Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







mardi 25 janvier 2011

Une quinzaine à Aglou


Nous avons donc passé une quinzaine de jours au camping d'Aglou, en rayonnant dans les alentours

et en profitant du beau temps sur la plage, toute proche de l'hôtel "Aglou Beach" !


Après une journée à Tiznit, pour faire découvrir la ville à notre fille, nous partons le lendemain en excursion à la Plage Blanche, longue lagune proche de Guelmim.

Après une cinquantaine de kilomètres dans un paysage assez désertique,

la route s'arrête net !

Encore quelques centaines de mètres, et on arrive au bord d'une "falaise", par endroit recouverte de dunes, faciles à descendre, mais … dures à remonter !

Ce site devait faire partie du Plan Azur visant à attirer au Maroc des vacanciers au haut pouvoir d'achat : pour l'instant, rien !

Il y a surement de bonnes promenades à faire, et sans être dérangés, mais les dunes se révèlent peu propices au bronzing : mouches, moucherons, moustiques, etc.. Finalement, nous reprenons la route, avec un arrêt à Sidi Ifni ou la plage est tout de même plus agréable …

Après une journée plage, nous partons en excursion pour la journée à Tafraoute. La ville est à environ 1200 mètres d'altitude, dans un site vraiment magnifique. Déjà, la route qui y mène grimpe d'une vallée à une autre et l'on découvre de nombreux villages nichés sur les pentes avec par endroit des ravins assez impressionnants.

Parfois dans les creux, on découvre une palmeraie, dont le vert tranche avec l'aridité des montagnes. Hélàs, la route est étroite et il n'y a pas possibilité de s'arrêter pour admirer.

En arrivant à Tafraoute, ce sont d'énormes rochers de couleur ocre qui dominent et environnent la petite ville. Certains semblent en équilibre (!) et tout proches des maisons. Le site mériterait à lui seul une bonne semaine de promenade, mais il nous faudra redescendre avant la nuit !

Nous nous promenons dans la petite ville - très touristique - mais sympathique,

dégustons un bon couscous, admirons les artisans au travail (c'est la capitale de la babouche !) ; regardons comment sont travaillées les "amandes" de l'arganier.

Ici, beaucoup de femmes portent des voiles noires, ce qui change des tenues plus bariolées vues jusqu'ici, puis c'est la redescente vers Tiznit et la plaine côtière.

Nous avons également fait de bonne promenades à pied autour d'Aglou - et même notre première expérience en quad - dans les dunes qui longent le rivage.

et au village des pêcheurs :


Nous avons dégusté couscous, tagines, grillades de poissons, gouté à l'huile d'argan, sans compter les souks de Tiznit que nous avons parcouru de long en large, en particulier ceux des bijoutiers, contemplé moults magasins de babouches ou d'épices,

goûté les dattes, les cacahuètes et les amandes du pays.

Après avoir raccompagné notre fille à l'aéroport d'Agadir, nous faisons nos adieux à la côte Atlantique pour nous diriger vers l'est et découvrir de nouvelles régions : voilà déjà un mois que nous sommes au Maroc, il ne nous reste que deux mois et il y a tant à voir !

jeudi 20 janvier 2011

Une belle Journée de randonnée

Nous quittons la lagune après une nuit de vent assez fort : pourvu que nous n'ayons pas de tempête de sable ! Pégase n'est pas vraiment fait pour çà ! Nous partons donc de bonne heure et remontons vers Tan-Tan. En fait, il fait beau et nous ne rencontrons pas de problème particulier. Nous continuons sur Guelmim où nous déjeunons, puis nous nous dirigeons vers un site connu, le village d'Amtoudi dans l'oasis d'Id-Aïssa.

Le village est célèbre pour ses vieux greniers communautaires - ou agadir - qui ont été utilisés jusqu'à l'indépendance en 1956.


Nous arrivons après quelques difficultés : en effet, en plusieurs endroits, la route a été "mangée" par l'oued qui la longe, suite à des pluies violentes en Juillet dernier. Il faut alors contourner les tronçons par des chemins aménagés dans les champs. Enfin, nous arrivons au camping. Effectivement, le site est impressionnant : face à nous, l'agadir se dresse sur un piton, au pied commence la palmeraie qui s'enfonce dans une sorte de canyon entre deux hauts plateaux.


Nous convenons d'une randonnée pour la journée suivante avec le jeune guide Mohamed. De bonne heure le lendemain, nous attaquons la montée qui mène à la 1ère Agadir et nous visitons le site : les murs sont à l'a-pic des rochers, la vue est superbe tant sur la plaine que sur l'oasis qui serpente au pied.


