Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







vendredi 5 juillet 2013

Le Chiapas, de Palenque au cañon del Sumidero


du 14 au 23 Juin 2013

 
C'est par une longue route, droite et plate que nous partons en direction du Chiapas ; peu de circulation, un paysage buissonneux, peu de villes et villages également : nous avons hâte d'atteindre des lieux plus agréables ; nous arrivons enfin dans une région de pâturages, bien verte avec, en toile de fond, quelques collines.

Comme il se fait tard, nous nous arrêtons dans la petite bourgade d'Emiliano Zapata : en fait, il y en a plusieurs du même nom au Mexique, en hommage au célèbre révolutionnaire dont une statue à cheval orne l'entrée de la ville. Construite près d'un lac, nous espérions qu'il y ferait un peu plus frais mais nous sommes toujours à basse altitude et la nuit se passe comme les précédentes ...


au bord du lac pres d'Emiliano Zapata

Le lendemain, nous partons pour Palenque, à quelques 50 kilomètres de là. Cette fois-ci, nous voilà au pied des contreforts de la sierra de Chiapas et le site est dissimulé dans la verdoyante forêt tropicale. Nous sommes immédiatement sous le charme !

Les mayas se sont établis ici aux environs de 100 av. J-C mais la cité a connu son apogée entre 600 et 800 après J-C, époque pendant laquelle elle fut la capitale de la région avant de décliner progressivement et de disparaître dans la jungle. Nous y retrouvons les principaux monuments que nous avions pu voir sur les autres sites, mais là, l'environnement leur donne une beauté supplémentaire et comme mystérieuse ...

Moins grand que Chichen Itza ou Tikal mais aux harmonieuses proportions, c'est un vrai plaisir de s'y promener à l'ombre fraîche des grands arbres. Deux ruisseaux coulent près de là et les mayas avaient canalisé l'un d'entre eux par des canaux souterrains qui traversent la cité, tandis que l'autre coule par petites cascades en lisière du site.

On commence la visite par un premier groupe de temples, comme toujours érigés sur une plateforme ornée de représentations de dieux ; tout proche, le temple del Conde qui fut habité vers 1830 par un excentrique noble européen ! (Il devait "escalader" sa demeure tous les soirs et le logement était bien petit !)


le Templo del Conde

en arrivant au Palais royal

Après l'habituel juego de pelota, de dimension modeste, on arrive au groupe de constructions centrales où trône le Palais construit sur un soubassement à plusieurs paliers : c'est un ensemble de plusieurs bâtiments autour de divers patios et dominé par une tour en quatre parties ; de nombreuses frises et des bas-reliefs ornent l'ensemble.



le palais royal et sa tour

détail d'une sculpture du palais


De là, on peut admirer le temple dit des Inscriptions : il fut élevé durant le règne de Pakal (615 à 683 après J-C) et doit son nom aux nombreux "glifes" qui couvrent les parois d'un des temples du sommet et qui n'ont encore été que partiellement déchiffrés. C'est dans une crypte aménagée près de la base de l'édifice qu'a été découvert en 1952 la chambre funéraire du roi Pakal.

Le temple étant actuellement en réfection, on ne peut y monter et les bâches qui le recouvrent partiellement ne sont pas du plus heureux effet, mais on ne boude pas son plaisir ! Un peu plus loin, d'autres temples sur la même plateforme, dont celui de la Lune descendante, complètent l'ensemble.


le temple des Inscriptions et ses ... draperies 

Il y a des visiteurs, mais pas autant qu'à Chichen Itza et peu de vendeurs à l'intérieur de l'enceinte, ce qui permet de profiter un maximum de la promenade, sans être "envahis" par des groupes. Un peu plus loin, un autre ensemble de monuments, construit par le successeur de Pakal comprend quatre autres grands temples sur lesquels on peut monter : la vue est magnifique et malgré le soleil, nous y restons un bon moment à savourer le plaisir d'être là, tout simplement ...


entre deux sculptures


vue magnifique depuis le Temple




C'est par la forêt, en longeant les cascades, que l'on prend le chemin du retour ; nous allons visiter le Musée qui possède quelques sculptures (ou reproductions) et en particulier, un fac-similé du sarcophage du roi Pakal ; la pierre tombale est sculptée sur toute sa surface : l'ensemble représente la résurrection symbolique du roi dans l'autre monde.


le roi Pakal



réplique de sa pierre tombale

Nous avions admiré les autres sites, mais Palenque gardera dans notre souvenir une place à part car il y a une véritable harmonie entre les monuments et leur disposition dans ce magnifique cadre naturel ...

Comme il est encore de bonne heure, nous reprenons la route pour aller jusqu'aux "cascadas Azul" à une cinquantaine de km de là et nous ne le regrettons pas ! Le trajet commence à serpenter le long des contreforts de la sierra, toujours dans cette forêt bien dense et si le site n'est qu'à 200 mètres d'altitude, sous les arbres, nous sommes enfin un peu au frais !



Le lendemain, nous allons découvrir les cascades : ce ne sont pas celles d'Iguaçu, c'est certain, mais la balade en grimpant le long des différentes chutes est très agréable ; elle serait même bucolique si le chemin n'était bordé tout du long de petites boutiques ; nous profitons du beau temps pour aller nous baigner : l'eau est fraîche, juste ce qu'il faut, et les cascades forment de petits bassins, plus ou moins profonds où l'on peut se détendre en écoutant le bruit de l'eau !






