du 14 au 28 Août 2013
Après ce petit séjour, bien au frais sur l’altiplano, nous allons nous diriger lentement vers Veracruz en faisant une boucle vers le nord avec une descente le long de la côte. Nous traversons quelques agréables petites bourgades, nous nous perdons un peu aussi car les panneaux de signalisation ne sont pas toujours au rendez-vous !
C’est aussi l’occasion de discuter avec les gens qui sont extrêmement surpris de rencontrer des Français (quand ils savent où se trouve la France !) : ils nous prennent toujours pour des « gringos » et nous ont expliqué que les européens n’en sont pas, uniquement les yankees, mais bon …
Après la traversée de l’altiplano, nous retrouvons la sierra Madre : c’est d’abord un paysage sec d’arbustes rabougris et de cactus puis, en changeant de versant, c’est tout à coup une dense végétation de montagnes avec sapins et ruisseaux. La route tortille le long des flancs assez abrupts et on passe ainsi de vallée en vallée … Nous nous arrêtons pour la nuit dans le charmant petit village de Landa de Matamoros dont l’église a fait partie d’une mission jésuite.
dans la sierra, sur le versant aride |
et maintenant le versant plus tropical |
la petite église de Landa de Matamoros |
Le lendemain, nous partons en direction de Xilitla, petite ville au fond d’une vallée à la dense végétation tropicale. Tout près de là, un milliardaire anglais, Edward James avait acheté une vaste propriété où il avait créé une sorte de jardin botanique pour y cultiver tout particulièrement des orchidées. Mécène et admirateur des surréalistes, il avait agrémenté ce parc à flanc de coteaux de sculptures plus bizarres les unes que les autres…
Malheureusement, après sa mort en 1984, l’ensemble s’est peu à peu détérioré et beaucoup de ses « créations » subissent les ravages du temps en milieu tropical … Il disait que ce lieu était pour lui la représentation du paradis terrestre : il est vrai qu’avec sa belle cascade, ses petits sentiers qui serpentent dans une végétation luxuriante, on se sent là un peu hors du temps … mais ce n’est pas vraiment notre propre représentation du paradis ! Quand aux "oeuvres" réalisées pour la plupart en béton par des ouvriers mexicains … il faut aimer le style mais çà à le mérite de varier un peu de l‘architecture coloniale espagnole !
Nous continuons en direction de Tampico : nous voici maintenant dans la plaine et c’est à nouveau la grosse chaleur lourde. Nous passons la nuit dans un petit village où, comme d’habitude, nous déchaînons la curiosité des villageois : désorientés que nous ne soyons pas des Américains, ils sont stupéfaits de savoir que nous venons de France avec notre véhicule pour visiter leur pays !
Le lendemain, nous poussons jusqu’à Tampico au bord de la mer, mais la chaleur est de 40° avec toujours cette moiteur étouffante ; tant pis, nous allons remonter sur l’altiplano pour respirer mais en arrivant au petit bourg d’Atotonilco perché dans la sierra, un voyant s’allume : problème moteur !!! Il ne nous reste plus qu’à pousser jusqu’à Pachuca où nous arrivons le lendemain : en fait, c’est juste un des senseurs électroniques qui était couvert de saletés !!! Nous en profitons pour faire une dernière révision avant le grand départ.
Et maintenant que nous sommes revenus sur les hauteurs, il ne fait pas très chaud !!! Mais il faut malgré tout reprendre la route vers Veracruz : cette fois-ci c’est par Apizaco, d’où nous pouvons apercevoir le Popocatepetl, que nous passons et faisons une dernière halte « archéologique » au site de Cantona.
Cantona fut une vaste ville qui compta jusqu’à 80.000 habitants aux environs de 700 à 1000 ap. J-C. Située à mi-chemin entre la plaine côtière et la vallée de Mexico, elle joua un important rôle commercial. Aujourd’hui, une partie seulement est dégagée (environ 10 % de l’ensemble) et c’est vraiment plaisant d'y faire une belle balade ! Construite sur de petites collines au milieu d’une végétation de yuccas et de pins, cette ville était un ensemble de «quartiers» comportant chacun son propre lieu de culte (temple sur pyramide) et son jeu de pelote. Communiquant entre eux par des rues menant au centre de la cité ou acropolis où se concentrait les lieux de pouvoir, tant civil que religieux : vastes pyramides, grandes places et nombreux jeux de pelote (on en a dénombré 24 sur l‘ensemble du site !) …
sur le site de Cantona |
les travaux de fouilles |
parmi les pyramides dégagées |
un des jeux de pelote de la ville près de l'acropolis |
C’est un français, Mr de Saussure, qui avait repéré le site à la fin du XIXème siècle, mais c’est seulement depuis la seconde partie du XXème que les fouilles ont réellement débuté. Comme à la Quemada, les pierres sont simplement posées les unes sur les autres, sans ciment entre elles, et aucun décors ou sculptures n’ont subsisté jusqu’à nos jours. C’est loin d’être aussi beau que les sites mayas du Yucatan mais c’est une autre vue de ce que pouvait être une cité édifiée à cette époque avec un agencement un peu différent.
Nous allons passer une excellente nuit au calme dans le village voisin de Tepeyahualco, installés comme souvent sur la petit place de l’église nous y faisons même une grasse matinée tant c’est tranquille et un peu à l’écart des boutiques ! Mais il faut se résoudre à redescendre sur la côte et nous arrivons à Nautla, un peu au nord de Veracruz, où nous passons cette fois la nuit près de la mer.
Heureusement, il fait un peu moins chaud et le vent de la mer souffle assez, ce qui rend la moiteur de l’air moins pénible. Nous y passons la journée du lendemain et allons déguster un plat de poissons dans un des nombreux petits restaurants qui longe la «plage» : en fait de plage, un minuscule banc de sable grisâtre où viennent se briser les rouleaux de l’océan rejetant à la côte de nombreux déchets végétaux … mais pas seulement, hélas !
Nous allons ensuite nous installer sur un rv park car il nous faut préparer Pégase pour la grande traversée et en particulier monter la cloison intérieure. Nous ne serons pas gênés par les voisins car, comme d’habitude, nous sommes seuls alors qu’il y a une bonne trentaine d’emplacements ! Nous pensions attaquer le travail le lendemain, mais une tempête tropicale vient perturber notre emploi du temps : c’est une pluie battante, accompagnée de vents violents et d’épisodes orageux, qui dure plus de 36 heures : nous sommes épuisés, dégoutés et restons enfermés dans Pégase à attendre la fin du déluge !!!
Enfin, le surlendemain, le temps est toujours gris mais les averses s’atténuent pour cesser enfin … et la température est finalement beaucoup plus agréable et nous permet de vider la soute pour récupérer les bois, de tout remettre en place et de monter la cloison sans devoir « s’éponger » toutes les minutes ! Et c’est aussi la dernière étape avant 'Vera Cruz' où nous quitterons notre fidèle Pégase. Après le contrôle des douanes et des narcotiques nous ne le reverrons pas avant plus d’un mois …
Installés à l’hôtel pour quelques jours avant de rejoindre Mexico, nous en profitons pour faire un tour dans la ville …
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