Nous parcourons les greniers où étaient entreposés le blé, les ruchers, les habitations sans autre ouverture que la porte ! C'est un véritable dédale qui occupe tout le sommet du piton. Ensuite, nous attaquons la montée vers le plateau qui surplombe l'oasis.



A part quelques arganiers, il n'y a que de maigres buissons et beaucoup, beaucoup de cailloux ! Seul endroit vert, très loin à nos pieds, la palmeraie dans laquelle s'insèrent quelques villages.

Nous arrivons à une seconde Agadir, plus petite mais "à étage" et malheureusement en plus mauvais état que la première. Nous la visitons également, mais certains endroits doivent être évités parce que dangereux, malgré des travaux de restauration.



Puis nous descendons vers la palmeraie. On y trouve des palmiers mais également des amandiers, des oliviers, des arganiers, des abricotiers ; certains sont déjà en fleur ! Après le vent et le soleil du plateau, il fait frais sous les palmiers et nous longeons un long moment l'oued ou des canaux ont été aménagés pour arroser les cultures : on pense à chaque pas arriver à la source, mais non !


Il est déjà plus de deux heures et nous n'avons pas encore mangé. Notre guide propose un arrêt sous un arganier et sort le casse-croute. Tout à coup surgissent deux hommes qui ont aperçu notre jeune guide lorsque nous étions sur le plateau. Ce sont des sahraouis qui partagent notre repas ; Mohamed a allumé un feu pour faire chauffer l'eau du thé.


C'est une véritable cérémonie du thé : on met le thé, puis la menthe, puis le sucre et on transvase d'un verre à un autre 4 ou 5 fois, puis dans la théière, puis on recommence. En fait, au bout d'un moment je m'embrouille un peu mais au final, le thé était très bon !


Nous commençons à avoir un peu froid et reprenons notre route. Enfin, après avoir longé un certain nombre de guelta, sortes de bassins naturels où l'on peut se baigner - l'été bien sur - nous parvenons à la source ! Pour revenir, Mohamed nous propose, au lieu de longer la palmeraie, de grimper sur l'autre versant.



Cette fois-ci ce sont vraiment des sentiers de chèvres ! J'évite de regarder en bas, car c'est vraiment à-pic !

Mais il faudra bien redescendre ! Effectivement, la descente est difficile, surtout quand on a le vertige : impossible pour moi de regarder en bas, mais nous finissons par arriver au village.


Ouf ! Il est 17 h : nous avons donc passé la journée en ballade, mais le site en valait vraiment la peine. Nous sommes un peu crevés par cette longue journée de marche, et nous n'avons aucune difficulté à nous endormir après ce sacré bol d'air !

Le lendemain, nous quittons presque à regret le petit camping pour reprendre le chemin de Tiznit où nous comptons nous arrêter pour lessive, ravitaillement, etc. Mais le camping de la ville est surpeuplé. Nous préférons pousser jusqu'à la petite ville d'Aglou où nous sommes déjà allés, à quelques kilomètres de là.

Finalement, nous y finissons la semaine, en attendant une de nos filles qui doit venir passer une dizaine de jours avec nous, et où nous retrouvons un couple d'amis déjà croisés près d'Agadir, Philippe et Marie-Claire, qui viennent eux aussi se poser un peu.

mardi 11 janvier 2011

Vers le Grand Sud


Nous avons donc repris notre périple en descendant : départ en fin de matinée du camping après avoir fait nettoyer Pégase, plutôt crotté après avoir rencontré tant de boue ! Nous roulons vers Agadir pour quelques courses et la vidange moteur. Il est donc déjà plus de 3 heures quand nous prenons la route du sud, direction Tiznit. Heureusement la route est bonne mais l'agglomération d'Agadir est importante et nous mettons longtemps avant de retrouver la campagne. Nous ne sommes pas en bord de mer, mais dans la plaine et il y a pas mal de circulation. Nous arrivons enfin à Tiznit mais préférons continuer sur Aglou-plage où l'on nous a indiqué un camping, plus calme que celui de Tiznit. Effectivement, nous nous installons en bord de mer mais il est déjà tard et la nuit tombe : nous verrons demain à quoi ressemble la ville.

Finalement, nous décidons d'aller passer la journée à Tiznit : nous nous postons donc sur la route dans l'attente d'un taxi mais ce sont des camping-caristes ayant loué une voiture qui nous emmènent en ville. Nous arrivons donc de bonne heure et décidons d'aller au coiffeur : d'abord moi, une petite coupe, puis Alain qui a décidé en plus de se faire raser la barbe ! Satisfaits du résultat, nous nous promenons dans la medina protégée par une vaste enceinte


- plus de 5 km - de couleur ocre. La ville ne date que de la fin du XIXème siècle et, en dehors de la medina, elle est très aérée, avec de larges avenues.

