Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







samedi 26 janvier 2013

De la frontière bolivienne à Cuzco


du 16 au 20 Janvier 2013

Et nous voilà au Pérou, 7ème pays de notre périple en Amérique du Sud, un pays riche d’histoire et de grands sites archéologiques et sûrement de très beaux paysages ! C’est un pays vaste (2,5 fois la France) avec une longue bande côtière, les cordillères et l’altiplano au bord du lac Titicaca, ainsi qu’une vaste zone amazonienne.

Venant de Bolivie, c’est donc par l’altiplano que nous abordons le pays : le passage en douane se fait assez rapidement mais là, fait nouveau, l’assurance pour le véhicule est obligatoire pour rentrer dans le pays : heureusement que nous avions pu en trouver une à La Paz ! Desaguadero n’est pas une ville très folichonne mais très rapidement, nous arrivons au bord du lac Titicaca : c’est le plus haut lac navigable du monde : 3810 mètres d’altitude et très vaste : 15 fois le lac Leman ! 

Le lac Titicaca près de la frontière

Les champs inondés au bord du Lac

C’est également, pour la mythologie inca, de ses eaux que sont sortis Manco Capac, descendant du dieu Soleil et sa sœur-épouse Mama Oello qui seront à l’origine de l’empire inca et qui fonderont Cuzco, future capitale de l’empire.

En longeant le lac

Mais lorsque nous arrivons sur ses rives, elles sont inondées par les pluies et le ciel est bien gris … nous nous arrêtons à Pomata le temps de manger un plat de truite - un morceau et non une truite entière car elles sont beaucoup plus grosses que chez nous ! - et nous continuons jusqu’à la petite ville de Juli installée sur ses bords. L’après-midi est ensoleillé, ce qui nous permet une promenade dans la ville : elle ne compte pas moins de cinq églises, la plupart transformées en musées, mais toute la nuit il pleut et au matin, il fait bien frais …

Notre premier arrêt au Pérou : la petite ville de Juli



et deux de ses 5 églises 




les bords du Lac sont très fertiles 

Nous reprenons la route en longeant le lac jusqu’à Puno … et nous poursuivons notre chemin car la ville n’a rien de très engageant et au vu du temps, nous n’envisageons pas de faire une croisière sur le lac ! Par contre nous faisons connaissance avec un moyen de transport péruvien : le triporteur soit motorisé, soit à pédales ; il y en a des quantités dans les villes et çà n’arrange guère la circulation déjà assez difficile !


Puno vue depuis la route allant sur Cuzco

Nous faisons finalement halte à Sillustani, notre premier site pré-inca et inca. Situé à l’écart de la grande route mais très accessible et récemment réaménagé pour les touristes, il y a un vaste parking où nous sommes autorisés à passer la nuit. Comme le temps s’est amélioré, nous partons après déjeuner visiter le site : nous avons malgré tout la petite laine et le coupe-vent car l’air est bien frais !

Petite ferme sur la route de Sillustani

A l'entrée du site

C’est un lieu d’inhumation, d’abord utilisé par les Collas (ancêtres des Aymaras) qui régnèrent sur ces terres pendant plusieurs siècles (jusqu’à 1440 environ) puis les Incas continuèrent cette tradition. Sur une colline dominant le lac Umayo à 4000 mètres d’altitude, balayé par le vent, le site dégage effectivement une certaine sérénité, presque un certain détachement pourrait-on dire … Les Collas se faisaient enterrer dans des chullpas : sortes de petites tours funéraires qui pouvaient contenir plusieurs corps (peut-être de la même famille) momifiés en position fœtale et tournés vers l’unique ouverture vers l’est (au soleil levant) ; dans des cercles de pierre autour des chullpas avaient vraisemblablement lieux les cérémonies funéraires.

Les premières tombes Collas au bord de la lagune

avec l'ouverture en direction du soleil levant

tombes primitives

Cercles de pierres où avaient lieu les cérémonies


Les Incas conservèrent au site la même destination mais construisirent des chullpas plus élevées (jusqu’à 12 mètres) et d’une construction plus élaborées ; dans certaines ont été découvertes non seulement des momies mais aussi des offrandes en bijoux et poteries diverses …



Chullpas inca en construction avec la rampe 

Chullpas inca face au lac


détail de la "maçonnerie"


Il nous faut bien deux heures pour parcourir l’ensemble du site mais c’est également l’occasion d’une belle promenade dans la nature car on a de là une très belle vue sur le lac et les paysages environnants.


