Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







samedi 25 mai 2013

Nicaragua : de Peñas Blancas à Los Manos


du 12 au 18 Mai 2013


Notre 3ème pays d’Amérique Centrale est le plus vaste avec 130.000 km2 mais nous n’en verrons quasiment que la façade pacifique car toute la zone atlantique, située au-delà de la cordillère centrale, n’a quasiment pas de routes - elle est également très peu peuplée et connaît les pluies les plus violentes … bref, nous ne sommes pas vraiment tentés …

L’histoire de la colonisation espagnole est la même que celle de ses voisins ; elle débute en 1524 pour se terminer en 1821 mais son histoire récente est plutôt difficile, avec plusieurs phases de dictature de droite et en particulier celle de la famille Somoza - longtemps soutenue par les USA - jusqu’en 1979, suivie d’une dictature de gauche tout aussi dure - cette fois-ci combattue par les Etats-Unis - jusqu’en 1990. A cela, il faut rajouter les difficultés dues a la nature, avec plusieurs volcans en activité, des ouragans parfois très violents (dont Mitch en 1998 qui détruisit une bonne partie du pays …) : inutile de dire que le Nicaragua fait partie des pays pauvres du continent américain et on s’en rend compte très rapidement …

Mais tout d’abord, le passage de frontière : après avoir fait les papiers de sortie du Costa Rica assez rapidement (bien qu’ils demandent encore des photocopies du transito de Pégase après avoir signé sa sortie, on se demande bien pour quoi faire !) nous arrivons à la douane du Nicaragua : nous n’avons pas seulement le temps de sortir du véhicule qu’une nuée "d’aides" nous tombe dessus : il est très difficile de s’en dépêtrer … 

Nous commençons par l’immigration, comme d’habitude et là, au 1er guichet, il faut payer un impuesto de 1 $ (quand on demande pourquoi : "c’est la loi n° …") puis, au guichet suivant qui vise les passeports, nouvel impuesto de 12 $ par personne ! Décidemment, çà commence bien ! D’ailleurs, notre réaction fait rire le préposé aux passeports, il doit avoir l’habitude et il nous octroie royalement 3 mois pour visiter le pays. Et ici, tout se paie en US $, il vaut donc mieux en avoir un peu en réserve ! Commencent ensuite les démarches pour Pégase …

D’abord, il faut prendre l’assurance : nouvel impuesto  de 5 $ avant de revenir à l’assurance - document établi très rapidement ! - que nous payons 12 $ pour un mois ; ensuite, il faut trouver un officier des douanes qui se balade au milieu du parking et que l’on reconnaît à son tee-shirt blanc : il vient voir Pégase, monte dedans par pure curiosité et signe un document que l’on nous avait fait remplir juste avant d’arriver au poste frontière.

Ensuite, il faut trouver la police qui elle aussi tourne sur le parking : elle - c’est une dame - est entourée de tous les possesseurs de véhicules et de leurs « aides » et nous nous mettons nous aussi à la traine et déambulons à sa suite sur le parking et la regardons contrôler les bagages, fureter, tourner autour des voitures : çà a un petit côté comique, mais nous ne sommes pas pressés … Enfin, elle arrive à Pégase, fait sa petite visite, là aussi de pure curiosité et nous signe elle aussi le papier !

Retour à l’assurance qui signe à son tour et nous envoie vers la préposée au transito pour Pégase ; le document est finalement vite établi et à nouveau visé par la police : ouf ! Nous avons terminé le parcours … et tout aussi rapidement que ceux qui traîne des "aides" et tous les employés ont été très souriants et agréables de bout en bout ; on trouve tout de même que c’est un peu cher pour si peu de jours : c’est en tout cas le 1er pays depuis notre départ où nous devons payer pour entrer ! 

Nous reprenons donc la route et très vite, on mesure la pauvreté de certains habitants : des abris de planches et de tôles le long de la Panam : nous n’avions pas vu un tel dénuement depuis longtemps … et finalement ce que nous avons du payer à la frontière nous parait bien dérisoire ...

Comme l’après-midi est maintenant bien entamé, nous obliquons vers San Juan del Sur, petite station balnéaire au bord du Pacifique où nous envisageons de passer la nuit.

la plage ... bien ventée de San Juan




le pont de bois près duquel nous nous installons


Nous nous garons près de la plage et ouvrons les fenêtres pour aérer un peu … et pendant que nous prenons le frais, un grand coup de vent fini de casser le lanterneau de devant ! Voilà Pégase décoiffé et nous drôlement embêtés !! Nous réussissons à récupérer les morceaux - heureusement que personne n’était près de nous car il aurait pu être blessé ! - et nous les recollons grossièrement en réfléchissant comment réajuster le tout. Mais maintenant il fait nuit donc trop tard pour faire quoi que ce soit de plus … et il faudrait une échelle … 

Dans notre 'malheur', nous avons la chance qu’il ne pleuve pas de la nuit ; nous avions prévu le parapluie « au cas où » mais avec ces rafales de vent, il n’aurait surement pas fait long feu … Alain va chercher une échelle - qu’on lui prête très gentiment - et « réajuste » tant bien que mal le lanterneau par l’extérieur, puis nous l’arrimons solidement de l’intérieur : maintenant, il est devenu inamovible : tant pis pour l’air frais !