Après un déjeuner de poissons grillés et un thé à la menthe, nous allons négocier notre retour en taxi : nous sommes 8 dans la voiture - en comptant le chauffeur - Le taxi dépose d'abord deux dames dans un village, qui comme beaucoup, n'a pas de rue goudronnée : bonjour les amortisseurs ! Comme il n'est pas trop tard, à notre arrivée, nous allons visiter Aglou

c'est une petite ville en train de devenir une station balnéaire : déjà une très belle promenade a été aménagée le long de la plage,

mais les constructions poussent comme des champignons ! D'ici quelques années, cette petite ville aura bien changée ! Nous longeons la plage jusqu'au village de pêcheurs : ils habitent des sortes de maisons troglodytes, le long de la falaise, au ras des vagues.

Le lendemain, départ de bonne heure : nous allons prendre une petite route le long de la côte pour aller jusqu'à Sidi Ifni. La route est étroite et il n'est pas toujours facile de se croiser, mais la vue est superbe : d'un côté les collines, de l'autre la mer. En fin de matinée, nous arrivons à Sidi Ifni : nous nous installons au camping pour déjeuner avant d'aller voir la ville.

Finalement, un peintre vient nous proposer de faire un "tableau" sur Pégase : il mettra l'après-midi ! Mais nous sommes contents du résultat. Nous irons donc voir la ville demain.

Dans les campings, des gens passent vous proposer toutes sortes de choses : peintures sur camping-car, mais également housses de siège, bâches de protection de vélos ou de roues, tapis de sol, poissons juste pêchés, gâteaux, fruits, etc … Nous envisagions de faire faire un petit tableau, et bien maintenant, Pégase à son label Maroc du Sud avec dromadaire, arganier, oasis, dune et tout et tout …

Au matin, nous grimpons vers Sidi Ifni : en effet, la ville est juchée sur une haute falaise. C'est une ancienne enclave espagnole - jusqu'en 1969 - mais mis à part quelques noms de rues et quelques maisons autour de la place centrale, rien ne rappelle vraiment cette période. Par contre, dans sa partie ancienne, elle a le charme d'une petite ville de province comme endormie.

De la promenade qui longe la falaise, on a une vue superbe sur la mer et la plage en contrebas.

En fin de matinée, nous décidons de poursuivre notre route sur Guelmim et de faire halte à l'oasis de Tighmert. Contrairement à beaucoup d'autres, cette oasis est toujours habitée - il y a même des français ! - Après un déjeuner rapide, nous suivons notre guide le long des ruelles bordées de hauts murs de terre ocre.

De petits canaux parcourent l'oasis afin d'amener l'eau à l'ensemble des petites parcelles cultivées. On a l'impression que l'on pourrait se perdre dans le lacis des ruelles que surplombent d'imposants palmiers : il parait qu'ils peuvent vivre parfois plus de 100 ans !

Il ne faut pas croire pour autant que l'oasis est "hors du temps" : télévision, réfrigérateur, internet, tout est là ! Nous arrivons à la porte d'une superbe kasbah caravansérail.

Après avoir frappé, nous sommes reçus dans un véritable musée : il s'agit d'une imposante collection d'outils traditionnels et de tout ce qu'utilisaient les caravaniers, depuis la grande tente, jusqu'aux habits et couffin pour bébé, toutes sortes d'outres - ou guerba - utilisées pour le transport de l'eau, une clepsydre et même un soutien-gorge pour chamelle !!!

Nous sommes ensuite invités sous la tente pour boire le thé et voir - et acheter ! - toutes sortes de bijoux.

Cette kasbah construite en pisé et recouverte d'un treillage de branches de palmiers s'ouvre sur un patio ou trône la grande tente berbère. Toues les pièces sont d'une remarquable fraîcheur et nous avons vraiment passé un agréable moment en la compagnie tant de notre jeune guide que du gardien Habib.


Après notre retour au camping, nous goutons la quiétude de l'endroit : mis à part quelques "cris" de dromadaires (je ne sais pas comment on dit !), on n'entend que les grillons et des sortes de cigales.

C'est vrai qu'on se sent un peu hors du temps ! Nous sommes maintenant à quelques pas du désert : des randonnées en 4 x 4 depuis l'oasis sont d'ailleurs organisées. En ce qui nous concerne, nous décidons d'aller à la rencontre du désert en continuant notre route vers Tan-Tan, ce que nous faisons le lendemain.

