Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







samedi 24 janvier 2015

Descente en Basse Californie Mexicaine

du 4 au 20 Janvier 2015  


Nous passons la frontière à Tecate sans problème : le douanier mexicain nous donne 90 jours ce qui nous donne plus que largement le temps de visiter la Basse Californie avant de remonter vers les USA.

Nous avions perdu l’habitude du Mexique et en venant des Etats-Unis, le contraste est assez fort : pauvreté des habitations, problème de ramassage et traitement des déchets, etc … mais nous sommes malgré tout bien contents d’y revenir et de connaître cette partie que nous n’avions pas eu l’occasion de voir.

La Baja California est une longue péninsule au sud de la Californie américaine, rattachée au Mexique à l’est par 70 km … de désert ! C’est une longue chaîne montagneuse - pas vraiment élevée mais avec des pics  bien abrupts - et des plaines côtières parfois très étroites et la majeure partie de son territoire est couverte de déserts.

Il y a trois villes importantes au nord, dont deux à la frontière : Tijuana et Mexicali puis Enseñada à environ 100 km de là, sur la côte pacifique. Il faut ensuite descendre jusqu’à La Paz, à 1500 km au sud, pour retrouver une ville d’une certaine importance.

Une seule route pour découvrir la Baja avec quelques petites voies secondaires pour rejoindre des ports le long des côtes ou quelques bourgades disséminées, perdues au milieu du désert. C’est seulement à partir de La Paz qu’elle fait une boucle pour les 200 derniers km au sud !

Dès le passage de la frontière, n’ayant pas envie d’aller nous perdre dans Tijuana, nous prenons la route de la montagne en direction d’Enseñada : dans cette partie encore assez verte, nous suivons la "route du vin" avec quelques belles vignes blotties dans les vallées. Arrivés à Enseñada, nous allons retirer quelques pesos et faire des courses … au Wal-Mart ! Puis nous nous arrêtons dans un camping un peu plus loin, au bord de la plage, pour décompresser un peu !


la plage de Punta Banda et au fond le cap de la Bufadora

de l'autre côté de la baie, Enseñada


Il fait déjà beaucoup plus doux et nous sympathisons avec un couple mexicano-américain (les seuls avec nous au camping !) qui connaissent bien la Baja, nous nous promenons le long de la plage … et lézardons au soleil ! Nous reprenons la route vers le sud : elle s’éloigne peu à peu de la côte pacifique pour s’enfoncer à l’intérieur des montagnes. 


Cultures sous serres dans une vallée


Nous traversons en particulier la Valle de los Cirios du nom d’un "arbre" à l’aspect bien spécifique qui pousse au milieu d’autres cactus ; cette vallée est également parsemée d’énormes rochers qui lui donne un aspect vraiment à part. La route est assez étroite et sinueuse mais heureusement il y a peu de circulation. 



Un "cardon" emblématique du Mexique

et les fameux "cirios, caractéristiques de cette vallée


Et nous voici parvenus en Baja Sur où nous changeons encore une fois d’heure ! Nous faisons halte à la première bourgade, Guerrero Negro où nous partons en excursion voir les baleines grises ; celles-ci migrent depuis l’océan arctique en longeant la côte canadienne et américaine pour venir accoucher dans les lagunas Ojo de Liebre et San Ignacio : il semble que les eaux calmes et protégées de ces lagunes, très riches en sel soient un environnement propice : on peut donc les y voir de Décembre à Mars environ, avant leur retour vers les eaux plus froides.  


dans une rue de Guerrero Negro

Walmart, version Baja !

en se promenant vers la lagune ...

Nous partons en minibus jusqu’à la laguna puis montons en barque : nous avons de la chance car nous ne sommes que 4, ce qui nous permet de bouger dans le bateau ! Le guide nous amène jusqu’au milieu de la lagune et c’est un vrai festival ! Nous sommes environnés de baleines avec leurs petits …


Dauphin nous accompagnant vers le territoire des baleines


la maman et son bébé

elle surgit à quelques mètres ....

sa tête apparait soudain au ras du bateau !

A un moment donné l’une d’elle passe sous la barque pour resurgir de l’autre côté, en nous aspergeant de son souffle : c’est vraiment un moment fabuleux de pouvoir voir de si près ces animaux !


elle souffle ...

Un bébé baleine s'amuse sur le cou de sa maman, un moment rare, furtif et inoubliable

et c'est la plongée !

