Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







mercredi 21 novembre 2012

De Brasilia à Cuiaba (dans le Mato Grosso)


 du 13 au 18 Novembre 2012


Brasilia, la seule capitale au monde née au XXème siècle, voulue, conçue et réalisée par trois hommes : Juscelino Kubitschek - la volonté politique - Lucio Costa - la conception - et Oscar Niemeyer - l'architecture ... et bien sur, une nation toute entière pour la réalisation : des milliers d'ouvriers venus du Nordeste travailler d'arrache-pied à la création ex nihilo en 4 ans d'une ville entière !



Cela faisait plus d'un siècle que l'idée d'une capitale au centre du pays était dans les esprits, en particulier suite à une "prophétie" d'un prêtre italien - Don Bosco - qui parlait de la naissance d'une nouvelle civilisation en Amérique entre le 15° et le 20° parallèle ; mais c'est en 1956 que fut finalement prise la décision, par le Président Kubitscheck, de la création d'un District Fédéral où implanter Brasilia ; puis les plans de Lucio Costa emportèrent les suffrages : la ville aura la forme d'un avion - ou d'un oiseau - les ailes étant les lieux d'habitations et les commerces, le fuselage regroupant tous les services publics ; de part et d'autres, de vastes espaces verts.

en route pour la visite !
 

C'est sur un parking au cœur d'un vaste parc que nous trouvons à stationner pour quelques jours et nous ne sommes pas trop loin du centre. Nous allons d'abord à la tour TV toute proche et grimpons sur la plateforme à 75 mètres de haut qui permet une vue d'ensemble de la vaste esplanade centrale : Brasilia est très étendue ! Et nous nous rendons très vite compte qu'elle n'a pas été conçue pour les piétons : très peu de trottoirs et des autoroutes à 2 x 6 voies qu'il n'est pas simple de traverser !!!


la tour TV


Vue de l'esplanade centrale jusqu'à la Place des Trois Pouvoirs

Vue sur le Parque de la Cidade

Vue arrière vers le Mausolée JK


Un petit en-cas avant la route

Aujourd'hui, dans toutes les grandes villes, on cherche à rejeter les automobiles à l'extérieur en créant des rocades et des zones piétonnières. En 1960, à l'inverse, on a conçu les autoroutes au cœur de la ville mais il y avait sûrement bien moins de véhicules !!! La descente de cette immense esplanade, ponctuée de différents monuments : le théâtre, la cathédrale, puis les différents immeubles des ministères, tous semblables, alignés comme à la parade, est interminable pour un piéton et il est vraiment très difficile de traverser !

Le Théâtre

Notre première halte est pour l'estaçao central : c'est un nœud de communication pour les véhicules tout d'abord qui se croisent à un train d'enfer, une station de bus complètement engorgée et, de part et d'autre, d'immenses galeries commerciales où l'on se perd ...
Les immeubles alignés ...

Vue de l'autovia depuis l'échangeur central



Nous nous arrêtons ensuite à la cathédrale, actuellement en cours de rénovation, avec ses quatre évangélistes qui montent la garde à l'entrée.


Le Musée et à l'arrière, la Cathédrale


De forme circulaire, avec ses 16 colonnes courbes qui s'élancent vers le ciel, elle ne parait pas si grande que çà une fois à l'intérieur : lumineuse avec ses nombreux vitraux, des anges suspendus semblent voler au-dessus de nos têtes.
 
Vue intérieure avec les anges qui nous surplombent

Puis c'est l'esplanade des Ministères : tandis que nous les longeons un à un, nous croisons une "manifestation" d'indiens ; certains sont tatoués et portent des coiffures de plume : malheureusement, nous ne comprenons pas les banderoles et leur petit nombre ne risque pas d'impressionner grand monde, d'autant qu'ils défilent sur les contre-allées !
  
La manifestation sur l'allée des Ministères

Enfin, c'est la "Praça dos Très Poderes" où, comme son nom l'indique, sont regroupés le Palais de Justice, le Congrès National et le Palacio do Planalto, siège de la Présidence. On y trouve également le gracieux Palacio do Itamaraty qui abrite le Ministère des Affaires Etrangères.


on ne présente plus cette vue légendaire ...


Nous faisons le tour de l'ensemble et allons voir à l'espace culturel Lucio Costa la maquette du Plano Piloto de la ville, de 170 mètres carrés, avec de nombreuses photos de l'époque de la construction. L'esplanade - qui occupe le cockpit - se termine par un panthéon plutôt discret et un immense mât où flotte une bannière de 286 mètres carrés !
 
L'esplanade arrière, le Panthéon et ... une oeuvre d'art style pince à linge !

la maquette de Brasilia

et le plan pilote

Nous sommes tellement crevés par cette balade de plusieurs kilomètres dans cette chaleur moite que nous rentrons en taxi ! Le lendemain, nous partons faire quelques courses ; nous avons maintenant un peu compris le système des  "superblocos",  c'est donc vers une "aile" de l'avion Brasilia que nous allons et il donne l'impression d'avoir vieilli bien vite en 50 ans ! Mais le plus étonnant est l'espèce de folie sécuritaire qui domine : tous les édifices (maisons, magasins, etc) sont cadenassés, clôturés, entourés de barbelés (avec ligne à haute tension !) : on se croirait devant des camps retranchés !
  
