figues, d'épices, les diseuses de bonne aventure, les charmeurs de serpents, les porteurs d'eau en costume traditionnel, elle se remplit de touristes, bien sûr, de calèches en attente de clients, de dizaine de restaurants ambulants, et de plus en plus de monde qui déambule, circule, discute, dans un joyeux brouhaha.



A côté se tiennent les souks : un dédale de ruelles couvertes avec des milliers de boutiques : on est très vite perdu et on passe du souk des bijoutiers à celui des tapis,


pour se retrouver sur l'ancienne place des esclaves où des femmes pratiquent le trocs de toutes sortes de tissus et vêtements,


pour atterrir chez les ferrailleurs, puis les teinturiers, sans oublier les marchands d'épices de toutes couleurs et senteurs. Tout cela avec au milieu des charrettes, des calèches, des vélos et des mobylettes qui pétaradent …

On finit par en sortir pour aller nous attabler à la terrasse d'un restaurant qui domine la place : elle est déjà bien remplie avec maintenant des acrobates qui viennent faire leurs tours et de plus en plus de monde venu faire ses emplettes. Après le repas, nous nous laissons tenter par une promenade en calèche qui nous fait faire le tour de la médina.


Je ne sais comment font les chevaux au milieu de la circulation pour ne pas être affolés par toute cette agitation et les coups de klaxon permanents !!!

Après une nouvelle plongée dans les souks,

nous nous trompons de direction et nous voilà partis dans la ville …


nous sommes obligés de faire appel à un petit taxi pour nous ramener au centre, tellement nous nous étions éloignés… et perdus. C'est donc plutôt crevés que nous retournons au camping.

Mis à part la Koutoubia et la place, les monuments sont des mosquées, qui donc ne se visitent pas. J'aurais aimé aller flâner dans le Jardin Majorelle, mais revenir sur la ville ne nous a pas tenté : nous sommes devenus un peu "allergiques" aux grandes métropoles …

Après trois jours, nous décidons de continuer notre route et d'aller admirer les cascades d'Ouzoud, à une centaine de kilomètres de là, dans le Moyen Atlas. La route est agréable et nous arrivons dans un petit camping tenu par un couple de Hollandais tombés amoureux du coin. Nous sommes à environ 1000 mètres d'altitude et on le sent à l'air plus frais. C'est également beaucoup plus vert, mais plus de palmiers !

Nous partons donc admirer les cascades : nous descendons au village et sommes immédiatement abordés par des "guides" qui veulent absolument nous proposer leurs services "indispensables" Maintenant, nous avons une réponse toute prête : nous sommes déjà venus, nous connaissons, etc … et donc nous nous dirigeons un peu au hasard, car évidemment, rien n'est indiqué sinon les guides n'auraient pas de travail ! Nous arrivons au surplomb des cascades : impressionnant, surtout qu'il n'y a aucun garde-fou ! Je préfère contempler la vallée où serpente la rivière un peu plus loin plutôt que la cascade qui chute à côté de nous.

Un petit grand-père nous indique où se trouve le chemin : nous descendons par l'escalier bétonné, jalonné des petites boutiques habituelles. A mi-chemin, nous rencontrons les singes magots qui attendent leur déjeuner : les touristes achètent des cacahuètes et les singes viennent autour de nous pour obtenir leur déjeuner, alors qu'il ne faudrait rien leur donner !


Les cascades sont vraiment magnifiques ! Et avec le soleil, un arc-en-ciel permanent irise le fond de la gorge. Arrivés en bas, on peut admirer la chute dans toute son ampleur.


Nous remontons de l'autre côté, plus sauvage puisqu'il s'agit d'un simple sentier sous une forêt d'oliviers, pour déboucher au niveau de la chute. Nous continuons, en suivant la rivière jusqu'au village et rentrons au camping. L'après-midi, après être redescendus pour chercher - sans le trouver - un sentier menant à des grottes, nous refaisons le tour complet du site, pour le plaisir.


Le lendemain, nous remontons la rivière pour aller jusqu'à la source.


En fait, nous n'irons pas jusqu'au bout car nous tombons sur un chantier : il semble qu'ils fassent une retenue, sûrement pour qu'il y ait de l'eau toute l'année aux cascades - car à certaines périodes, il n'y a qu'un filet d'eau ou pas du tout.


La promenade est très agréable : on croise des pêcheurs - ils se servent d'un tissu comme d'un filet ! - des femmes qui lavent à la rivière avec le petit âne qui porte les lessives, des agriculteurs dont l'un travaille avec un soc - et un camp de toile avec salon de jardin sur un îlot au milieu de la rivière !


Cette partie du Maroc est déjà différente tant de la côte Atlantique que du sud et même s'il fait très beau, on est déjà sur le versant nord du Haut Atlas : la végétation est plus  "méditerranéenne" avec oliviers, chênes lièges et s'il y a toujours des rochers, ce ne sont plus les déserts caillouteux que nous avons rencontrés.

Après deux jours passés dans ce petit camping très agréable, nous reprenons la route pour aller voir le lac de barrage de Bin-el-Ouidane, à quelques kilomètres de là. Lorsque l'on arrive en haut de la côte qui le surplombe, on a l'impression d'une vision de carte postale !