Pélicans et autres oiseaux de mer

en fond, les dunes

des lions de mer ont trouvé un endroit pour une sieste au soleil !

Il faut savoir qu’une baleine femelle peut mesurer jusqu’à 17 mètres (les mâles entre 11 et 14 mètres) et peser 30 à 40 tonnes ! Les bébés font tout de même 4 à 5 mètres à la naissance, pèsent déjà un bon quintal et consomment 70 litres de lait par jour pendant environ 6 à 8 mois !

Nous sommes absolument ravis de notre excursion et peut-être nous laisserons nous tenter une nouvelle fois au retour, tellement c’est exceptionnel !


au fond de la lagune, les salines

une véritable montagne de sel !

Dans le « camping/parking » où nous étions s’arrêtent beaucoup de camping-caristes américains/canadiens en route vers le soleil et nous faisons connaissance avec un jeune couple d’Honolulu en route vers l’Amérique du sud et qui voyagent en voiture avec une tente de toit … et un petit toutou ! 

Après cette halte mémorable, nous continuons notre descente et quittons à nouveau la côte pacifique pour traverser la chaîne montagneuse vers le golfe de Californie : nous faisons un petit arrêt sur la place de San Ignacio pour visiter son église, une des mieux conservées de la Baja. Il s’agit d’une Mission Jésuite, fondée en 1728 mais l’édifice que l’on peut voir date de 1786 et fut en fait érigé par les Dominicains ! 


la mignonne petite église de San Ignacio

On dirait une oasis avec les palmiers 

dans le jardin de cactus à côté de l'église

Pendant que Pégase se repose sur la place 

Comme il est tôt, nous poursuivons jusqu’à la côte où nous nous arrêtons sur un camping où résident essentiellement des Canadiens. Très gentiment, un couple des Territoires du Nord - qui restent ici environ 5 mois de l’année - nous invitent autour d’un feu : il y a également un couple Mexicain et tout ce monde essaye de communiquer, sachant que dans la majorité des cas un anglophone ne parle que sa langue …


Plage, canot pour la pêche et palapas à San Lucas ...

Une nouvelle halte sur une plage nous permet de faire connaissance avec un couple de Québécois, Serge et Suzanne : décidément, il y a beaucoup de canadiens en Basse Californie ! Nous passons un bon moment à "jaser" et c’est bien agréable : eux aussi sont des "habitants" hivernaux de la Baja.


Il faut chercher petit Pégase au milieu de ses grands "cousins" américains !


... et toujours du désert !

Il y a pas mal de vent et le temps est assez couvert mais les températures sont douces et nous profitons un maximum de cette parenthèse mexicaine : nous voilà maintenant à Loreto, petit port bien agréable où nous retrouvons les jeunes d’Honolulu ! Dire que cette petite ville bien tranquille fondée par les Jésuites en 1697 fut la première capitale de Californie (mexicaine et américaine) de 1697 à 1777 !



Nous faisons une promenade dans le centre historique de la petite ville - sa place centrale et son église fondée par les Jésuites - et sur le malecon : un gros paquebot a débarqué une foule de touristes ! Le lendemain, quasiment plus personne … Un couple d’Américains nous crie "Vive la France" et "Je suis Charlie " à la terrasse d’un café et nous sommes touchés de cette solidarité face au drame qui vient d’avoir lieu …


Le malecon en plein vent

le petit port de pêche et au loin, le paquebot au mouillage



Le camping ne désemplit pas de grands camping-cars américains/canadiens qui font des circuits organisés dans la Baja : nous en croisons ainsi depuis le début et çà ne doit pas toujours être facile pour eux sur la route !


dans les rues de Loreto


Après quelques arrêts, nous arrivons enfin à La Paz, capitale de l’état de Basse Californie Sud. C’est une ville de plus de 250.000 habitants qui s’étale autour d’une vaste baie donnant sur le Golfe de Californie (ou Mar de Cortez pour les Mexicains) ; nous ne nous y attardons pas car nous y reviendrons forcément et partons vers une plage au nord de la ville.



Ce n'est pas une piste, c'est la route "unique" en travaux !

C’est à Tecolote que nous faisons halte pour quelques jours au bord de l’eau, face à l’île d’Espiritu Santo : il y a beaucoup de vent, mais la plage est sympa ; c’est d’ailleurs un rendez-vous de camping-caristes, soit pour l’été comme certains canadiens, soit pour les voyageurs avant de passer au Mexique par le ferry ou en revenir !