De bonne heure à nouveau, nous quittons l'oasis pour revenir jusqu'à Guelmim et prendre la route du sud : fini la verdure, nous pénétrons dans une région de désert caillouteux

c'est vrai que c'est impressionnant quand, à perte de vue, s'étendent ces collines quasi uniquement recouvertes de cailloux, avec parfois quelques petits villages.

La route n'est pas toujours très bonne, il y a beaucoup de camions, heureusement pas trop de virages ni de montées - sauf une évidemment ou un camion roule à environ 2 à l'heure et évidemment, c'est moi qui suis au volant ! Nous nous arrêtons pour le laisser grimper - il n'est pas possible de le doubler - et éviter de trop faire chauffer le moteur - il fait déjà 27° et il est 10 heures du matin !!!

Malgré tout, nous finissons par arriver à Tan-Tan ou nous accueillent deux dromadaires géants !

Nous terminons notre course à El-Ouatia (ou Tan-Tan plage) dans un camping face à l'océan. Cette fois, nous allons aller à la plage et voir si on peut se baigner


Après avoir enfilé le maillot, nous partons vers la mer : en fait, il y a beaucoup de rochers, et malheureusement de déchets de toute sorte (apportés par l'océan ou laissés sur place ?) et l'eau est un peu trop fraiche à notre goût. D'ailleurs, nous ne voyons aucun baigneur. Après une petite séance de bronzette, nous rentrons tranquillement au camping.

Depuis Agadir, dans beaucoup de campings - ou nous ne voyons quasi jamais de tente ni de caravanes - mais presque exclusivement des camping-cars, beaucoup de ceux-ci semblent installés pour de longues durées avec tout un aménagement extérieur, fréquemment une voiture ou un quad. Beaucoup également de ces camping-caristes sont des personnes du 3ème âge bien sonné, pour ne pas dire plus ! Le plus âgé que nous avons su avait 90 ans ! Très souvent aussi, ils en sont à leur 3ème, 4ème ou 5ème séjours et ont leurs campings favoris ou bien ils tournent sur plusieurs pendant l'hiver en France. Bref, nous sommes des jeunes ! Et nous avons la bougeotte ! Mais c'est normal puisque nous découvrons le pays.

Nous n'avons pas le temps de descendre jusqu'à Dakhla - ou plus exactement, çà ne vaut pas la peine de descendre jusque là si on n'envisage pas d'y rester quelques jours - Nous nous sommes donc fixé comme point final Tarfaya - et pourquoi donc Tarfaya ? Si je lui donne son ancien nom de Cap Juby peut-être les lecteurs de Saint Exupéry se souviendront de cette escale de l'Aéropostale dans "Courrier Sud" ou "Vol de nuit".

Nous partons donc le matin d'El Ouatia pour cette dernière étape de 200 km environ. Nous longeons toujours des ergs et découvrons les premières dunes de sable. Parfois le sable est jusqu'au milieu de la route : gare !

Mais la route est plutôt bonne et très souvent droite. Nous voyons arriver les camions - car il y en a beaucoup et souvent très chargés (c'est un euphémisme !) - de loin et il y a très peu de montées ou de descentes.

Finalement, nous arrivons à Tarfaya - d'après le guide "ville perdue … souvent ensablée par des vents violents …" . Effectivement, elle est comme posée sur le sable, environnée par lui, il y a du sable partout. Nous avons quelques difficultés à trouver le "monument" mais nous immortalisons ce moment avec quelques photos : nous sommes au Cap Juby !


Le petit musée consacré à l'Aéropostale est fermé !!! Après quelques tours dans la ville, et une halte en "ras désert" pour déjeuner

nous rebroussons chemin : il n'y a pas de camping : il faut soit continuer vers Laayoune soit remonter vers Tan-Tan.

Ayant atteint notre objectif, nous reprenons la route vers Sidi-Akhfenir ou il est possible de passer la nuit, près de la lagune de Naïla, réserve naturelle et écologique.

Effectivement, le lieu est superbe : un cordon de dune borde la lagune ou les oiseaux migrateurs trouvent à se nourrir.

Des pêcheurs ont installés leurs barques à un petit ponton ;

le long de la petite falaise qui longe le lieu de notre bivouac, des promenades sont aménagées et nous partons faire une petite balade avec les jumelles. Mais la nuit tombe vite - vers 17 h 30/18 h - et la fraîcheur également. Par contre, pas un nuage et dès qu'il fait noir, je sors admirer les étoiles : je crois ne les avoir jamais vu aussi nettement et je regrette bien de ne pas avoir une documentation pour reconnaître les constellations …