Vue sur le lac depuis le site 

avec son île 



la chapelle funéraire construite en galet

puis recouverte de son parement de pierres


Vue du village : au fond Pégase sur le parking !


Dans la soirée, le gardien vient frapper à notre porte pour que nous allions visiter le Musée : nous comprenons que nous ne pouvons refuser et que nous devrons donner quelque chose … Le Musée contient essentiellement quelques poteries et quelques momies trouvées sur le site, le reste ayant été envoyé au Musée de Puno. Nous réglons donc notre "collaboracion", mais il insiste et nous réussissons à rentrer au camping-car - il fait froid maintenant ! - en lui offrant deux bières !!!

Ferme avec ses lamas

Déjà à la douane, nous avions dû donner quelque chose à la police soi-disant pour un cierge à la Vierge pour un bon séjour au Pérou !!! Le gars du péage voulait nous faire payer 10 sols un ticket de valeur faciale de 5 sols : les Péruviens semblent être des fervents de la « collaboracion » des touristes : il va falloir être vigilant et cela nous change bien des Boliviens !!!

En début de nuit, un gros orage éclate et tout le village est plongé dans le noir ! Heureusement, les dieux incas sur la colline nous protègent et à part une pluie diluvienne, nous passerons une nuit tranquille ; le lendemain nous poursuivons notre chemin vers Cuzco avec un arrêt à Juliaca pour trouver un distributeur : impossible de s’arrêter en ville ; à la sortie, Alain saute dans un triporteur pour revenir au centre : heureusement il en a choisi un motorisé et fermé, car à nouveau une grosse pluie commence …


On quitte progressivement l'altiplano

Nous avons maintenant quitté l’altiplano : la route suit une belle vallée avec de nombreux villages et beaucoup de champs cultivés : maïs, pommes de terre, etc… de belles fleurs également : dalhias, géraniums et de grands yuccas qui bordent les champs ; le temps s’est amélioré et il fait soleil quand nous faisons halte à Raqchi, un petit village à côté duquel se trouvent les ruines d’un grand temple vraisemblablement dédié à Viracocha, le Dieu suprême des Incas.

au passage d'un col, vente de tissus et de souvenirs ...

nous sommes maintenant dans la vallée menant à Cuzco

elle est très verte et les montagnes semblent habillées de velours ...

Ayant pu nous garer à côté du village, nous allons faire un tour sur sa placette où se trouve une mignonne petite église puis nous grimpons jusqu’au mirador (dur, dur la grimpette !) d’où nous avons une belle vue panoramique sur l’ensemble des ruines.


la petite église de Raqchi

l'ensemble du site vu du mirador

Nous avons bien fait de profiter du soleil car il pleut toute la nuit et au matin il bruine encore quand nous allons visiter le site : il s’agit en fait d’un grand ensemble dont le temple était la pièce maitresse (92 mètres de long sur + de 25 mètres de large) avec un mur principal s’élevant à 12 mètres de haut ! Une muraille ceignait le tout - et encore aujourd’hui pour une bonne partie -  comprenant également des qolqas ou entrepôts : il en a été dénombré 160 où étaient déposés des produits agricoles (c’est le plus grand ensemble de qolqas de toute la région de Cuzco), des logements et diverses autres constructions (ateliers, prison ?) ainsi que des bains avec fontaines et un lac artificiel en forme de demi-lune.

Le mur du Temple de Viracocha


Qolqas reconstitué 

ceux en ruine ...



Le temple devait être très imposant ...

Un alpaga : on dirait une peluche !