Nous y faisons connaissance le lendemain de Sylvie, Jean-Hervé et leur fils Luka qui voyagent en "gros camion" (14 tonnes !) au long des Amériques ; comme le vent s’est calmé et les nuages éloignés, nous profitons très agréablement de cette rencontre et de la plage.



Le camion de Jean-Hervé ... et Pégase sur la plage de Tecolote

au fond, l'île d'Espiritu Santo

Il nous reste encore à découvrir la dernière partie de la Baja, située sous le Tropique du Cancer à quelques kilomètres, en faisant une boucle qui nous ramènera à La Paz, avant d’entreprendre la remontée … 

  








  

vendredi 16 janvier 2015

Le sud du Nouveau-Mexique, de l'Arizona et de la Californie à toute vapeur !

du 20 Décembre 2014 au 4 Janvier 2015


Notre entrée au Nouveau Mexique se fait par des températures bien froides qui ne se démentirons pas de toute la semaine, ce qui explique notre rapidité à nous éloigner vers l’ouest …

En quittant le Texas, nous mettons le cap sur Roswell où nous déciderons définitivement de notre route : l’ouest ou le nord ! La route par Carlsbad n’est pas terrible : plaine plutôt aride, parsemée de puits de pétrole ou de gaz, "villages" de mobil-home … 



Roswell est célèbre dans le monde pour un "évènement" datant de 1947: le lendemain d’un violent orage, un employé d’un ranch trouve des restes d’un engin éparpillé dans un champ ; il en informe le shériff qui contacte la base militaire voisine qui se charge de contrôler l’opération de récupération … et à partir de là, tout devint confus : est-ce un engin militaire "secret" qui s’est écrasé (nous sommes alors au début de la guerre froide) ? Est-ce une affabulation totale ? En réalité, y a-t-il seulement eu quelque chose ?

Il est même question d’un "cadavre" extra-terrestre ! Bref, une belle histoire qui amène des touristes à Roswell où est bien entendu créé un Musée sur les UFO (ovni en français !). Nous ne manquons évidemment pas d’y faire un tour : après tout, c’est la curiosité locale !






Ensuite, nous prenons une nouvelle fois des informations sur la météo mais nous devons renoncer à monter sur Santa Fe (à 2000 mètres d’altitude) car la neige y est annoncée pour les prochains jours : ce sera donc la route vers l’ouest …



Nous franchissons les Sacramento Mountains (le col est à plus de 2000 mètres d’altitude) pour ensuite redescendre sur Alamogordo et cette traversée nous conforte dans notre choix : il y a de la neige, non seulement sur les sommets mais sur les bas-côtés et elle ne date pas d’il y a longtemps !


Arrêt dans un village d'une réserve indienne 


Nous arrivons dans la plaine de Tularosa, connue à deux titres : le désert de gypse blanc des White Sands, une particularité géologique mais c’est aussi dans cette vaste plaine que fut tiré le 16 Juin 1945 la première bombe atomique de l’histoire !

Pour l’instant, nous filons jusqu’à Alamogordo, petite ville sans grand charme adossée aux montagnes et partons faire le lendemain une balade dans les White Sands : c’est le plus grand désert de gypse du monde, et sachant que ce minéral est soluble dans l’eau, c’est assez étonnant !


Dans les dunes des White Sands

Il s’agit d’un National Park avec des routes aménagées pour mener dans les dunes où nous passons une bonne matinée à nous promener : il fait froid, mais il y a du monde qui vient faire des glissades ou des balades ! Peu de végétation et peu d’animaux survivent dans cet environnement apparemment totalement aride … mais il y en a ! Et en été, ce doit être particulièrement chaud mais actuellement, il faut un moment avant de pouvoir retirer la petite laine ! 


Une des rares habitantes de l'endroit !

Nous terminons la journée en descendant sur Las Cruces où nous cherchons un camping pour passer Noël avant d’aller faire quelques courses : nous comptons bien marquer le coup et nous voulons également pouvoir joindre notre famille sur Skype et donc avoir le wifi.

Nous passons là trois jours bien froids : heureusement que nous avions le chauffage, sinon l’eau aurait gelé, mésaventure arrivée à un voisin du camping qui ne devait pas être particulièrement frileux ! Le lendemain de Noël, au réveil, toutes les montagnes environnantes sont couvertes de neige ce qui nous décide à filer vers l’ouest.