Blindage, cadenassage et haute tension ...

même pour les vérandas !

une ville par endroit bien abîmée


Dans l'après-midi, nous traversons le Parque de la Cidade où nous sommes stationnés et allons à l'extrémité sud du fuselage de "l'avion Brasilia" où se trouve le Museu dos Povos Indigenas construit en forme de hutte circulaire où sont réunis quelques collections indigènes (malheureusement, tout est uniquement en portugais ce qui limite beaucoup notre compréhension !) , puis c'est le Mémorial JK où repose le président Juscelino Kubitschek (visite sans grand intérêt pour un non brésilien à notre humble avis).
 

Le Musée des Peuples Indigènes



Le pompeux Mausolée JK

de l'art plus personnel !


Le retour à travers le parc est vraiment agréable : ces immenses espaces verts qui entourent la ville sont très plaisants ; des pistes pour marcheurs, joggeurs, cyclistes, etc avec des points douches et WC , des kiosques où se rafraîchir, des lacs et le tout agréablement boisé : on comprend qu'il y ait constamment du monde qui vienne s'y ressourcer ! 
 
une sérénade au Parque de la Cidade

Un méchant rhume que nous n'arrivons pas à éradiquer nous décide à rester encore un peu pour nous reposer ; nous en profitons pour aller nous promener jusqu'au Sanctuario Don Bosco non loin de là : nous le préférons à la cathédrale ! Un édifice carré de 80 colonnes de béton avec, entre chacun d'eux, des vitraux bleus marine qui donnent à l'église une atmosphère bleutée, un lustre blanc, énorme (2,5 tonnes !) couronne l'ensemble : une des plus belles églises modernes que nous ayons vu et qui dégage une sensation de sérénité très agréable !


 


Que penser de Brasilia ? Une capitale conçue et réalisée en 4 ans, c'est évidemment un exemple unique ; l'architecture béton est très "typée" années 60 et l'on n'est pas forcément emballé : l'alignement des ministères n'a rien de très folichon, …ces vastes autoroutes qui enserrent l'esplanade centrale avec le flot incessant des voitures, c'est assez incroyable … mais l'ensemble ne laisse pas indifférent et vaut, à coup sur, le déplacement.

Bye, bye Brasilia !

Le 13, nous poursuivons notre route vers l'ouest : nous sommes maintenant dans l'état du Goias, plutôt tourné vers l'agriculture et l'élevage : nous y retrouvons la belle terre rouge que nous avions admiré au Paraguay. Un paysage assez vallonné, une altitude entre 600 et 700 mètres, un trajet pas désagréable mais la BR 70 a certains tronçons extrêmement abîmés !

Nous retrouvons la campagne avec ses vaches ...

et ses énormes "nids de poule" !

Puis c'est l'état du Mato Grosso que nous traversons jusqu'à Cuiabá ; nous voulions faire une halte champêtre au Parque da Chapada dos Guimaraes, mais voilà ! Contrairement à d'autres pays, ici, aucune information : un simple panneau indique que la route traverse le parc, pas de parking ; … il vient de faire un gros orage et les quelques pistes sont bien boueuses, certaines fermées sans explication ... …


Une halte bien sympa et rafraichissante

Nous sommes vraiment déçus d'avoir fait ce chemin pour rien mais nous n'avons guère le choix ! Nous allons maintenant nous diriger vers le sud et le Pantanal avant de rejoindre la frontière bolivienne :… encore des kilomètres en perspective avec cette chaleur lourde qui nous donne constamment l'impression d'être fatigués : dès qu'on ne roule pas, Pégase devient un véritable four !!!


dimanche 18 novembre 2012

De Guarapari à Brasilia





du 2 Novembre au 12 Novembre 2012






Nous quittons donc la côte atlantique pour longtemps (normalement, nous ne devrions pas la revoir avant la Colombie !) et nous prenons la direction de Brasilia au cœur du planalto, le vaste plateau central qui, avec le grand bassin amazonien représente la quasi-totalité du Brésil.
 
Nous nous dirigeons tout d'abord vers Belo Horizonte : le long de la route, beaucoup de plantations de bananiers ; lorsque nous attaquons les contreforts du plateau, ce sont des champs de caféiers ; et pendant ce temps, c'est chaleur et pluie par intermittence.


En route vers le planalto
Les bananiers


et plus loin les caféiers


la pedra azul ... pour les amateurs de varappe



une ville accrochée à la colline

Nous avons maintenant quitté le petit état d'Espiritu Santo pour le vaste Minas Gerais (il fait la taille de la France) et nous nous dirigeons vers les cités coloniales édifiées au moment de la "ruée vers l'or", tout d'abord Ouro Preto ("Or noir" en portugais) l'une des mieux préservées, située au sud de Belo Horizonte. Nous y arrivons en fin d'après-midi et nous nous garons sur le parking de la mine de Passagem.
 
Au matin, nous sommes du premier départ (et il y a deux autres couples de Français !) : nous descendons dans un antique "chariot" …et c'est le moment le plus intéressant car la mine elle-même ne présente rien de bien caractéristique et comme nous ne comprenons pas les explications... …elle n'est d'ailleurs pas très profonde : 120 mètres, avec un lac intérieur où des plongeurs sont en train de s'entraîner. Ouverte au début du XVIIIème siècle, elle a été exploitée avec les esclaves noirs amenés d'Afrique ; c'est finalement 35 tonnes d'or qui y ont été extraits dans des conditions extrêmement pénibles.
 
En route pour la mine
la descente
dans une ancienne galerie


les nouveaux chercheurs d'or

Puis nous allons à Ouro Preto, à une dizaine de kilomètres de là et nous nous  garons en surplomb de la ville ancienne. Fondée en 1711, dès le début de la ruée vers l'or, elle devint la capitale de l'état en 1721. Enrichie par ses mines, elle s'orna de nombreuses églises richement décorées : la ville est divisée en paroisses, chacune ayant son église-mère ou matriz. Mais c'est surtout une ville construite à flanc de collines avec des ruelles tortueuses et très abruptes.
 



Visiter Ouro Preto, c'est donc aller d'église en église par des rues en pente à parfois plus de 40° ! C'est crevant ! Heureusement, il ne fait pas trop chaud (nous sommes à près de 1200 mètres d'altitude) et il ne pleut pas.






Nous rejoignons la place principale puis nous nous promenons un peu au hasard des rues - il est dommage que des rues piétonnes ne soient pas instituées car les voitures qui encombrent les voies et grimpent en 1ère polluent avec entrain ! Et nous n'avons pas de chance, car c'est lundi et la plupart des édifices sont fermés ce jour-là !!!

 




c'est de l'or !

Mais la ville vaut vraiment le détour : l'ensemble est restauré et entretenu avec gout et le site à flanc de montagne est remarquable. Après cette visite "athlétique" on reprend la route. Nous avons maintenant quitté la forêt tropicale atlantique : le planalto se déroule, tantôt couvert d'arbustes, tantôt de forêts, puis c'est une zone plus aride et rocheuse lorsque l'on approche de Diamantina, autre ville coloniale, elle aussi enrichie par ses mines. Il fait toujours bien chaud, avec un ciel qui alterne le bleu et le gris et des averses parfois violentes : on est soit moites, soit mouillés !!!
 
Le planalto vers Diamantina
Et il pleut quand nous nous arrivons à Diamantina ; nous allons manger «au kilo» dans la «lanchonete» du posto (traduction : on remplit son assiette qui est ensuite pesée - on paie au poids - dans le self de la station-service). Mais la pluie s'installe pour l'après-midi ! Nous restons donc dans Pégase en espérant que le lendemain sera meilleur. Il fait plus frais la nuit à 1200 mètres d'altitude - mais au matin, une éclaircie nous incite à nous aventurer dans la ville ;

Vue de Diamantina

en descendant dans la vieille ville

sur la place centrale

comme Ouro Preto, elle est construite à flanc de colline avec des ruelles pavées tortueuses ; nous "dégringolons" vers la place centrale, puis nous nous promenons au hasard des rues ; là aussi, tout a été bien conservé et entretenu : de belles demeures, des églises …mais nous avions préféré Ouro Preto. En remontant vers la ville moderne, nous faisons halte à la modeste maison natale de Juscelino Kubitschek, le président de la république qui fit édifier Brasilia.
 



la maison natale de J. K.

Nous reprenons la route vers la capitale ; c'est à nouveau une halte sur un "posto" ; difficile de traduire par station-service tellement c'est plus que çà : certains sont très vastes avec les pompes à essence bien entendu ainsi que tout ce qu'il faut pour les vidanges, les changements de pneus, etc, mais également douches et WC, "lanchonete" et restaurant, souvent hôtel et pour finir un immense parking, où, le soir venu, se garent des camions de toutes sortes (jusqu'à plus de 30 mètres de long pour certains !).
 
Nous cherchons, autant que faire se peut, un coin tranquille pour ne pas gêner les manœuvres des camions - et ne pas être dérangés par leurs départs très matinaux et leurs émissions de gaz ! C'est tout de même bien pratique (pour l'eau en particulier) et sécurisant, à défaut d'être bucolique. Celui où nous nous arrêtons domine le rio Sao Francisco qui fait de larges méandres : on pourrait être plus mal !
 
Pégase à l'arrêt sur un posto
vers Brasilia, le planalto redevient vert

La route vers Brasilia est vraiment monotone et nous avons maintenant hâte d'y arriver : c'est chose faite le 9 Novembre au matin, toujours par un temps gris et lourd avec quelques averses par intermittence : c'est la saison des pluies sur le planalto !
oeuvre humaine ...


oeuvre de la nature ...

l'arrivée sur Brasilia