Ne pouvant stationner pour la nuit, nous poursuivons notre route vers Beni-Mellal ou nous assistons, sur le petit aéroport à un saut de parachutistes suisses. Puis nous continuons notre route pour arriver à la nuit tombante à la ville d'Azrou. Nous ne pensions pas faire tout ce chemin, mais n'ayant pas trouver d'endroit où stationner, nous avons avalé la route jusqu'à cette petite bourgade du Moyen-Atlas, au sud de Meknès.

Nous sommes à environ 1600 mètres d'altitude et çà se sent ! Il gèle pendant la nuit et, au réveil, il fait 3° dans le camping-car !! Dur de se lever ! Après avoir déguster les truites cuisinées par Hassan, le propriétaire du camping, nous allons faire une petite promenade, mais le vent froid nous ramène au bercail. La nuit suivante est encore plus froide - 1° au réveil - et nous prenons la route vers Meknès - en passant par Ito, paysage un peu particulier,


avec un petit détour sur le site de Volubilis.

Une ville au nom de fleur … Ce sont les ruines romaines les plus importantes du Maroc. Ce fut l'une des capitales de Juba II, roi de Maurétanie au début de notre ère. Aux IIème et IIIème siècles furent érigés d'imposants monuments puis l'importance de la ville déclina pour être abandonnée après la fondation de Fès. En 1755, le séisme qui anéantit Lisbonne renversa les quelques monuments encore debout. Puis le site fut redécouvert vers la fin du XIXème siècle et fouillé par des archéologues français.

Le site s'étendrait sur environ 40 ha mais seulement 15 ha ont été déblayés à ce jour. Dans les riches maisons mises au jour, on peut admirer de beaux restes de mosaïques sur les sols.


L'artère principale, le Decumanus Maximus qui traversait toute la ville est entièrement dégagé et se termine à l'Arc de Triomphe élevé en l'honneur de l'empereur Caracalla en 217.

Le site lui-même est très beau, surplombant légèrement la riche plaine au nord de Meknès. Il fait beau, et si l'air est frais, les fleurs et la végétation qui parsèment le site en font une très agréable promenade.



Nous ne faisons que passer à côté de Moulay Idriss, ville sainte de l'Islam. En effet, n'ayant pas, en tant que non-musulmans, accès au tombeau, nous nous contentons de regarder la ville de loin. C'est là qu'est enterré Moulay Idriss, fondateur de Fès, arrière-petit-fils de Mahomet et père de la première dynastie musulmane du Maghreb les Idrissides. Nous reprenons la direction de Meknès, jusqu'à un petit camping en pleine nature. Du village de Sidi Ali, juste au-dessus, on a une vue splendide sur toute la plaine, avec la ville de Meknès en fond de décor.


Le lendemain, nous partons en stop visiter la ville de Meknès. C'est la 5ème ville du Maroc par sa taille et l'une des quatre villes impériales. Elle est essentiellement la ville d'un homme Moulay Ismaïl. Il rasa la ville ancienne pour construire la cité qu'il souhaitait : contemporain de Louis XIV, durant son règne de 55 ans, il fit bâtir murailles - 25 km de triple murailles - portes monumentales, écuries démesurées, arsenaux et palais. Nous allons donc à la découverte de ce qui reste de cette œuvre.

Arrivés sur la grande place face à la monumentale porte Bab Mansour,


nous nous dirigeons vers le mausolée de Moulay Ismaïl : pas de chance, nous sommes vendredi, et c'est le jour réservé aux musulmans ! Nous partons donc en longeant les doubles murailles


vers les fameux greniers Héri-es-Souani - surtout fameux par leur ampleur !


Les écuries quand à elles ne se visitent pas car en mauvais état : il pouvait y loger jusqu'à 12.000 chevaux ! A côté, le bassin de l'Agdal remis en état, que nous longeons en petite calèche - le conducteur nous suivait pour nous faire absolument monter ! On a fini par céder ...


Nous retrouvons la grande place El-Hedim


et partons visiter le Musée Dar Jamaï qui expose des objets traditionnels marocains dans un ancien palais d'un grand vizir, avec une magnifique koubba ou salle de réception au plafond très finement travaillé.


Puis nous nous dirigeons vers les souks autour de la grande Mosquée où nous visitons une ancienne médersa : une cour centrale entourée de galeries où s'ouvrent les cellules qui accueillaient les étudiants. Là encore, ce sont les plafonds de bois très délicatement ouvragés qui sont beaux à voir.



Nous nous promenons encore un peu dans les souks,


mais le vendredi, beaucoup de boutiques sont fermées et après une dernière promenade dans la ville, au demeurant très vivante,


nous décidons de rentrer : il est déjà 16 heures et il ne fait pas très chaud. Nous n'avons pas été "conquis" par Meknès bien qu'elle ne manque pas de charme, cependant nous ne voulions pas quitter le Maroc sans voir les villes impériales - mais nous ne "ferons" pas Rabat. Il nous reste donc Fès à visiter : ce n'est qu'à environ 70 km de là et le lendemain, nous quittons notre petit camping bien agréable pour rejoindre la grande métropole qu'est Fès.