Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







mardi 30 juillet 2013

D'Acapulco à El Tajin


du 3 au 11 Juillet 2013


Nous prenons le tunnel puis la voie rapide qui monte dans la sierra ; il n'y a pas grand monde ce qui se comprend vu le prix des autoroutes : çà doit être bien cher pour une bonne partie des Mexicains ! Le paysage n'a rien de bien extraordinaire et nous nous arrêtons dans un petit village perdu dans la montagne.




Ce qu'il y a d'étonnant, c'est la présence policière avec gardes armés jusqu'aux dents et patrouilles alors qu'il s'agit d'un coin perdu ! Nous nous installons sur la place du village où trône une mignonne petite église et passons une nuit sans histoire : il fait déjà bien meilleur que sur la côte.

la mignonne petite église de Huitzuco

Nous partons en direction de la petite ville de Taxco mais impossible de trouver un stationnement : la ville est à flanc de montagne et rien n'est prévu pour stationner sauf pour les autobus et les voitures : interdit de se mettre avec les premiers et les autres ne concernent que les magasins, les restaurants ou les hôtels ! C'est dommage, car la ville semble bien jolie.

Tasco accrochée à flanc de colline
Nous préférons contourner Cuernavaca, très grosse agglomération et continuons jusqu'à Izucar de Matamoros : le paysage de montagnes et d'altiplano est plaisant et, même s'il fait toujours très chaud, il n'y a plus cette moiteur pénible du bord de mer. Nous faisons un tour dans la ville : les Mexicains ne comprennent pas que nous n'ayons pas un autocollant de leur pays sur l'arrière de Pégase, avec tous les autres mais nous n'en trouvons nulle part et nous en sommes les premiers désolés !!!

Il nous faut maintenant contourner Puebla … mais une manifestation des chauffeurs routiers bloque le périphérique : nous réussissons à en sortir et stationnons au-dessus ! Quel bazar !!! Les voitures cherchent une issue coûte que coûte, quitte à rouler en marche arrière, à contre-sens, franchir les terre-pleins centraux … Et pour couronner le tout, c'est une violente pluie qui s'abat sur nous et à 2000 mètres d'altitude, çà rafraichit sacrément l'atmosphère !


les joies du périph ...

...et comment s'en sortir !

Tout compte fait, nous dormons bien sur notre parking malgré une pluie quasi incessante et, au matin, comme la voie est libre, nous en profitons pour filer avant qu'un autre « blocage » ne se mette en place, on ne sait jamais car les élections sont pour bientôt !!! Nous avons réussi également à prendre un bon rhume : ce doit être du aux changements de températures - l'air frais du petit matin et du soir après les grosses chaleurs de la journée - mais c'est tout de même râlant !

Nous poursuivons notre route qui coupe à travers le Mexique pour rejoindre le port de Veracruz où nous voulons prendre des renseignements pour un éventuel rapatriement de Pégase. Beaucoup d'agglomérations dans cette partie du pays et donc des "topes" en quantité : il faut sans cesse regarder la chaussée devant soi pour ne pas en louper un - car ils sont loin d'être tous indiqués ! - où la voiture qui précède pour voir quand elle "saute" !



arrêt tacos et chicharrones ...

Malgré tout, le trajet est plaisant sur l'altiplano - entre 1500 et 2300 mètres d'altitude - et les paysages agréables. Il y a aussi une cordillère à franchir avant la descente sur l'Atlantique, mais moins large que côté Pacifique. Enfin, nous entamons une belle descente sur la vallée d'Acultzingo (pour effectuer les tournants en épingle à cheveux, on inverse les voies avant de se rabattre : c'est assez étonnant, mais bien pratique … à condition d'être synchro !).


