Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







lundi 31 décembre 2012

Retour sur Potosi puis départ vers l'Argentine

du 10 Décembre au 13 décembre 2012

 
Nous ne souhaitons pas nous attarder car nous sommes bien inquiets concernant le filtre à gasoil : nous faisons une purge comme on nous la recommandé et nous prenons la route en milieu de matinée ; le temps est beau et nous ne voudrions pas arriver trop tard à Potosi  si nous y arrivons ! Toujours aussi peu de circulation et la route est vraiment belle ; nous faisons deux arrêts et chaque fois le voyant est dans le rouge : nous le purgeons à chaque fois, mais il est tellement saturé que le mieux nest que momentané. Enfin, voilà Potosi : nous repartons immédiatement aux Balnearios de Tarapaya pour nous reposer et envisager la suite, mais nous sommes malgré tout très contents davoir pu faire cette balade.

en quittant la plaine d'Uyuni


de nouveau dans la montagne ...


comme une petite oasis ...



Après le repos de la veille, nous sommes plus en forme, il fait beau et nous décidons de passer la journée à Potosi : nous voulons y faire une dernière balade et aller sur internet. Nous partons donc avec le minibus puis un taxi qui nous dépose sur la place centrale. Mais lorsque nous sortons du locutorio pour aller manger, le temps se gâte : nuages et pluie et, à 4.000 mètres d’altitude, dans ces cas-là, il ne fait pas chaud ! Nous sommes habillés un peu légèrement ce qui est une erreur et comme le mauvais temps semble s’installer, nous finissons par décider de repartir ! Et c’est une après-midi dans Pégase sous la pluie !

Le lendemain, le beau temps est revenu : nous partons à pied vers la laguna de Tarapaya. C’est une agréable balade, pas très loin de là où nous sommes installés, mais la grimpette à cette altitude nous demande quand même un peu de temps car l’essouflement est vite là ! La laguna est un petit lac circulaire aux eaux chaudes (environ 30°) où, parait-il, venait soigner sa maladie de peau l’empereur Huayna Capac ! Comme nous sommes en semaine, il n’y a pas grand monde et le lieu est reposant et vraiment agréable ; il parait que la profondeur au centre du lac n’a pu être mesurée car c’est là que jaillissent les eaux chaudes.

en grimpant vers la laguna de Tarapaya
el Ojo del Inca


çà bouillonne !


Nous n’avons pas pris le maillot et nous trempons juste les pieds ; le gardien des lieux semble déçu … nous allons voir également un peu plus loin "el ojo del inca" : en contrebas de la laguna, c’est un tout petit "étang" effectivement en forme d’œil, mais là, les eaux sont très chaudes : j’y trempe juste la main, Alain veut y mettre les pieds mais impossible d’y rester : l’eau est à plus de 50° et on voit les bouillons qui viennent crever à la surface ! Sinon, l’endroit est champêtre à souhait !

au bord de la laguna de Tarapaya


grande lessive en famille !

la rivière à côté des Balnearios

Nous revenons aux Balnearios où nous allons manger notre soupe de fèves et un plat à base de viande et de riz un peu pimenté mais excellent : Alain remercie la mamie cuisinière en lui claquant deux bises !!! Mais l’après-midi, un peu plus tard que la veille, le temps se gâte à nouveau et nous avons droit à quelques averses.

Nous avons pu avoir le garage Ford de Salta en Argentine : c’est le plus proche géographiquement et il n’est pas question de continuer à rouler avec ce mauvais diesel et ce filtre saturé : nous allons donc revenir en Argentine, ce qui n’était pas du tout prévu mais il le faut ! A regret, nous abandonnons l’idée d’aller visiter Sucre à environ 165 km de là, mais ce serait prendre un trop grand risque. Nous partons donc le 13 au matin, un peu tendus car il y a pas mal de kilomètres : on nous a assuré que la route Potosi - Tupiza - Villazon était complètement asphaltée et inaugurée depuis peu ; nous n’avons pas tellement envie d’augmenter nos soucis sur une piste !!!

Encore une fois, il faut trouver la route car rien n’est évidemment indiqué et impossible d’éviter Potosi : il n’y a pas de contournement ! A partir de la station de bus, tout se complique : nous voilà dans la circulation et çà grimpe ! Il faut sans cesse s’arrêter puis repartir avec la crainte de caler ; à plusieurs reprises nous demandons notre chemin : il faut toujours continuer à monter ! Et plus on grimpe et plus les quartiers sont pauvres et en triste état ; à un moment donné, il faut même passer un gué ; là, le cœur nous manque : si Pégase cale au beau milieu, on ne pourra jamais regrimper de l’autre côté … et en prime, on bloquera toute la circulation ! Tant pis, on se lance … et Pégase qui ne souhaitait sûrement pas rester coincé dans cette bouillasse, traverse et remonte de l’autre côté sans s’arrêter !!! On commence à avoir les nerfs sérieusement à cran quand enfin, à plus de 4.500 mètres d’altitude, nous laissons la ville dernière nous et surtout sa circulation.
en grimpant dans Potosi

les quartiers dont pauvres ...




mais la vue est imprenable


travaux et embouteillage au "passage de gué" !

en passant à côté du Cerro Rico


La route est effectivement très bonne : nous restons longtemps sur les hauteurs et les paysages sont comme toujours à cette altitude, très beaux à regarder, mais nous n’avons pas toujours le cœur à l’admirer tant nous craignons que la saturation du filtre n’entraîne des dégâts au niveau du moteur ; nous faisons un rapide arrêt à Catagaita pour faire une nouvelle purge : le voyant est à fond dans le rouge ! Alain ne souhaite même pas s’arrêter pour manger : il n’a qu’une seule hâte : passer la frontière.
enfin hors de la ville !




vue sur la montagne

une petite halte champêtre ...

et un petit stop à Tupiza

Nous faisons malgré tout une courte halte à Tupiza puis filons sur Villazon. Nous nous garons à côté du poste frontière et mangeons rapidement un sandwich en faisant la queue à l’immigration. Pour le véhicule, on nous dit d’attendre … on ne sait pas quoi ! Nous retournons dans Pégase et patientons ; on voit que les douaniers fouillent les véhicules : allons-nous y avoir droit ? Quelle poisse s’il faut tout sortir ! Finalement, c’est le changement d’équipe, on nous fait enfin le papier pour le véhicule, un douanier rentre dans le camping-car pour la forme … et nous sommes enfin à La Quiaca en Argentine !

dimanche 23 décembre 2012

Le Salar et le Sud-Lipez

du 7 au 10 Décembre 2012
 
C'est donc à 3.650 mètres d'altitude que s'étend le Salar, cette vaste étendue de sel de 12.500 km2, le plus grand du monde, une merveille de la nature que nous voulions absolument contempler ...

 
A l’heure dite, le 4 x 4 vient nous chercher et nous faisons connaissance avec nos compagnons de virée : le chauffeur bolivien, Juan un jeune suisse argentin (ce qui est bien pratique car il parle couramment l’espagnol, le français et l’anglais !), Georg son compagnon de voyage néerlandais et deux très jeunes Danois, Maria et Lasse ; nous sommes vraiment les "vieux" de la troupe ! On s’installe avec chacun son petit barda et nous voilà parti : l’agence nous a annoncé qu’il y avait un peu d’eau sur la Salar mais que çà devrait passer : nous verrons bien !
 


le cimetière de trains aux portes d'Uyuni
 


On se rend tout d’abord au cimetière de trains dans la banlieue de la ville où finissent de se désintégrer de vieilles locos datant des années 30 et leurs wagons, le tout balayé par le vent qui soulève des nuages de poussière. C’est plutôt moche mais assez surréaliste ! Puis nous partons vers le Salar ; nouvel arrêt à Colchani, petit village qui marque la limite du Salar où l’on trouve, comme il se doit, quelques boutiques et des maisons en parpaings de sel ...
 
maisons en sel et vieux tacot ...

Puis, c’est le départ sur le Salar : effectivement, c’est magique, cette immense étendue blanche (lunettes noires obligatoires !) même si elle n’est pas partout uniforme ; à partir d’un certain moment, une mince couche d’eau crée une sorte de miroir dans lequel se reflètent les montagnes environnantes … Nous faisons plusieurs arrêts pour prendre des photos : l’ambiance est super bonne dans la voiture et nous nous amusons un moment avec la perspective !

notre véhicule sur le Salar



 


sur un damier dessiné par l'eau


on s'amuse comme des gamins !