En route vers l'Arizona !


Effectivement, nous trouvons la neige à la sortie de la ville … et filons sans nous arrêter sur Tucson à travers un plateau assez aride : heureusement, en Arizona, les montagnes alentour n’ont pas encore de neige mais le vent est malgré tout bien froid ! Nous croisons d'immenses trains (parfois plus de 100 wagons !) tirés par plusieurs locomotives : ils sont beaucoup plus impressionnants que les camions qui nous paraissent assez semblables aux nôtres du point de vue de la taille.

la Pacific Railway dans sa traversée du désert



Heureusement, pas de tempête de sable prévue !



De bonne heure, nous partons visiter le Musée Pima : là, il y a des centaines d’avions, essentiellement américains bien sûr, depuis ceux datant de la seconde guerre mondiale jusqu’à des modèles assez récents. Le temps reste beau mais un vent glacial nous accompagne tout au long de notre déambulation sur cet immense terrain : nous y restons malgré tout jusqu’à 3 heures de l’après-midi ! Nous voulions voir le "cimetière" des avions près de Phoenix, mais cette visite va comblé les attentes d'Alain après le Musée de Washington !  



Il y a bien un pilote dans l'avion !


Lookheed Blackbird - Avion furtif de 1ére génération

Douglass DC6 - 1ère version

Northrop T 38 Talon - Avion d'entraînement


Convair B36J Peacemaker

Boeing B17G Flyingfortress


Sykorsky CH54A Tarhi Sky Crane (version  militaire) - Transport de charges super lourdes


Mon préféré ...
Espérant que la Californie nous soit plus clémente, nous continuons dès le lendemain sur Phoenix, grande ville étalée dans le désert puis c’est la traversée d’un rio Colorado bien maigrichon et nous voilà en Californie : nous ne pensions pas y arriver si vite mais le temps n’est guère agréable !



Et encore du désert ...



A plusieurs reprises, on nous affirme que ce n’est pas habituel dans ces régions mais le fait est qu’il gèle maintenant toutes les nuits ! Nous restons donc dans la partie basse de la Californie qui est essentiellement un désert avec quelques "oasis" comme la région de Palm Springs ; nous poussons jusqu’à Desert Spring dans un nuage de sable : ce n‘est vraiment pas la Californie que nous imaginions !!


Dans l'oasis de Palm Spring

et en route vers Desert Spring

avec une tempête de sable en prime !

Le 1er Janvier nous trouve installés au bord du Salton Sea, un vaste lac qui est apparu puis a disparu plusieurs fois dans l’histoire : ses eaux viennent de grandes crues du Colorado dont la dernière en 1906 et leur niveau est tributaire des prélèvements effectués pour l’agriculture, de l’évaporation naturelle et des précipitations. 


au bord du lac


Malheureusement, il est aujourd’hui sinistré : sa teneur en sel, supérieure à celle de l’océan est une menace pour les poissons et donc les oiseaux qui en vivent, sans compter les pesticides dus à l’agriculture qui viennent s’y accumuler. Un grand plan de réhabilitation doit semble-t-il être mis en place … 

En attendant, nous ne nous sommes pas trop attardés et avons traversés un nouveau désert - on ne fait que çà ici ! - en direction de San Diego : beaucoup d'Américains y viennent en camping-car pour faire du kart ou de la moto dans les dunes. La route traverse ensuite des montagnes (pas vraiment élevées : nous atteignons à peine 1000 mètres d‘altitude !) et à nouveau c'est la neige et une bonne quantité  ! Cette fois, c’est décidé, nous passons au Mexique nous mettre au chaud, en attendant que le temps s’améliore un peu en Californie !


Les camping-cars installés dans le désert



En direction de San Diego, par la montagne

et à nouveau la neige ...


un peu d'exercice dans la nature ...

dernière halte à Potrero avant la frontière





Nous ne pouvons pas dire que ce premier contact avec l’ouest, en quittant le Texas, ait été franchement agréable en raison des températures : et comme la plupart des grands parcs américains sont en région plutôt montagneuse, nous préférons attendre en Basse Californie que le temps s’améliore avant de commencer notre remontée.

Nous allons donc retrouver avec plaisir le Mexique et découvrir cette région que nous ne connaissons pas, séparée presque entièrement du continent par le profond golfe de Californie.