Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







dimanche 3 mars 2013

De Huaquillas à Ingapirca


du 19 au 26 Février 2013


Nous entamons donc la visite de notre 8ème pays d’Amérique du Sud : nous avons bien "grimpé" depuis Ushuaia puisque nous sommes, à la frontière avec le Pérou, à 3° de latitude sud ! 


L’Equateur est un petit pays d’une superficie de 285.000 km2 soit environ la moitié de la France, coincé, le long du Pacifique, entre le Pérou et la Colombie et traversé par la cordillère des Andes qui n’a pas encore dit son dernier mot : le Chimborazo culmine tout de même à 6.310 mètres ! Et surtout, c’est là que nous basculerons, au nord du pays, dans l’hémisphère nord : c’est-à-dire qu’actuellement, nous sommes au cœur de l’été …. et nous repartirons vers le printemps en Colombie : c’est plutôt sympa !

Nous envisageons une petite boucle dans le sud : la région de Loja, Vilcabamba, Cuenca puis un petit détour vers l’ouest : Guayaquil et la côte avant de revenir vers le centre du pays, longer la "vallée des volcans" qui nous mènera à Quito et la Colombie avec peut-être une petite incursion vers l’Amazonie, si le temps le permet. 

Mais pour l’instant, nous voilà à la frontière … et les bureaux sont plutôt déserts : les bâtiments sont récents, ce qui nous change de certaines frontières … mais c’est l’heure de l’almuerzo (le repas de midi) : finalement, on nous tamponne la sortie du véhicule côté Pérou puis nos passeports sont tamponnés sortie Pérou/entrée Equateur : nous avons droit à 3 mois ; mais là où çà se complique, c’est qu’il faut une assurance pour Pégase et il faut aller à Huaquillas car le bureau, prévu à la douane, ne fonctionne pas ou plus !

Un jeune couple allemand en landrover est dans le même cas ; nous partons donc à la recherche de cette assurance : il fait une chaleur terrible et nous ne connaissons pas la ville … et il n’est pas facile de nous garer au centre ! On finit par trouver et on fait faire les différentes photocopies avant de partir à la douane : il est déjà plus de 16 h 00, le préposé est seul et il y a la queue … et il est pointilleux : il est donc 18 h 00 quand enfin …. nous pouvons partir, mais vue l’heure, nous demandons à rester sur place : il n’y a pas de problème : voilà donc pour notre première après-midi en Equateur !

arrivée à Huaquillas

sur le marché

Nous n’avions pas fait le plein avant de quitter le Pérou, étant donné la grande différence de prix du gasoil entre les deux pays, mais à la frontière, il y a restriction pour les étrangers (cela n’arrête pas beaucoup le trafic d’ailleurs, car nous avions vu de l’essence en vente au bord des routes tout au nord du Pérou !). Il faut donc faire entre 20 et 30 km pour avoir droit à 10 gallons (à peu près 38,40 litres), puis nous revenons à Huaquillas faire quelques courses et changer nos derniers pesos. 

En fin de matinée, nous prenons la route pour Loja : très vite, nous commençons à monter, la végétation est dense ; il fait toujours chaud, mais c’est déjà plus supportable ! Heureusement, la route est bonne bien que les virages ne manquent pas et nous grimpons ainsi jusqu’à 2.500 mètres. Le long de la route, des paysans ont de petits comptoirs où ils vendent en particulier de petites bananes. Nous nous arrêtons et en demandons une dizaine : "1 dollar" nous dit la jeune fille ; nous trouvons çà un peu cher, mais en réalité, c’est le régime entier d’environ 200 bananes qui coûte ce prix !!! Nous nous retrouvons donc avec une énorme provision, heureusement pas trop mûres dont nous allons donner les trois quart le lendemain à un cantonnier du parc de Loja : il était tout content et nous, bien débarrassés !!!