belle descente dans la vallée

avec changement de voie dans les virages

Nous nous arrêtons dans une petite ville de la sierra pour passer une dernière nuit au frais avant de poursuivre la descente sur Veracruz. C'est une ville agréable, très aérée, qui s'étire le long de la côte. Nous trouvons à nous garer dans le quartier ancien, pas très loin du port. C'est le jour des élections mais il n'y a aucun problème : il faut dire que, comme partout au Mexique, la présence policière est assez impressionnante : voitures avec mitrailleuses et hommes cagoulés qui circulent dans les rues ; on commence à s'y habituer mais çà met un peu mal à l'aise.
 …
Nous ne restons pas trop longtemps dans la ville, le temps de prendre les renseignements souhaités, de faire quelques courses et la lessive puis nous prenons la route qui longe la côte où nous pensons pouvoir trouver un trailer park. Finalement, nous nous arrêtons après Nautla dans un "camping" tenu par un Suisse : comme la plupart du temps, les plages ne nous donnent guère envie de nous attarder.

Avant de remonter sur l'altiplano, nous décidons d'aller voir le site d'El Tajin pas très loin de là, à quelques kilomètres de Posa Rica. Cette cité dont l'apogée se situe entre 900 et 1150 ap J-C était un important centre religieux et politique de la civilisation totonaca.

Juste avant l'entrée, nous assistons au spectacle des "voladores" qui reprennent un ancien rituel totonaca : 5 hommes en habits richement décorés grimpent en haut d'un mat d'une trentaine de mètres (sans aucune protection !). Tandis que l'un d'eux, juché sur une petite plateforme joue de la flûte et du tambour, les 4 autres "volent" tête en bas, vers le sol, attachés par une corde : lors de la descente, chaque volador tourne 13 fois autour du poteau, ce qui à eux 4 correspond à 52 tours symbolisant les cycles de 52 ans du calendrier maya, le 5ème volador resté sur la plateforme représentant le lien entre la Terre, les cieux et l'autre monde.































C'est assez impressionnant, surtout de voir le volador juché sur sa petite plateforme et tournant, sans aucune protection en jouant de la musique : on a presque le vertige à sa place ! Nous allons ensuite visiter les ruines : nous retrouvons encore une fois les différents éléments communs à la civilisation mésoaméricaine mais c'est la décoration des "bâtiments" qui diffère avec, en particulier, la pyramide "de los Nichos" aux 365 niches figurant les jours de l'année.



la pyramide de los Nichos

Il reste quelques bas-reliefs sculptés et quelques vestiges de paroies peintes et, au-dessus de la cité, se dressent les restes des palais des princes. Mais il fait toujours aussi chaud et l'on circule le plus possible à l'ombre des arbres. C'est un site intéressant et agréable à parcourir et nous ne regrettons certes pas le détour mais peut-être commençons nous à être blasés ...


la maquette donne une bonne vue d'ensemble

quelques restes de peintures murale 
l'enceinte du temple de Quetzatcoal

Très gentiment on nous autorise à dormir sur le parking du site - gardé car il y a énormément de petites échoppes - et grâce à la forêt alentour qui rafraîchit un peu l'atmosphère nocturne, nous passons une agréable nuit ; et c'est décidé, nous allons passer le reste de notre séjour au Mexique sur l'altiplano !!!
 
habit traditionnel des femmes totonacas

lundi 29 juillet 2013

De Mitla à Acapulco


du 23 Juin au 3 Juillet 2013



En quittant le Chiapas pour monter sur Oaxaca, il faut d'abord descendre en direction du Pacifique, avant de remonter dans la sierra ; nous ne voyons pas l'océan, mais plutôt d'immenses champs d'éoliennes le long du golfe de Tehuantepec, puis c'est la pluie qui nous rejoint alors que nous abordons la remontée : nous nous arrêtons à Jalapa del Marques, petite ville située à côté d'un lac, mais impossible de s'en approcher tant les rues sont inondées et il pleut encore une bonne partie de la nuit.