... avec Coca Cola !

notre petit groupe : Alain et moi, Georg, Maria, Lasse et Juan


une légère couche d'eau en surface

donne au Salar l'aspect d'un miroir


Nous arrivons vers midi à l’île d’Inca Huasi : c’est véritablement une île faite de rochers et couverte de cactus, plantée au milieu du Salar blanc : nous y déjeunons et y faisons une petite balade avant de reprendre "la route" ; on a l’impression visuelle que le Salar n’a pas de fin, mais c’est une illusion d’optique !

pause déjeuner sur l'île aux cactus

ils semblent monter la garde au milieu du Salar

comme un désert blanc


l'euphorie du Salar !

Nous voilà maintenant sur une piste qui nous mène vers la région du sud-Lipez ; nous longeons bientôt la chaîne de montagnes - et de quelques volcans - qui sépare la Bolivie du Chili dans un décor toujours aussi impressionnant …


troupeau de lamas le long de la piste vers le Sud-Lipez

désert de sable et de cailloux
 


Les hôtels de sel étant déjà pleins à notre arrivée, nous poursuivons notre route jusqu’à San Juan, petit village perdu mais sur la route des "randonnées 4 x 4". Nous sommes logés par deux dans des sortes de cellules de moine mais c’est au niveau sanitaire que "çà coince" : pour une vingtaine de lits environ, 1 douche, 2 WC et 1 lavabo...  la toilette va être très simple !!! Par contre, nous avons droit à une boisson chaude et quelques gâteaux en arrivant (car il commence à faire vraiment froid) pour attendre patiemment le repas du soir.

En effet, c’est le chauffeur qui s’en occupe - et qui amène ce qu’il faut - il faut donc patienter … jusqu’à 9 heures du soir pour se réchauffer avec une bonne soupe ! En attendant, nous faisons avec notre petit groupe, de nombreuses parties de "trou du c.." avec un jeu de cartes. Et nous passons une bonne nuit dans notre cellule …

Au matin, départ de bonne heure : nous longeons un autre Salar, celui de Chiguana nettement moins lumineux que celui d’Uyuni et pouvons contempler le volcan Ollagüe ((5.865 mètres) à la frontière avec le Chili, puis nous longeons plusieurs lagunes : Cañapa, Hedioda, Hondo, etc … qui accueillent des colonies de flamants roses … avec les montagnes en fond qui se reflètent dans les eaux peu profondes et où les oiseaux semblent poser comme dans un décor … c’est féérique !
 
méditations sur un rocher ...

les gracieuses vigognes se confondent dans le paysage

montagnes et lagune

Nous mangeons près de l’une d’elles - qui dégage, lorsqu’on est au bord, des émanations soufrées plutôt nauséabondes ! - avant de reprendre la piste au travers d’une région particulièrement désertique, où, par endroit, des rochers aux formes tourmentées se dressent au milieu des sables. Comme toujours, les couleurs avec la luminosité de l’air, sont magnifiques …
 


d'élégants flamants roses peuplent les lagunes 
 
 
et un troupeau de vigognes effarouchées par notre arrivée

des points de vues magiques !

Nous entrons maintenant dans la réserve de faune andine Eduardo Avaroa à 4.300 mètres d’altitude : nous avons sorti un pull supplémentaire car le vent est bien frais ! L’ambiance est sympa et nous bavardons en anglo-espagnol : tous les jeunes parlent bien l’anglais et nous sommes un peu "limite" de ce côté-là, mais Juan est là pour traduire quand çà coince et peut interroger ou demander des précisions à notre chauffeur.

petit arrêt sur la piste en plein désert
 

un petit habitant du désert avec de superbes moustaches !

et voilà la petite souris ...

Mais le temps, qui était devenu progressivement nuageux, est maintenant bien gris et c’est sous un léger crachin que nous arrivons en fin d’après-midi à la Laguna Colorada : quel dommage ! Sa couleur rose, due aux algues microscopiques, est bien délavée avec cette pluie … et quel froid maintenant que le soleil n’est plus là !!!



l'arbol de piedra

la laguna Colorado à la tombée du jour


avec ses reflets rosés ...