en grimpant sur Loja



Il est près de 18 h quand nous arrivons, sous la pluie à Loja. Située dans une vallée à 2.100 mètres d’altitude, c’est une ville plutôt agréable où nous allons nous promener le lendemain : mis à part quelques rues du centre, elle n’a rien cependant de très typique. Nous reprenons donc la route en direction de Vilcabamba, à environ une quarantaine de km plus au sud.

place centrale de Loja

et sa mairie

dans la vieille rue de Lourdes

costume traditionnel des Indiens Cañaris



Vues de Loja

Là encore, la route est très agréable : nous passons de vallée en vallée, les montagnes ne sont pas très hautes et bien vertes : c’est un paysage assez doux : Vilcabamba est nichée au creux d’une petite vallée à 1.800 mètres d’altitude. Son nom signifie « vallée sacrée » en quechua et elle est réputée pour la longévité de ses habitants. C’est une petite ville de 5000 habitants environ, certes très touristique (nous entendons parler « américain » à tous les coins de rues !) mais les visiteurs sont surtout là pour des randonnées : c’est donc un lieu paisible. 

en arrivant à Vilcabamba

vue de la ville 

Après un tour dans la campagne environnante, nous partons le lendemain nous promener dans la Reserve Rumi Wilco : c’est un parc bordant la rivière où sont balisés des sentiers ; nous y faisons une balade de plus de 2 heures avec quelques belles grimpettes et de belles vues sur la vallée et y croisons un couple de jeunes français avec leur fillette de 2 ans qui voyagent en Amérique du Sud depuis bientôt six mois.

lessive au bord du rio

préparation des chevaux pour une balade

promenade dans la forêt tropicale




on se sent un peu perdu !



Pour continuer sur Cuenca, nous devons repasser à Loja où nous faisons une courte halte : toujours une alternance de petites averses et de soleil ; nous prenons la direction du nord : la route est toujours agréable, passant de vallées en vallées mais il est très difficile de s’arrêter pour profiter mieux du paysage, car il n’y a pas d’estacionamiento de prévu ! Nous faisons halte à Saraguro, un petit bourg à une soixantaine de km. 

sur la route entre Loja et Saraguro


les montagnes alentour sont bien vertes !

Pendant notre balade dans le village, nous assistons à la sortie d’une messe où beaucoup d’indiens sont en costume traditionnel : les hommes ont les cheveux longs et portent un bermuda et un poncho noir et les femmes une longue jupe noire et soit un chapeau, soit un carré de tissu noir sur leurs longues tresses.


sortie de la messe à Saraguro

le costume traditionnel cañari

Le lendemain, la route continue de monter (jusqu’à plus de 3.000 mètres) et de redescendre : nous passons dans la couche nuageuse, puis au-dessus avant de redescendre encore ! Enfin, nous arrivons dans la vallée où se loge Cuenca, à 2.500 mètres d’altitude.

la "mer de nuages" en allant sur Cuenca


vertes prairies et forêts

Le site était déjà habité à l’époque précolombienne, d’abord par les Indiens cañari, la population d’origine, puis, à l’époque des Incas, elle se développa grâce à sa situation géographique entre les villes impériales de Quito et Cuzco, mais il n’en reste aucuns vestiges. Appelée Tomebamba qui signifie en quechua « vallée aussi grande que le ciel », elle fut rebaptisée Cuenca par les Espagnols (ville de naissance en Espagne de Mendoza, vice-roi du Pérou) lors de la conquête.

C’est aujourd’hui une ville importante d’Equateur (la 3ème par sa population d’environ 400.000 habitants) qui possède un riche passé colonial ; dans le centre ville, au hasard des rues, beaucoup de maisons anciennes, aux façades ouvragées et aux tons pastel. Il est très agréable de s’y promener, le temps y est doux car si le soleil peut taper fort, un air frais venu des montagnes alentour rafraîchit l’atmosphère. 

la place centrale et son bouquet d'araucaria

la façade de l'imposante cathédrale

et ses énormes dômes 


les couleurs du marché


Façade ancienne surplombant le rio Tomebamba



Vieilles maisons dans la ville

costume traditionnel et panama





Nous allons nous promener sur la rive du rio Tomebamba agréablement aménagée, puis revenons vers la ville visiter un petit Musée privée qui détient de nombreuses poteries et statuettes de l’époque cañari aux multiples formes et très expressives.