anciens silos dans un village


paysage de la sierra


avec les cactus mêlés à la forêt


arrivée à la "capitale mondiale" du mezcal

Nous reprenons la route au matin : toute la journée le temps reste gris mais plus de pluie et c'est tant mieux car la route est tortueuse ; beaucoup de verdure tout le long et on commence à voir quelques cactus mêlés à la végétation. Vers midi, nous arrivons à la petite ville de Mitla où nous allons visiter notre premier site zapotèque : en fait, les espagnols ont détruit une bonne partie des constructions et ont installé la ville au milieu, en particulier l'église qui trône au centre de ce qui devait être un ancien palais !

l'église au milieu de l'ancien palais zapotèque

Dans ces conditions, il est un peu difficile de se rendre compte de ce que devait être la cité zapotèque à l'époque de sa splendeur, mais on peut voir malgré tout la différence avec les cités mayas, surtout dans les ornements des monuments et les frises : ici, toutes les "décorations" sont à motif géométrique.

restes d'un ensemble palatial

Nous nous promenons dans la petite ville où il y a un très important marché artisanal et allons visiter une petite fabrique de mezcal, alcool à base d'agave dont nous avions vu des champs le long de la route. Après 8 à 10 ans, l'agave est arrachée et on recueille la "racine" qui ressemble un peu à un gros ananas : chauffée à la vapeur, elle est ensuite taillée en morceaux puis écrasée (avec une meule tirée par un cheval !) ; la pulpe recueillie est mise dans une cuve et avec la fermentation, le liquide reste au fond. C'est ensuite la distillation proprement dite et la mise en bouteille : nous goutons quelques "dés à coudre" mais c'est le matin et les 40° nous creusent l'estomac !



heureusement, le godet est petit !



C'est actuellement une période d'élection au niveau des états - nous ne savons pas si tous sont concernés - et elle bat son plein : voitures avec haut-parleurs débitant les messages des candidats entrecoupés de musique à fond : heureusement, les morceaux sont sympas car on croise les voitures à tous les coins de rues !!!

Inutile de dire que les températures à 1700 mètres sont agréables et les nuits reposantes ! Nous poursuivons la route le long de la vallée de Tlacolula en direction d'Oaxaca. Il y a beaucoup d'autres petits sites dans les villages alentour car la région a été habitée dès le VIIème siècle av. J-C mais les vestiges sont peu importants. Par contre, nous faisons un arrêt à Santa Maria del Tulé pour voir l'arbre de plus de 2000 ans : il est effectivement impressionnant, quel que soit son âge tant par la taille de son tronc que par l'envergure de ses frondaisons ! Il est même difficile de le prendre en photo !!! Il s'agit d'un "ahuehuete" arbre endémique du Mexique, de la famille des conifères. 



l'église semble une maison de poupée !

Encore quelques kilomètres et nous voilà à Oaxaca ; nous montons directement vers le site de Monte Alban, installé sur une montagne dominant la ville de plus de 400 mètres. Les historiens pensent que les Olmèques auraient déjà habité les lieux dès 500 av. J-C, mais le site est surtout connu comme la plus grande cité des Zapotèques qui ont réalisé là un incroyable travail de nivellement de la montagne pour y édifier, autour d'une vaste place centrale, tout un ensemble de monuments. 
L'architecture reste toujours la même avec les temples érigés sur des bases pyramidales, le jeu de pelote et les logements princiers mais les décorations sous forme de bas-reliefs ou de frises sont essentiellement géométriques, ce qui le différencie des sites mayas que nous avons vus.

vue sur la vallée d'Oaxaca depuis Monte Alban

la vaste place centrale


... et l'indispensable "juego de pelota"



la place centrale vue du haut de la pyramide

Nous avons beaucoup apprécié Monte Alban, d'abord par la beauté du lieu où a été édifiée la cité : de tous côtés, elle domine la plaine alentour ; la vaste place rectangulaire orientée nord-sud avec ses deux ensembles pyramidaux à chaque extrémité d'où l'on domine l'ensemble est vraiment impressionnante. Ce qui est étonnant mais que l'on retrouve dans d'autres cités précolombiennes, il n'y a pas de sources à Monte Alban : quelques citernes pour recueillir les eaux de pluie ont été retrouvées, mais sinon, les zapotèques devaient aller jusqu'au fleuve, 400 mètres plus bas, pour s'approvisionner, ce qui devait être un labeur harassant. …Après plusieurs heures de visite, nous devons redescendre sur Oaxaca car on ne peut dormir sur le parking : dommage, car c'est agréable et en pleine nature …...

un des nombreux "temple-palais" autour de la place


sculptures découvertes sur le site



Nous sommes décidés à aller un peu sur la côte pacifique, malgré la chaleur et nous prenons la route le lendemain, en direction de Puerto Angel : la première partie du trajet est facile mais on attaque ensuite la sierra qui longe l'océan : la route tortueuse grimpe jusqu'à 2600 mètres d'altitude et n'est vraiment pas en bon état, sans compter les inévitables "topes" ! Nous sommes épuisés en arrivant à Zipolite où nous restons 3 jours près de la plage.

dans la montagne, les travaux des champs restent rustiques


Comme toujours, le Pacifique ne l'est pas pour les baigneurs : de violents rouleaux jusqu'au bord de la plage ! Il est difficile de vraiment en profiter, d'autant que de fortes pluies en fin de journée nous enferment dans Pégase : nous l'avons installé sur des planches pour qu'il ne s'enfonce pas trop dans le sable et que nous puissions repartir !!! 


les cabañas sur la plage ... et Pégase !

Nous reprenons la route qui longe la côte avec toujours cette chaleur lourde et moite et en fin d'après-midi, nous sommes bloqués à l'entrée de la petite ville de Pinotepa par une manifestation ! Tous les automobilistes abandonnent leur véhicule pour se mettre sur le bas-côté, à l'ombre des arbres et on attend que la situation s'arrange. …Finalement nous pouvons passer, mais, comme il est déjà un peu tard, nous y restons pour la nuit … à côté d'un bar avec musique à fond toute la nuit : avec la chaleur en plus, c'est super, nous n'avons pas fermé l'œil !!!

Nous continuons le lendemain vers Acapulco mais préférons nous arrêter sur la côte dans l'après-midi : c'est une grande ville et nous les évitons si possible en fin de journée quand il y a beaucoup de circulation. Nous passons le reste de l'après-midi dans un hamac sous un palapa (sorte de paillote) à regarder l'océan. Il n'y a vraiment pas grand monde, sauf quelques jeunes qui font des courses en quad sur la plage. 


C'est donc un peu requinqués que nous attaquons Acapulco le lendemain. … L'entrée dans la ville se passe bien, malgré une circulation plutôt intense, mais bientôt les choses se gâtent : d'abord nous sommes arrêtés par la police qui nous reprochent de rouler sur la file de gauche : le moyen de faire autrement alors que la file de droite est encombrée par les bus qui s'arrêtent continuellement et la file du milieu difficile à garder !
Finalement, ils nous laissent repartir en nous avertissant qu'il y a pas mal de travaux.… Effectivement, nous ne tardons pas à nous en apercevoir : nous sommes "déroutés" vers des quartiers sur la corniche, dans un entrelacs de petites rues et finalement nous sommes coincés : une ruelle en forte pente !




Il faut faire marche arrière et c'est tout un poème car cette voie est très empruntée ; nous mettons près d'une heure à pouvoir nous en sortir en faisant marche arrière par petits tronçons pour ne pas trop engorger la circulation, …le tout par une chaleur torride qui met les nerfs à rude épreuve, sans parler des taxis qui veulent passer coûte que coûte ! Nous nous arrêtons un moment pour respirer sur un parking aménagé sur la corniche et nous décidons de nous sortir de là en quittant le bord de mer et en grimpant vers l'intérieur.


la marina dans la baie


Nous avons pu malgré tout voir la célèbre baie d'Acapulco. …Nous reprenons le boulevard qui longe la mer et à nouveau nous sommes arrêtés par la police municipale qui veut nous verbaliser car nos plaques ne sont pas "correctes" ! Celle-là, c'est la meilleure ! Nous lui expliquons que nous sommes étrangers et notre véhicule également mais il a du mal à lâcher prise malgré le document de la douane !!! Finalement son collègue lui fait signe de laisser tomber et nous pouvons enfin quitter Acapulco : nous avons hâte d'être un peu en altitude pour respirer !

vendredi 5 juillet 2013

Le Chiapas, de Palenque au cañon del Sumidero


du 14 au 23 Juin 2013

 
C'est par une longue route, droite et plate que nous partons en direction du Chiapas ; peu de circulation, un paysage buissonneux, peu de villes et villages également : nous avons hâte d'atteindre des lieux plus agréables ; nous arrivons enfin dans une région de pâturages, bien verte avec, en toile de fond, quelques collines.

Comme il se fait tard, nous nous arrêtons dans la petite bourgade d'Emiliano Zapata : en fait, il y en a plusieurs du même nom au Mexique, en hommage au célèbre révolutionnaire dont une statue à cheval orne l'entrée de la ville. Construite près d'un lac, nous espérions qu'il y ferait un peu plus frais mais nous sommes toujours à basse altitude et la nuit se passe comme les précédentes ...


au bord du lac pres d'Emiliano Zapata

Le lendemain, nous partons pour Palenque, à quelques 50 kilomètres de là. Cette fois-ci, nous voilà au pied des contreforts de la sierra de Chiapas et le site est dissimulé dans la verdoyante forêt tropicale. Nous sommes immédiatement sous le charme !

Les mayas se sont établis ici aux environs de 100 av. J-C mais la cité a connu son apogée entre 600 et 800 après J-C, époque pendant laquelle elle fut la capitale de la région avant de décliner progressivement et de disparaître dans la jungle. Nous y retrouvons les principaux monuments que nous avions pu voir sur les autres sites, mais là, l'environnement leur donne une beauté supplémentaire et comme mystérieuse ...

Moins grand que Chichen Itza ou Tikal mais aux harmonieuses proportions, c'est un vrai plaisir de s'y promener à l'ombre fraîche des grands arbres. Deux ruisseaux coulent près de là et les mayas avaient canalisé l'un d'entre eux par des canaux souterrains qui traversent la cité, tandis que l'autre coule par petites cascades en lisière du site.

On commence la visite par un premier groupe de temples, comme toujours érigés sur une plateforme ornée de représentations de dieux ; tout proche, le temple del Conde qui fut habité vers 1830 par un excentrique noble européen ! (Il devait "escalader" sa demeure tous les soirs et le logement était bien petit !)


le Templo del Conde

en arrivant au Palais royal

Après l'habituel juego de pelota, de dimension modeste, on arrive au groupe de constructions centrales où trône le Palais construit sur un soubassement à plusieurs paliers : c'est un ensemble de plusieurs bâtiments autour de divers patios et dominé par une tour en quatre parties ; de nombreuses frises et des bas-reliefs ornent l'ensemble.



le palais royal et sa tour

détail d'une sculpture du palais


De là, on peut admirer le temple dit des Inscriptions : il fut élevé durant le règne de Pakal (615 à 683 après J-C) et doit son nom aux nombreux "glifes" qui couvrent les parois d'un des temples du sommet et qui n'ont encore été que partiellement déchiffrés. C'est dans une crypte aménagée près de la base de l'édifice qu'a été découvert en 1952 la chambre funéraire du roi Pakal.

Le temple étant actuellement en réfection, on ne peut y monter et les bâches qui le recouvrent partiellement ne sont pas du plus heureux effet, mais on ne boude pas son plaisir ! Un peu plus loin, d'autres temples sur la même plateforme, dont celui de la Lune descendante, complètent l'ensemble.


le temple des Inscriptions et ses ... draperies 

Il y a des visiteurs, mais pas autant qu'à Chichen Itza et peu de vendeurs à l'intérieur de l'enceinte, ce qui permet de profiter un maximum de la promenade, sans être "envahis" par des groupes. Un peu plus loin, un autre ensemble de monuments, construit par le successeur de Pakal comprend quatre autres grands temples sur lesquels on peut monter : la vue est magnifique et malgré le soleil, nous y restons un bon moment à savourer le plaisir d'être là, tout simplement ...


entre deux sculptures


vue magnifique depuis le Temple




C'est par la forêt, en longeant les cascades, que l'on prend le chemin du retour ; nous allons visiter le Musée qui possède quelques sculptures (ou reproductions) et en particulier, un fac-similé du sarcophage du roi Pakal ; la pierre tombale est sculptée sur toute sa surface : l'ensemble représente la résurrection symbolique du roi dans l'autre monde.


le roi Pakal



réplique de sa pierre tombale

Nous avions admiré les autres sites, mais Palenque gardera dans notre souvenir une place à part car il y a une véritable harmonie entre les monuments et leur disposition dans ce magnifique cadre naturel ...

Comme il est encore de bonne heure, nous reprenons la route pour aller jusqu'aux "cascadas Azul" à une cinquantaine de km de là et nous ne le regrettons pas ! Le trajet commence à serpenter le long des contreforts de la sierra, toujours dans cette forêt bien dense et si le site n'est qu'à 200 mètres d'altitude, sous les arbres, nous sommes enfin un peu au frais !



Le lendemain, nous allons découvrir les cascades : ce ne sont pas celles d'Iguaçu, c'est certain, mais la balade en grimpant le long des différentes chutes est très agréable ; elle serait même bucolique si le chemin n'était bordé tout du long de petites boutiques ; nous profitons du beau temps pour aller nous baigner : l'eau est fraîche, juste ce qu'il faut, et les cascades forment de petits bassins, plus ou moins profonds où l'on peut se détendre en écoutant le bruit de l'eau !






Nous faisons connaissance d'un jeune couple argentins qui font le tour du monde avec deux motos 125 : ils "grimpent" d'abord les Amériques avant de s'embarquer pour l'Europe et de continuer vers l'est avec un retour par l'Australie. Nous leur souhaitons bonne chance pour leur périple mais ne sommes même pas capables de les renseigner sur la durée possible de séjour en Union Européenne ! Nous en savons plus maintenant sur les Amériques !!!

Et le soir, nous voyons arriver nos compagnons de San Ignacio au Belize : avec leurs landrovers ils ont sillonné le Yucatan plus que nous mais ils souffrent aussi de la chaleur ! Nous les quittons au matin pour continuer la grimpée vers San Cristobal : il fait gris car il a pas mal plu pendant la nuit, mais le trajet se passe bien : nous mettons malgré tout près de 5 heures tant la route est tortueuse et les villages garnis de leurs fameux "topes" ! Par endroit, elle est bien fatiguée également mais le paysage montagneux et très vert est agréable à regarder.




Comme toujours dans les villages de montagne, beaucoup de femmes portent les habits traditionnels fait d'une longue jupe sombre et d'une sorte de cape brodée sur les épaules. Quand aux hommes, c'est vrai qu'ils ont souvent la moustache et leur chapeau de paille clair ! Ils ont aussi fréquemment la machette au côté dans un bel étui de cuir - tout comme en Colombie d'ailleurs - et s'en servent pour couper ou "sabrer" : les cantonniers nettoient les bas-côtés des routes de cette façon la plupart du temps ...


sur un marché

Enfin nous voilà à San Cristobal de las Casas, à 2000 mètres d'altitude : elle est réputée la ville la plus froide du Mexique, mais nous, qu'est-ce qu'on est bien !!! Enfin, on respire et les nuits sont fraîches : un vrai régal que nous n'avions plus goûté depuis Antigua au Guatemala !!! Nous décidons donc d'y rester quelques jours afin d'en profiter un maximum !

Ville fondée en 1528 par les Espagnols, sa situation géographique l'a laissé dans un certain isolement qui lui a permis de conserver son architecture coloniale. Ce n'est pas pour çà qu'elle est resté à l'écart de l'histoire, puisque c'est là qu'à débuté le mouvement zapatiste en 1994 (mouvement visant à redistribuer en particulier aux indiens, une partie du pouvoir et des ressources détenus par une minorité) ; expulsés de la ville, ils se sont réfugiés dans les forêts et campagnes alentour. Ce qui explique d'ailleurs l'importante présence de l'armée (et de la police) dans la région et nous sommes arrêtés à plusieurs reprises à des barrages militaires.

Nous allons nous promener dans le centre historique, sa place centrale, ses rues pavées et ses façades colorées et allons faire un tour au marché autour de l'église de Saint Dominique avec sa façade rose et son intérieur de style baroque. Mais le marché est très agréable et nous y restons un bon moment ; il y a beaucoup d'indiennes venues vendre leurs produits ainsi que leurs travaux de broderie.







devant l'eglise Santo Domingo


dans une rue animée de la ville


sur le marché

vue de San Cristobal depuis le mirador



Nous commençons aussi à connaître un peu la cuisine mexicaine, la plus "piquante" depuis le début de notre périple ; heureusement, la plupart du temps, la sauce est servie à part ! Nous avons donc gouté les tacos, enchiladas, quesadillas et autres antoritos garnis le plus souvent de viande et de quelques légumes accompagnés d'horchata (sorte de lait d'orgeat) ou de tamarindo (jus à base de fruit du tamarin que nous avions découvert au Guatemala). Le tout se mange avec les doigts, ce qui n'est pas toujours facile  ...
A San Cristobal, nous avons droit à quelques belles averses mais le temps reste malgré tout agréable ; après 3 jours passés "sur les hauteurs", nous partons sur Chiapas del Corzo, dans la grande banlieue de Tuxtla Gutierrez, la capitale de l'état du Chiapas. Nous nous arrêtons à Cahuare où se trouve l'embarcadère des lanchas pour faire la promenade dans le cañon del Sumidero.



Creusé sur environ 15 km par le rio Grijalva qui prend sa source au Guatemala et se jette dans le golfe du Mexique, le cañon se termine par un barrage hydroélectrique. Nous partons faire la balade de 2 heures : les lanchas vont vite et nous avons droit à un "massage facial" avec la pluie qui par moment nous cingle ! Nous pouvons voir des crocodiles, espèce protégée du parc, qui se prélassent dans la boue, quelques singes et beaucoup d'oiseaux ; nous pouvons également admirer quelques cascades sur les parois abruptes - à certains endroits de plus de 1000 mètres de haut.

Selon la légende, au XVIème siècle, et après une ultime défaite, plusieurs centaines d'indiens se seraient suicidés en sautant des parois à-pic pour échapper aux conquistadors ... Par contre aujourd'hui et c'est une triste réalité, beaucoup de déchets flottent en surface, formant de véritables nappes et c'est bien dommage car l'endroit est plaisant.


parée au départ

et voici la lancha


comité d'accueil






au revoir avec le sourire ...

Nous avons bien descendu en altitude puisque nous voilà à 400 mètres : c'est de nouveau la chaleur moite mais au bord de l'eau et sous les arbres, c'est plus supportable. Le lendemain, nous reprenons la route en direction de l'état voisin d'Oaxaca : elle serpente à nouveau dans la montagne, montant et descendant au gré des changements de vallées et c'est ainsi que nous quittons le Chiapas.



Cet état montagneux et plutôt pauvre - on le constate surtout dans les villages - a été pour nous une agréable découverte après le Yucatan beaucoup plus touristique et nous garderons un excellent souvenir de ces quelques jours que nous y avons passés, sans même parler des températures que nous avons grandement appréciées !!!