Nous ne nous attardons pas et filons à notre nouveau logement : cette fois, c’est la nuit en dortoir et un coin salle d’eau encore plus rudimentaire, mais avec la température qu’il fait - rien n’est chauffé bien sur - pas question d’envisager une douche froide : on s’en passera ! Revêtus de toutes nos laines, nous buvons nos boissons chaudes puis reprenons les jeux de carte en attendant le repas. Georg, le jeune néerlandais ne va pas trop bien depuis midi et part se coucher sans manger ; de notre côté, dès le repas avalé, nous filons sous les couvertures, chaudement emmitouflés … et le petit déjeuner est prévu à 4 h 30 du matin !
 
sur la piste au petit jour

dans un décor enneigé
 
Nuit courte et froide, le café bien chaud du matin est le bienvenu ! Nous partons à la nuit en direction des geysers "Sol de Mañana" : on marche jusqu’aux bords de trous au fond desquels glougloute une sorte de glaise grise : gare à la chute car la température dans les "cratères" peut atteindre 200° C !

au bord de l'abîme ...

un glougloutement inquiétant ...




un décor magique !

Le jour est maintenant levé lorsque nous arrivons au bord de la laguna Polques dans le salar de Chalviri où se trouvent les thermes : une petite piscine extérieure avec de l’eau à 37° : çà fume ! Enlever tous ses pulls pour enfiler un maillot et se jeter à l’eau ce serait déjà difficile, mais comment en ressortir avec ce froid … et tout ce monde !

où la brume s'élève de la lagune


emmitouflés au bord de la piscine fumante!

Personne de notre groupe n’est emballé par cette perspective et nous poursuivons notre chemin vers le désert dit de Dali où des rochers posés sur le sable dessinent effectivement des figures "surréalistes" aux couleurs fabuleuses qui varient au moindre changement de luminosité. Et le cadre de montagnes qui nous environne est vraiment majestueux …


encore une fois le désert sur fond de monts enneigés
 

 
Nous traversons des paysages enneigées : on se sent vraiment seuls au monde, avec parfois un 4 x 4 qui passe sur une piste voisine … Nous arrivons enfin à la laguna Verde à 4.500 mètres d’altitude au pied du volcan Licancabur - que nous avions pu admirer lors de notre passage au Paso de Jama tout proche - elle est magnifique, d’un beau gris-bleu-vert, avec les nuages et les montagnes qui se reflètent à sa surface : encore une vision magnifique ! Nous poussons jusqu’à la frontière chilienne où nous déposons Georg qui descend sur San Pedro de Atacama et c’est le retour … la longue remontée vers Uyuni : nous sommes tous un peu crevés …
 
la laguna Verde et le mont Licancabur

Alain au bord de la laguna Verde

 
la frontière Bolivie - Chili


Nous refaisons un arrêt de l’autre côté de la laguna Colorada peuplée de flamants roses et traversons de grandes étendues désertiques avec parfois quelques petits villages complètement isolés. Nous croisons des vicuñas ou vigognes - cousines sauvages des lamas, mais beaucoup plus élégantes et fines - les pistes sont parfois pleines d’eau mais le 4 x 4 passe malgré tout ; nous déjeunons dans un petit village et poursuivons notre route jusqu’à San Cristobal, un village minier où nous faisons une dernière halte. Nous revoilà à Uyuni, passablement exténués mais contents de cette magnifique virée que nous n’aurions pu faire avec Pégase.
 



nuée de flamants sur la laguna Colorada


et à nouveau des lamas ...





petit village près d'un ruisseau


Nous disons au revoir à nos jeunes amis qui partent en car le soir même pour Potosi et partons récupérer notre camping-car ; nous nous étions installés pour dormir devant l’agence Al Extremo Tours avec qui nous avions fait l’excursion, mais en face, une église évangélique célébrait … quelque chose avec musique et chants ! Nous avons du émigrer vers la place à 2 h 00 du matin pour pouvoir fermer l’œil … et pourtant nous étions bien fatigués !


 

une petite halte détente !

 
 
un dernier cours d'eau à traverser à gué ...


et une pause à San Cristobal, petit village minier

Malgré notre inquiétude concernant Pégase, nous avons profité au maximum de cette randonnée : un groupe sympa et un chauffeur compétent et surtout, un paysage magnifique aux couleurs sans cesse changeantes : le voir en hiver doit encore être quelque chose de différent. Pour l'instant, c'est vraiment notre "coup de coeur" bolivien en terme de beauté naturelle : une région fabuleuse qui ne peux décevoir !