Nous faisons connaissance d'un jeune couple argentins qui font le tour du monde avec deux motos 125 : ils "grimpent" d'abord les Amériques avant de s'embarquer pour l'Europe et de continuer vers l'est avec un retour par l'Australie. Nous leur souhaitons bonne chance pour leur périple mais ne sommes même pas capables de les renseigner sur la durée possible de séjour en Union Européenne ! Nous en savons plus maintenant sur les Amériques !!!

Et le soir, nous voyons arriver nos compagnons de San Ignacio au Belize : avec leurs landrovers ils ont sillonné le Yucatan plus que nous mais ils souffrent aussi de la chaleur ! Nous les quittons au matin pour continuer la grimpée vers San Cristobal : il fait gris car il a pas mal plu pendant la nuit, mais le trajet se passe bien : nous mettons malgré tout près de 5 heures tant la route est tortueuse et les villages garnis de leurs fameux "topes" ! Par endroit, elle est bien fatiguée également mais le paysage montagneux et très vert est agréable à regarder.




Comme toujours dans les villages de montagne, beaucoup de femmes portent les habits traditionnels fait d'une longue jupe sombre et d'une sorte de cape brodée sur les épaules. Quand aux hommes, c'est vrai qu'ils ont souvent la moustache et leur chapeau de paille clair ! Ils ont aussi fréquemment la machette au côté dans un bel étui de cuir - tout comme en Colombie d'ailleurs - et s'en servent pour couper ou "sabrer" : les cantonniers nettoient les bas-côtés des routes de cette façon la plupart du temps ...


sur un marché

Enfin nous voilà à San Cristobal de las Casas, à 2000 mètres d'altitude : elle est réputée la ville la plus froide du Mexique, mais nous, qu'est-ce qu'on est bien !!! Enfin, on respire et les nuits sont fraîches : un vrai régal que nous n'avions plus goûté depuis Antigua au Guatemala !!! Nous décidons donc d'y rester quelques jours afin d'en profiter un maximum !

Ville fondée en 1528 par les Espagnols, sa situation géographique l'a laissé dans un certain isolement qui lui a permis de conserver son architecture coloniale. Ce n'est pas pour çà qu'elle est resté à l'écart de l'histoire, puisque c'est là qu'à débuté le mouvement zapatiste en 1994 (mouvement visant à redistribuer en particulier aux indiens, une partie du pouvoir et des ressources détenus par une minorité) ; expulsés de la ville, ils se sont réfugiés dans les forêts et campagnes alentour. Ce qui explique d'ailleurs l'importante présence de l'armée (et de la police) dans la région et nous sommes arrêtés à plusieurs reprises à des barrages militaires.

Nous allons nous promener dans le centre historique, sa place centrale, ses rues pavées et ses façades colorées et allons faire un tour au marché autour de l'église de Saint Dominique avec sa façade rose et son intérieur de style baroque. Mais le marché est très agréable et nous y restons un bon moment ; il y a beaucoup d'indiennes venues vendre leurs produits ainsi que leurs travaux de broderie.







devant l'eglise Santo Domingo


dans une rue animée de la ville


sur le marché

vue de San Cristobal depuis le mirador



Nous commençons aussi à connaître un peu la cuisine mexicaine, la plus "piquante" depuis le début de notre périple ; heureusement, la plupart du temps, la sauce est servie à part ! Nous avons donc gouté les tacos, enchiladas, quesadillas et autres antoritos garnis le plus souvent de viande et de quelques légumes accompagnés d'horchata (sorte de lait d'orgeat) ou de tamarindo (jus à base de fruit du tamarin que nous avions découvert au Guatemala). Le tout se mange avec les doigts, ce qui n'est pas toujours facile  ...
A San Cristobal, nous avons droit à quelques belles averses mais le temps reste malgré tout agréable ; après 3 jours passés "sur les hauteurs", nous partons sur Chiapas del Corzo, dans la grande banlieue de Tuxtla Gutierrez, la capitale de l'état du Chiapas. Nous nous arrêtons à Cahuare où se trouve l'embarcadère des lanchas pour faire la promenade dans le cañon del Sumidero.



Creusé sur environ 15 km par le rio Grijalva qui prend sa source au Guatemala et se jette dans le golfe du Mexique, le cañon se termine par un barrage hydroélectrique. Nous partons faire la balade de 2 heures : les lanchas vont vite et nous avons droit à un "massage facial" avec la pluie qui par moment nous cingle ! Nous pouvons voir des crocodiles, espèce protégée du parc, qui se prélassent dans la boue, quelques singes et beaucoup d'oiseaux ; nous pouvons également admirer quelques cascades sur les parois abruptes - à certains endroits de plus de 1000 mètres de haut.

Selon la légende, au XVIème siècle, et après une ultime défaite, plusieurs centaines d'indiens se seraient suicidés en sautant des parois à-pic pour échapper aux conquistadors ... Par contre aujourd'hui et c'est une triste réalité, beaucoup de déchets flottent en surface, formant de véritables nappes et c'est bien dommage car l'endroit est plaisant.


parée au départ

et voici la lancha


comité d'accueil






au revoir avec le sourire ...

Nous avons bien descendu en altitude puisque nous voilà à 400 mètres : c'est de nouveau la chaleur moite mais au bord de l'eau et sous les arbres, c'est plus supportable. Le lendemain, nous reprenons la route en direction de l'état voisin d'Oaxaca : elle serpente à nouveau dans la montagne, montant et descendant au gré des changements de vallées et c'est ainsi que nous quittons le Chiapas.



Cet état montagneux et plutôt pauvre - on le constate surtout dans les villages - a été pour nous une agréable découverte après le Yucatan beaucoup plus touristique et nous garderons un excellent souvenir de ces quelques jours que nous y avons passés, sans même parler des températures que nous avons grandement appréciées !!!
 
 
 
 

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