Fauchage au bord du lac artificiel

Les fontaines fonctionnent toujours


Beaucoup de cars de touristes arrivent sur le site et nous ne nous attardons pas après la visite, de peur d’être coincé car le village n’est pas grand ! Nous continuons le long de la vallée qui devient de plus en plus étroite autour du rio Urubamba et vers 13 h 00 nous arrivons au village d’Andahuaylillas où nous voulons faire halte, à une trentaine de kilomètres de Cuzco pour ne pas arriver dans la ville un samedi après-midi !

sur la place d'Andahuaylillas

aux arbres magnifiques

rue de la ville dominée par les montagnes


Le village est situé en retrait de la route et il est vraiment charmant avec ses rues pavées et sa vaste place aux arbres magnifiques ; il est surtout célèbre pour son église San Pedro Apostol « la chapelle Sixtine des Andes » construction jésuite du début du XVIIème siècle ! C’est-ce que nous sommes venu voir !!! Déjà, sa façade est particulière avec son balcon en bois et ses fresques mais effectivement, l’intérieur est incroyable pour une église d’un si petit village : tout le plafond est peint, le maître-autel qui fait toute la largeur de la nef est de style baroque, tout en dorure et en miroirs ainsi que deux autres autels qui se font face, sans compter les grandes toiles dans des cadres dorés racontant la vie de St Pierre et St Paul … les murs de la nef sont également peints de fresques ainsi que les petites chapelles attenantes ; enfin, au fond, sur un balcon de bois, deux orgues peints datant de la même époque : ce sont les plus anciens fabriqués en Amérique du Sud !!!

Portail de l'église

détail du plafond au-dessus du portail

Préparatifs pour la procession

mamie amenant des fleurs

Dommage de ne pas pouvoir, là aussi, prendre de photos car c’est vraiment incroyable de trouver une telle petite église dans un village perdu des Andes ! Nous allons ensuite faire un tour et en revenant, nous voyons qu’une fête se prépare sur la place ; nous nous installons comme les autres sur les marches du parvis : il s’agit d’un jeu à cheval où les cavaliers doivent attraper des balles suspendues à une corde tenue par deux grands bouts de bois ; trois hommes de chaque côté tiennent ces bois et montent ou descendent la corde au passage des cavaliers. Ceux-ci tentent d’attraper les balles : ils peuvent s’arrêter sous la corde mais n’ont pas le droit de revenir en arrière et doivent faire le tour de la place pour revenir se positionner. C’est un jeu simple mais très amusant et pas du tout évident ! La partie se joue en 5 manches car les chevaux doivent se reposer entre chaque tour.

les spectateurs de la cavalcade



On voit que certains cavaliers sont vraiment bons et ils ne manquent pas de faire le spectacle avec leurs chevaux ! A chaque balle attrapée, ils gagnent un poulet !!! Nous passons plus d’une heure à regarder en grignotant des pop corn et l’ambiance est vraiment sympa. Puis la nuit tombe et avec elle quelques gouttes de pluie qui éparpillent tout le monde. 

C’était notre dernière halte avant Cuzco ; nous reprenons la route le lendemain et effectivement nous arrivons très vite dans les faubourgs de la ville. Nous nous arrêtons prendre du diesel et le pompiste, en guise de bienvenu nous fait un cadeau : un rouleau de papier hygiénique ! C’est bien la première fois que nous recevons ce genre de cadeau !!! 

Après quelques difficultés, nous arrivons jusqu’au camping, perché sur les hauteurs de la ville ; en fait, nous ne pouvons y pénétrer car c’est une prairie complètement détrempée : comme un couple d’Allemands avec un fourgon non 4 x 4, nous nous installons sur le chemin d’accès : c’est toujours mieux que rien car il n’y a pas d’autre camping autour de Cuzco. Nous voilà donc au cœur de l’ancien empire inca et, même si le temps n’est pas très beau, nous espérons pouvoir en profiter un maximum.   
   



  

    


mardi 22 janvier 2013

De La Paz à la frontière Péruvienne


du 15 au 16 Janvier 2013


Nous partons vers 9 h 30 du parking de l’aéroport : pas trop tôt pour laisser passer le flot des gens qui partent au travail mais pas trop tard au cas où … cette fois, nous prenons la bonne route mais nous avons droit à un super bouchon dans El Alto sans savoir exactement le pourquoi, peut-être un mélange de travaux sur la voie, de marché en train de s’installer, de personnes manifestant avec des banderoles … et la gendarmerie au milieu qui ne règle rien du tout ! 

le marché quasiment sur la route !

Enfin, nous arrivons à sortir  : les derniers quartiers sont vraiment dans un triste état, proche des bidonvilles avec décharges un peu partout … mais revoilà la campagne … et la pluie ! C’est donc sous un ciel bien chargé que nous arrivons à Tiwanaku (ou Tiahuanaco) situé à 70 km environ de La Paz, toujours sur l’altiplano.


Impossible de se garer sur les parqueos noyés sous la pluie et c’est donc dans une rue du village que nous stationnons. Heureusement, après manger, le temps s’améliore un peu et surtout la pluie s’arrête. Nous en profitons immédiatement pour aller voir le site. Il avait fait l’objet, dans les années 60-70, de toutes sortes d’interprétations ésotériques car l’on avait cru voir dans les décorations figurant sur les pierres (en particulier sur la Porte du Soleil) des extraterrestres et leurs navettes : bref Tiwanaku n’était pas un nom inconnu pour nous et plutôt un brin mythique !

En réalité, c’était la capitale d’un empire théocratique aymara très ancien dont l’apogée se situe entre les VIIIème et XIIème siècle : il étendait son influence sur les populations andines autour du lac Titicaca et jusqu’aux régions côtières. Sa capitale aurait abritée jusqu’à 200.000 habitants ; on lui devrait notamment les premières cultures extensives de la pomme de terre et peut-être que les chemins attribués aux Incas, auraient en réalité été réalisés dès cette époque pour faire circuler les approvisionnements entre les différentes régions de cet empire. Très certainement, ils étaient férus d’astrologie ainsi que le laisse voir le plan du site de Tiwanaku : orientation de la Porte du Soleil, plan du temple, etc …




Plan : 1 le temple semi-enterré - 2 le Kalasasaya - 3 la pyramide effondrée - 4 les logements 

Hélas, quel dommage que le site ne soit pas mieux entretenu ! Nous allons patauger tout le temps dans la gadoue ! Les quelques panneaux indicatifs sont dans un bien triste état : bref, on croirait le lieu à l’abandon ou presque ! Nous commençons d’abord par éviter la pyramide quasi complètement effondrée car il y a tellement de boue que l’on a peur de tomber dedans ! Nous allons donc directement au « Kalasasaya » ou « pierres dressées » en aymara, un grand espace rectangulaire dont les murs sont absolument rectilignes et constitués, à intervalles réguliers, d’énormes monolithes dressés.




Il semblerait qu’il devait servir au culte du Soleil et c’est là que l’on trouve la fameuse Porte du Soleil qui figure dans « Tintin et le Temple du Soleil » mais elle est beaucoup plus petite que nous ne l’imaginions … et à vrai dire beaucoup moins impressionnante : seule une partie est sculptée et comme on ne peut s’approcher, on ne voit pas très distinctement les détails … deux autres statues - pas très grandes d’ailleurs - occupent le site : le Ponce (certainement un personnage de haut rang portant un sceptre) et le Fraile (qui serait un prêtre). 

la Porte du Soleil



détail du fronton de la Porte du Soleil


et vue de dos ...


le Ponce



et le fraile 


la muraille rectiligne du Kalasasaya


la Porte du Soleil a des admirateurs !

Nous continuons par un temple semi-souterrain où dans les murs côté intérieur sont sculptés de têtes dont beaucoup malheureusement bien abîmées : ce serait une représentation du séjour des morts … Nous continuons jusqu’à la Porte de la Lune avant d’arriver à ce qui semble avoir été le lieu de vie - des prêtres ? des hauts dignitaires ? : un grand carré avec un patio intérieur autour duquel auraient été construits les logements … 




le Temple semi-enterré et ses têtes de pierre



Vue sur l'arrière du Kalasasaya



des logements auraient occupés ce grand rectangle ...

Nous arrivons au vieux Musée juste à temps car la pluie revient : consacré essentiellement à la poterie, on y trouve de belles choses mais les vitrines auraient bien besoin d’un coup de torchon … et certaines tiennent avec de l’adhésif … mais le clou de la journée, c’est vraiment le Museo Litico, construit en 2002 et censé abriter certaines pierres trouvées sur le site ; il est dans un tel état qu’il prend l’eau de toute part ! et il n’y a rien à voir car toutes les pièces sont fermées, à l’exception d’une seule où trône le Bennett … éclairée par de toutes petites lumières : on le distingue difficilement dans cette pénombre !!! 

Il s’agit d’une statue (nous ne savons pas d‘où lui vient ce nom à consonance plus … britannique qu’andine !) - ce serait une représentation de la Pachamama - de 7 mètres de haut sculptée de chaque côté : elle est vraiment magnifique mais nullement mise en valeur : aucune explication des symboles, rien … et interdiction de la photographier alors qu’avant 2002 elle trônait devant le stade de football de La Paz …

Nous ne comprenons pas qu’un site de cette importance soit laissé dans un tel état, d’autant que l’ensemble est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco ; des gens du village y travaillent à la billeterie et à la surveillance, mais on n’a vraiment pas l’impression que le site fasse l’objet de fouilles ou d’entretien par des archéologues : c’est là un autre mystère de Tiwanaku …

Pour nous revigorer, nous allons boire un maté de coca : de l’eau chaude dans laquelle trempent des feuilles de coca ; çà nous réchauffe bien si çà ne nous aide pas à combattre le mal de l’altitude ! Le lendemain, le restaurateur nous offre l’eau pour remplir notre réservoir et discute un peu avec nous : il nous demande si en France également il y a des sites historiques comme Tiwanaku : un peu difficile de répondre ! 

la petite église du village de Tiwanaku

Nous allons faire un petit tour dans le village pour voir l’église mais elle est fermée : elle a été construite par les Espagnols lors de la colonisation avec des pierres prises sur le site … elle aussi mériterait quelques soins ! Nous passons une bonne nuit car c’est bien calme ; seul le bruit de la pluie nous réveille de temps à autre … et c’était notre dernière nuit en Bolivie ! 

Nous sommes en effet tout proche de la frontière et en fin de matinée nous arrivons à Desaguadero à la douane : comme toujours, les formalités de sortie sont rapides … s’il n’y a pas la queue ! Ici, cela se passe rapidement une fois qu’on a trouvé la route car il faut « s’enfiler » dans la ville par un chemin défoncé (la route est réservée aux camions !) et, comme toujours en Bolivie, il faut demander où diable se trouve les locaux de la douane car, avec le bazar des kiosques en tous genres et de la circulation, on a toujours du mal à les trouver ! Et voilà un dernier tampon sur le passeport et notre second petit passage en Bolivie se termine…

C’est un pays qui ne laisse pas indifférent : il est rude : rude par sa géographie, rude par son climat, les habitants aussi sont rudes même si, après l’entrée en contact ils se révèlent chaleureux et très gentils : ils sont seulement moins « extravertis » mais leur vie aussi est bien rude ! 
C’est un pays qui a vraiment une culture propre du à sa population en grande partie quechua où aymara : ce que l’on remarque en premier, c’est bien sûr l’habillement, des femmes en particulier (même si de plus en plus de jeunes sont vêtues « comme nous ») : cette jupe ample portée avec des bas de laine, avec cette sorte de plaid jeté sur les épaules et ces tissus aux couleurs lumineuses qu’elles nouent sur leurs épaules et qui leur servent à transporter … tout, depuis le bébé jusqu’à l’herbe ramassée pour le bétail … mais surtout cet invraisemblable chapeau melon ou en feutre qui les coiffe ! Impossible de comprendre comment il tient sur leurs têtes car il n’est pas accroché, on s’en rend compte quand elles l’enlèvent ! Et leurs grandes nattes qui leur descendent jusqu’à la taille … d’accord, elles sont petites mais leurs cheveux ont une belle longueur d’un noir d’ébène !!!

Si l’on excepte les villes où le béton et la brique sont majoritaires - seuls les quartiers anciens datant de la colonisation sont en pierre - toutes les maisons de l’altiplano sont en pisé recouvert de chaumes et maintenant de plus en plus de tôle ; dans la partie amazonienne, elles sont surtout de bois. La Bolivie est pauvre alors qu’elle recelait d’immenses richesses et çà aussi, çà se voit, tant dans les villes qu’à la campagne … mais il est vrai que pour le touriste ses paysages sont magnifiques et tellement multiples : rien à voir entre San José de Chiquitos et le Salar d’Uyuni, Potosi la ville de l’argent et l’incroyable site de La Paz : nous n’y auront passé qu’un petit mois, mais c’est vraiment un pays que nous n’oublierons pas tant il a de personnalité …