Nous allons ensuite au Musée du panama : eh oui ! Le  "sombrero de paja toquilla" est originaire et fabriqué en Equateur : acheté pour les ouvriers travaillant sur le canal de Panama et présenté à l’exposition universelle de Paris en 1855, il fait un véritable tabac dans la bonne société … et prend le nom de panama : plus la paille dont il est tressé est fine, plus le temps de travail est long et … le chapeau cher ! Mais c’est vrai que la différence est très nette ; après le tressage, c’est la mise en forme puis les finitions. A priori, son succès ne se dément pas car il est agréable à porter : très léger et aéré lorsqu’il fait chaud, souple, il a une certaine classe ; Alain se décide pour un modèle : c’est quand même plus chic que la casquette !

il y en a pour tous les goûts !

mon préféré : je ferai les finitions !


Pendant que je vais au coiffeur, Alain bricole : il y a toujours quelque chose à réparer ! Cette fois, c’est le tuyau d’évacuation du lavabo qui  a rendu l’âme … Et le lendemain, c’est à l’usine de gaz que nous partons : la bouteille française est terminée mais impossible de la recharger … Nous reprenons la route vers le nord pour aller visiter le site d’Ingapirca : c’est un lieu cérémoniel cañari puis inca, le plus important d’Equateur, découvert pour la première fois par l’expédition française de 'La Condamine' lorsqu’elle est venue déterminer l’emplacement exact de l’Equateur en 1736.

L’environnement est comme toujours superbe : dans un cirque de montagnes, sur un petit plateau qui s’avance au-dessus de la vallée, un ensemble de constructions, dont une partie serait antérieure à l’époque inca ; il ne reste bien évidemment que quelques vestiges, les pierres ayant été utilisées après la conquête pour la construction des églises et des maisons, une bonne façon d’effacer les anciens cultes … Les Cañaris rendaient un culte à la Lune et à la Pachamama, la terre-mère dans des temples de forme circulaire et leur société était, semble-t-il, plutôt de type matriarcal.

la partie inca du site avec le temple du Soleil

Après la conquête inca aux environ de 1480, le site est réaménagé : les architectes incas dressent un temple au Soleil de forme ovale (rappelant l’orbite terrestre) orienté est/ouest : on peut encore y admirer la technique inca dans les murs aux pierres parfaitement ajustées … Notre petite guide, en habit traditionnel cañari, nous mène tambour battant ! Nous continuons jusqu’à l’Ingachungana qui ressemble à une baignoire : bain ou cérémonie rituelle ? d’où l’on a une belle vue sur le site.

la partie cañari et au premier plan les silos 

reconstitution d'une maison cañari traditionnelle


notre guide en costume cañari

l'Ingachungana



le site vu de l'Ingachungana

le temple du Soleil 

Comme nous revenons au parking, nous constatons l’arrivée d’un camping-car français ! Nous faisons la connaissance de Bernard et Gisèle qui font comme nous le tour de l’Amérique du sud et qui nous invitent très gentiment à prendre l’apéritif avec eux : une occasion de discuter entre "routards" français, ce que nous avons rarement l’occasion de faire car nous croisons beaucoup plus d’Allemands que de Français !

Nous nous quittons au matin car ils partent vers le nord, tandis que nous allons faire un tour vers le sud-ouest, Guayaquil et sa région, avant de remonter sur Riobamba. Ce fut une agréable rencontre et une conclusion sympa à cette première boucle dans le sud-est du pays.           

    





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire