Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







samedi 19 novembre 2011

Interlude en pays cathare




En attendant le grand départ, nous partons faire en Octobre un petit tour en pays cathare, essentiellement autour de Carcassonne. On donne le nom de châteaux cathares à des ruines datant des XIIème et XIIIème siècles et donc contemporains de l'épisode cathare, mais tous n'ont pas connu les armées de Simon de Montfort, ni même abrités des cathares. Ils ont également en commun d'être disséminés dans les Corbières et le Minervois, au sommet de pics relativement abrupts même s'ils ne sont pas tous très élevés.

Nous avons de la chance car le temps est beau : pas de pluie et des températures douces. Nous partons en direction de Castelnaudary et faisons une halte à Saissac pour visiter les ruines du château actuellement en cours de consolidation. La découverte d'un trésor monétaire sur la commune à permis de mettre en route ces travaux d'entretien mais il n'est guère possible de prendre quelques photos ! Comme il est également difficile de stationner dans le village, nous poursuivons notre route en direction de Lastours.

En grimpant vers les ruines


Nous partons au matin découvrir les trois châteaux au-dessus du petit village. Il fait grand soleil et la promenade est un vrai plaisir car le site est très plaisant à parcourir : on grimpe à pied depuis le village vers les ruines de ce qui furent trois petites forteresses médiévales, construites sur un éperon rocheux : il faut compter deux heures pour en faire le tour. Il y a peu de monde et l'on peut admirer tout à son aise les paysages alentours.


















En redescendant vers le village


En fait, ces châteaux, apparemment successifs dans le temps, sont très endommagés et il est difficile d'imaginer ce qu'ils pouvaient être lors de leur construction. Actuellement des fouilles sont réalisées là où se trouvait le premier village de Lastours, abandonné sur ordre lors de la reddition du seigneur des lieux aux troupes du Roi de France. Comme ce sera le cas pour d'autres, la royauté a pris possession du site pour en faire une forteresse-garnison face aux possessions du roi d'Aragon ; lorsque la frontière des deux royaumes sera ramenée aux Pyrénées, tout naturellement ces châteaux des Corbières verront leur importance disparaître et ils seront peu à peu abandonnés, pour servir, le plus souvent, de carrières de pierre pour les villages des environs.

Le site de Lastours vu du belvédère


Nous faisons ensuite halte à Villeneuve Minervois, petite bourgade où se distingue nettement le vieux village médiéval puis nous poursuivons en direction du château de Termes. Vraiment perdu au fond d'une vallée, le village est construit au flanc de l'escarpement rocheux dominé par les ruines de ce qui fut un château vraiment imposant.

Le petit village de Thermes


Il ne reste pas grand-chose aujourd'hui de cet édifice qui connu un long siège mené par Simon de Montfort durant de nombreux mois avant une reddition due au manque d'eau. Il sera quasi totalement démantelé au XVIIème siècle.

les ruines du chateau


Puis c'est un arrêt à Villerouge Termenes où nous nous promenons dans le village mais sans pouvoir visiter le château fermé en cette saison ; contrairement aux autres, il trône au centre de la cité : il faut dire qu'il appartenait à l'évêque de Narbonne et n'a pas connu de vicissitudes particulières lors de la guerre contre les Albigeois. Nous continuons donc sur Lagrasse, petite ville construite autour de son imposante abbaye.

















l'imposante abbaye



























Actuellement on ne peut en visiter qu'une partie, du moins en cette saison, l'autre moitié étant privée. Le centre médiéval de la petite ville a été bien réhabilité et malgré le temps gris et frais nous y faisons une agréable promenade.

Nous faisons ensuite une incursion en bord de mer, à Port la Nouvelle, mais le vent vraiment fort nous dissuade de rester et nous reprenons la route en direction d'Aguilar. Nous voyons la citadelle perchée mais impossible d'y accéder en camping-car et surtout pas de parking pour au moins se garer et faire la grimpette à pied. Nous sommes déçus mais temps pis ! Nous partons donc sur Queribus. Lui aussi est vraiment haut perché, au-dessus du petit village de Cucugnan.

En grimpant vers le chateau















Vue depuis les ruines































Visiter un château cathare, la plupart du temps çà se mérite car y accéder en camping-car n'est pas aisé et contrairement aux voitures, nous nous garons dans la vallée pour gravir la pente à pied ! Dur, dur … heureusement que nous aimons marcher !



























