Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







lundi 29 juillet 2013

De Mitla à Acapulco


du 23 Juin au 3 Juillet 2013



En quittant le Chiapas pour monter sur Oaxaca, il faut d'abord descendre en direction du Pacifique, avant de remonter dans la sierra ; nous ne voyons pas l'océan, mais plutôt d'immenses champs d'éoliennes le long du golfe de Tehuantepec, puis c'est la pluie qui nous rejoint alors que nous abordons la remontée : nous nous arrêtons à Jalapa del Marques, petite ville située à côté d'un lac, mais impossible de s'en approcher tant les rues sont inondées et il pleut encore une bonne partie de la nuit.


anciens silos dans un village


paysage de la sierra


avec les cactus mêlés à la forêt


arrivée à la "capitale mondiale" du mezcal

Nous reprenons la route au matin : toute la journée le temps reste gris mais plus de pluie et c'est tant mieux car la route est tortueuse ; beaucoup de verdure tout le long et on commence à voir quelques cactus mêlés à la végétation. Vers midi, nous arrivons à la petite ville de Mitla où nous allons visiter notre premier site zapotèque : en fait, les espagnols ont détruit une bonne partie des constructions et ont installé la ville au milieu, en particulier l'église qui trône au centre de ce qui devait être un ancien palais !

l'église au milieu de l'ancien palais zapotèque

Dans ces conditions, il est un peu difficile de se rendre compte de ce que devait être la cité zapotèque à l'époque de sa splendeur, mais on peut voir malgré tout la différence avec les cités mayas, surtout dans les ornements des monuments et les frises : ici, toutes les "décorations" sont à motif géométrique.

restes d'un ensemble palatial

Nous nous promenons dans la petite ville où il y a un très important marché artisanal et allons visiter une petite fabrique de mezcal, alcool à base d'agave dont nous avions vu des champs le long de la route. Après 8 à 10 ans, l'agave est arrachée et on recueille la "racine" qui ressemble un peu à un gros ananas : chauffée à la vapeur, elle est ensuite taillée en morceaux puis écrasée (avec une meule tirée par un cheval !) ; la pulpe recueillie est mise dans une cuve et avec la fermentation, le liquide reste au fond. C'est ensuite la distillation proprement dite et la mise en bouteille : nous goutons quelques "dés à coudre" mais c'est le matin et les 40° nous creusent l'estomac !



heureusement, le godet est petit !



C'est actuellement une période d'élection au niveau des états - nous ne savons pas si tous sont concernés - et elle bat son plein : voitures avec haut-parleurs débitant les messages des candidats entrecoupés de musique à fond : heureusement, les morceaux sont sympas car on croise les voitures à tous les coins de rues !!!

Inutile de dire que les températures à 1700 mètres sont agréables et les nuits reposantes ! Nous poursuivons la route le long de la vallée de Tlacolula en direction d'Oaxaca. Il y a beaucoup d'autres petits sites dans les villages alentour car la région a été habitée dès le VIIème siècle av. J-C mais les vestiges sont peu importants. Par contre, nous faisons un arrêt à Santa Maria del Tulé pour voir l'arbre de plus de 2000 ans : il est effectivement impressionnant, quel que soit son âge tant par la taille de son tronc que par l'envergure de ses frondaisons ! Il est même difficile de le prendre en photo !!! Il s'agit d'un "ahuehuete" arbre endémique du Mexique, de la famille des conifères. 



l'église semble une maison de poupée !

Encore quelques kilomètres et nous voilà à Oaxaca ; nous montons directement vers le site de Monte Alban, installé sur une montagne dominant la ville de plus de 400 mètres. Les historiens pensent que les Olmèques auraient déjà habité les lieux dès 500 av. J-C, mais le site est surtout connu comme la plus grande cité des Zapotèques qui ont réalisé là un incroyable travail de nivellement de la montagne pour y édifier, autour d'une vaste place centrale, tout un ensemble de monuments. 
L'architecture reste toujours la même avec les temples érigés sur des bases pyramidales, le jeu de pelote et les logements princiers mais les décorations sous forme de bas-reliefs ou de frises sont essentiellement géométriques, ce qui le différencie des sites mayas que nous avons vus.