Nous ne nous attardons pas à San Juan - qui ne présente pas un grand intérêt en dehors de sa grande plage - et nous poursuivons en direction de Granada. C’est la ville la plus ancienne du pays, fondée en 1524 au bord du lac Nicaragua (un des plus grand lac d’Amérique latine de plus de 8000 km2). Nous arrivons sans trop de difficultés jusqu’à la petite place centrale.

la place centrale et ses petites boutiques


Pour la visiter tranquillement, nous trouvons un parqueo où l’on peut rester dormir la nuit et nous partons nous promener dans la ville ; il fait tellement chaud que nous optons pour une balade en calèche : Granada a de beaux restes mais c’est tout de même une vieille dame bien fanée …


vieille église à la façade brûlée









le malecon au bord du lac

vue sur un patio rénové


la ville et ses patios vue depuis le clocher 



sur le marché


Nous y restons le lendemain et allons faire une promenade en lancha dans les îles alentour : elles sont d’origine volcanique, résultat de l’éruption du volcan Mombacho voisin ; beaucoup d’entre elles, bien que parfois très petites, sont habitées, mélange de riches demeures et de modestes cabanes de bois … Petit arrêt à la forteresse San Pablo, petit fortin défendant la ville de Granada des corsaires ayant remonté le fleuve depuis la côte caraïbe ; nous y voyons également quelques singes et beaucoup d’oiseaux : une promenade sympa et agréable, au frais sous les arbres …


en lancha au milieu des îles

petites maisons ...




et grandes demeures ...



le tout petit fortin


les singes attendent les touristes

et surtout les bananes !


les nids d'oiseaux suspendus aux arbres

Le lendemain, nous reprenons la route vers le volcan Masaya ; nous faisons un petit détour par Catarina, petit village qui domine la laguna Apoyo puis arrivons au parc du volcan. On peut grimper jusqu’au bord du cratère (on nous fournit même un casque !). Sa dernière éruption date du 29 Avril 2012 : elle ne fut pas trop grave malgré l’incendie qu’elle a déclenché sur ses flancs, mais il n’est plus possible de visiter un tunnel de lave car les émanations de soufre sont tout de même assez fortes.


la laguna Apoyo vue depuis Catarina




la boca del diablo ! environ a 200 m en aplomb...


dans le parc en partie brûlé

Nous avions envisagé de dormir dans le parc, mais il y fait tellement chaud et sans un souffle d’air que nous décidons de reprendre la route. Finalement, nous n’allons pas jusqu’à Leon, l’autre ville ancienne du pays où il fait, parait-il encore plus chaud qu’à Granada et prenons la direction du nord vers Tipilapa et trouvons à nous arrêter pour la nuit à l’entrée de la hacienda San Jacinto. 

La campagne est complètement sèche et tout le monde attend une pluie qui n’est toujours pas là, alors que la "temporada de lluvia" débute normalement fin Avril. Nous voyons très peu de cultures, seuls quelques troupeaux de vaches paissent une herbe rare et complètement cuite … La pauvreté se découvre tout au long des routes : cabanes de planches et de tôles se succèdent, souvent sans électricité et eau courante … : nous n’avions pas encore vu un tel dénuement et d’une telle ampleur …



l'hacienda San Jacinto

Après une nuit très tranquille en pleine campagne, nous allons visiter le modeste musée qui retrace une bataille pendant la guerre civile de la fin du XIXème siècle : nous n’avons pas tout compris, n’étant pas très au fait de l’histoire du pays, mais ils n’ont guère de visiteurs, en particulier étrangers, qui s’arrêtent ici !



Nous continuons ensuite vers le nord et faisons un arrêt à la petite ville de Matagalpa, puis Esteli, mais il n’y a pas grand-chose à y voir ! Finalement, nous faisons route vers le frontière du Honduras et, comme nous préférons passer les frontières le matin, nous faisons halte à la petite bourgade de Somoto ; toujours cette campagne brûlée par le soleil …

Cette petite incursion au Nicaragua nous a fait connaître un petit pays très pauvre mais attachant ; s’il n’y avait pas eu ces températures caniculaires, nous y aurions très certainement séjourné un peu plus longtemps pour le découvrir mieux ; comme toujours, les quelques contacts que nous avons pu avoir avec les habitants ont été très agréables et nous espérons qu’ils parviendront à développer un peu le tourisme malgré le peu de moyens à leur disposition … 

un "convoi" un peu insolite ... voiture et baignoire dans le dernier camion!

  









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