C'est le cas à Queribus où nous avons droit, en plus à un vent violent. Tant que nous grimpons, çà va, mais arrivés au château, on a presque peur de s'envoler ! Par contre, la vue est vraiment magnifique et vaut le déplacement : on se sent entre terre et ciel mais on a presque du mal à tenir debout pour admirer la vue avec les fortes rafales de vent qui s'engouffrent dans les ruines. Ce ne devait pas être très agréable de vivre là en hiver, à l'aplomb du vide et Cucugnan, village le plus proche, est à plusieurs heures de marche. En fait Queribus a toujours été une citadelle de garnison et non un logement seigneurial. Il continue imperturbablement à monter la garde ...


le petit village de Cucugnan


Enfin, c'est Peyreperthuse. Nous nous garons au petit village de Duilhac d'où nous pouvons voir les ruines qui couronnent l'escarpement. Nous grimpons pendant une heure, tantôt par un sentier, tantôt par la route ; il fait beau, ciel bleu et soleil et nous avons bien chaud en arrivant là-haut !

La montée vers les ruines







































Par un sentier qui contourne l'escarpement nous arrivons à l'ancienne porte du château et pénétrons dans les ruines ;


elles sont encore imposantes et s'étirent en longueur sur une bonne centaine de mètres pour culminer, après un escalier dit de Saint-Louis taillé dans la roche, aux restes d'une chapelle.

l'escalier de Saint Louis


La vue est splendide : on aperçoit au loin Queribus qui monte sa garde solitaire, les vallées environnantes et la citadelle elle-même dans son ensemble, à la verticale de l'éperon rocheux.


Vue splendide depuis la chapelle


C'est vraiment notre site préféré et le petit village de Duilhac est lui aussi très plaisant et bien restauré. Nous profitons du beau temps qui continue pour emprunter un chemin de randonnée qui nous amène jusqu'à des cascades ; mais le manque de pluie fait qu'elles sont peu fournies.

Vue de Duilhac et du chateau

les cascades

















































Nous décidons de tenter à nouveau un passage en bord de mer, mais lorsque nous arrivons sur Leucate, le temps se remet au gris et le vent souffle ! Après une promenade hyper-oxygénée sur la plage, nous y passons la nuit : que de vent ! Au matin, Pégase est couvert d'embruns ! Décidément, impossible de rester là sinon à rester enfermés toute la journée. Nous repartons donc en direction de Quillan.

la petite ville

vue du Pic de Bitrague


















































C'est une petite ville agréable où nous pouvons nous garer sans problème ; nous envisagions d'aller sur Puilaurens pour voir le château, mais la route est tellement étroite qu'il est impossible de se croiser : nous rebroussons donc chemin et revenons sur Quillan d'où partent plusieurs chemins de randonnées ; nous y restons finalement quelques jours pour profiter de ces belles journées automnales dans la nature.

Nous prenons ensuite la route vers Fanjeaux, petite cité perchée où reste encore le souvenir de Saint Dominique qui y resta plusieurs années lors de la croisade. C'était une bourgade prospère au Moyen-Âge mais aujourd'hui, peut-être est-ce du au temps gris et au brouillard, nous l'avons trouvé un peu tristounette et nous nous sentions bien seuls à déambuler dans ses ruelles.
 …
Comme nous avons le temps, nous faisons un petit crochet par le Gers et nous arrêtons à Samatan : ville agréable et très aérée où nous stationnons près d'un lac. Le lendemain est jour de marché et il y a beaucoup de monde !


Que de monde !


Et beaucoup de camping-cars venus faire des provisions de foie gras ! A l'heure de l'ouverture, nous sommes au marché : il y a foule et nous faisons la queue pour entrer : foie gras, canards, oies , un peu plus loin des volailles vivantes mais aussi des légumes et à l'extérieur, un grand marché de plein vent ; la petite ville est encerclée par les véhicules pendant que les piétons envahissent les rues ; heureusement, il fait beau et doux.

























Après une promenade dans les rues nous revenons vers le marché au gras : tout est vendu et il n'est pas encore midi ! Sur le parking, quelques barbecues et une odeur de magrets sur la braise !! Comme le beau temps semble vouloir durer, nous restons là trois jours, puis c'est le retour vers Toulouse.

Samatan et son petit lac


Nous avons eu beaucoup de chance avec le temps, sauf en bord de mer et nous avons pris un très agréable bol d'air et vus ou revus quelques sites remarquables pour notre dernière petite virée en France, avant la montée sur le Havre.