vue sur la vallée d'Oaxaca depuis Monte Alban

la vaste place centrale


... et l'indispensable "juego de pelota"



la place centrale vue du haut de la pyramide

Nous avons beaucoup apprécié Monte Alban, d'abord par la beauté du lieu où a été édifiée la cité : de tous côtés, elle domine la plaine alentour ; la vaste place rectangulaire orientée nord-sud avec ses deux ensembles pyramidaux à chaque extrémité d'où l'on domine l'ensemble est vraiment impressionnante. Ce qui est étonnant mais que l'on retrouve dans d'autres cités précolombiennes, il n'y a pas de sources à Monte Alban : quelques citernes pour recueillir les eaux de pluie ont été retrouvées, mais sinon, les zapotèques devaient aller jusqu'au fleuve, 400 mètres plus bas, pour s'approvisionner, ce qui devait être un labeur harassant. …Après plusieurs heures de visite, nous devons redescendre sur Oaxaca car on ne peut dormir sur le parking : dommage, car c'est agréable et en pleine nature …...

un des nombreux "temple-palais" autour de la place


sculptures découvertes sur le site



Nous sommes décidés à aller un peu sur la côte pacifique, malgré la chaleur et nous prenons la route le lendemain, en direction de Puerto Angel : la première partie du trajet est facile mais on attaque ensuite la sierra qui longe l'océan : la route tortueuse grimpe jusqu'à 2600 mètres d'altitude et n'est vraiment pas en bon état, sans compter les inévitables "topes" ! Nous sommes épuisés en arrivant à Zipolite où nous restons 3 jours près de la plage.

dans la montagne, les travaux des champs restent rustiques


Comme toujours, le Pacifique ne l'est pas pour les baigneurs : de violents rouleaux jusqu'au bord de la plage ! Il est difficile de vraiment en profiter, d'autant que de fortes pluies en fin de journée nous enferment dans Pégase : nous l'avons installé sur des planches pour qu'il ne s'enfonce pas trop dans le sable et que nous puissions repartir !!! 


les cabañas sur la plage ... et Pégase !

Nous reprenons la route qui longe la côte avec toujours cette chaleur lourde et moite et en fin d'après-midi, nous sommes bloqués à l'entrée de la petite ville de Pinotepa par une manifestation ! Tous les automobilistes abandonnent leur véhicule pour se mettre sur le bas-côté, à l'ombre des arbres et on attend que la situation s'arrange. …Finalement nous pouvons passer, mais, comme il est déjà un peu tard, nous y restons pour la nuit … à côté d'un bar avec musique à fond toute la nuit : avec la chaleur en plus, c'est super, nous n'avons pas fermé l'œil !!!

Nous continuons le lendemain vers Acapulco mais préférons nous arrêter sur la côte dans l'après-midi : c'est une grande ville et nous les évitons si possible en fin de journée quand il y a beaucoup de circulation. Nous passons le reste de l'après-midi dans un hamac sous un palapa (sorte de paillote) à regarder l'océan. Il n'y a vraiment pas grand monde, sauf quelques jeunes qui font des courses en quad sur la plage. 


C'est donc un peu requinqués que nous attaquons Acapulco le lendemain. … L'entrée dans la ville se passe bien, malgré une circulation plutôt intense, mais bientôt les choses se gâtent : d'abord nous sommes arrêtés par la police qui nous reprochent de rouler sur la file de gauche : le moyen de faire autrement alors que la file de droite est encombrée par les bus qui s'arrêtent continuellement et la file du milieu difficile à garder !
Finalement, ils nous laissent repartir en nous avertissant qu'il y a pas mal de travaux.… Effectivement, nous ne tardons pas à nous en apercevoir : nous sommes "déroutés" vers des quartiers sur la corniche, dans un entrelacs de petites rues et finalement nous sommes coincés : une ruelle en forte pente !




Il faut faire marche arrière et c'est tout un poème car cette voie est très empruntée ; nous mettons près d'une heure à pouvoir nous en sortir en faisant marche arrière par petits tronçons pour ne pas trop engorger la circulation, …le tout par une chaleur torride qui met les nerfs à rude épreuve, sans parler des taxis qui veulent passer coûte que coûte ! Nous nous arrêtons un moment pour respirer sur un parking aménagé sur la corniche et nous décidons de nous sortir de là en quittant le bord de mer et en grimpant vers l'intérieur.


la marina dans la baie


Nous avons pu malgré tout voir la célèbre baie d'Acapulco. …Nous reprenons le boulevard qui longe la mer et à nouveau nous sommes arrêtés par la police municipale qui veut nous verbaliser car nos plaques ne sont pas "correctes" ! Celle-là, c'est la meilleure ! Nous lui expliquons que nous sommes étrangers et notre véhicule également mais il a du mal à lâcher prise malgré le document de la douane !!! Finalement son collègue lui fait signe de laisser tomber et nous pouvons enfin quitter Acapulco : nous avons hâte d'être un peu en altitude pour respirer !

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