du 6 au 20 Décembre 2014
C’est par le plus grand état des Etats-Unis (après l’Alaska) que nous débutons notre périple dans l’ouest. Plus vaste que la France, c’est le 2ème état le plus peuplé après la Californie.
Espagnol de 1680 environ jusqu’en 1821, date de l’indépendance du Mexique, il est à l’époque très peu peuplé : amérindiens bien sûr et quelques colons espagnols mais peu à peu, de nombreux colons anglo-américains s’y installent et refusent la tutelle mexicaine. En 1835/1836, c’est la guerre d’Indépendance avec le fameux épisode d’El Alamo et la création d’une éphémère république du Texas qui rejoint finalement les Etats-Unis en 1845.
Sa population s’accroit rapidement avec la conquête de l’Ouest et si au départ, l’élevage est sa première source de richesse, la découverte de gisement de pétrole en 1901 accroit considérablement son développement. C’est aujourd’hui un des états les plus riches de l’Union.
En raison de sa taille, c’est avec lui que nous allons faire la transition entre les plaines de l’est et les contreforts des Rocheuses, entre le climat sub-tropical du sud de la Louisiane et les déserts de l’ouest …
Et c’est le soleil qui nous accueille à Port Arthur quand nous passons la frontière ; nous commençons par descendre le long de la côte et nous arrêtons pour déjeuner à Fort Travis, ancien site fortifié gardant l’entrée de la baie de Galveston, que nous atteignons ensuite rapidement en prenant un ferry.
Pégase est un habitué des traversées ! |
La côte est assez similaire à celle de Louisiane : beaucoup de zones marécageuses mais peu à peu des lotissements de maisons sur pilotis s’y installent au bord de toutes petites plages …
Nous descendons jusqu’aux environs de Corpus Christi puis préférons obliquer vers l’intérieur en direction de San Antonio car le temps est vraiment gris et la côte peu avenante … C’est une zone du pays très plate avec d’immenses champs et beaucoup d’usines ; heureusement, le ciel bleu et le soleil sont de retour lorsque nous arrivons dans la banlieue de San Antonio.
Après une halte au bord du lac de Braunig où de nombreux pêcheurs sont à l’œuvre, nous pénétrons dans la ville pour aller visiter "The Alamo" : c’est Davy Crockett qui serait surpris : aujourd’hui, les restes de l’ancien fort sont en plein centre, environnés d’attractions touristiques !
Cet épisode de la guerre d’Indépendance est très important pour les Texans : tous les combattants (environ 200 y compris les volontaires venus du Tennessee et du Kentucky dont le célèbre Davy Crockett) sont morts durant le siège où lors de la prise du fort par le général mexicain Santa Ana et symbolisent pour eux la volonté de lutter jusqu’à la mort pour la liberté.
A l’origine en 1724, il s’agissait d’une mission espagnole installée là pour convertir les indiens au catholicisme. Fermée à la fin du XVIIIème siècle, elle est ensuite occupée par les troupes espagnoles qui la fortifie, puis par les troupes mexicaines avant d’être prise par les Texans en 1835. La victoire du Général Santa Ana en mars 1836, après un siège de 13 jours, sera éphémère puisque quelques mois plus tard, une bataille décisive permet au Texas d’accéder à l’indépendance.
la vieille église de la Mission |
Il y a en fait peu de restes sinon la petite église et quelques murs … mais l’histoire y est très bien relatée. Après cet épisode "historique", nous allons nous promener dans San Antonio, en particulier le long du "riverwalk" : comme son nom l’indique, c’est une promenade le long de la rivière, aux berges aménagées avec de nombreuses terrasses de restaurants et de cafés : c’est très agréable et nous y restons pour manger ; encore une fois, les parts sont telles que le serveur me met la moitié de mon assiette dans un sac pour emporter et Alain a du mal à terminer la sienne !
le long du Riverwalk |
Au final, nous avons trouver la ville très agréable et très aérée et cela a été une halte bien sympathique. Comme nous ne sommes pas loin de Lockart proclamée par les Texans "capitale mondiale du barbecue" nous allons y faire un tour … et y mangeons un bon steack, mais c’est à peu près tout ce que l’on peut y faire !
Petit arrêt à Lockart |
Comme le temps doux se maintient, nous faisons un petit tour dans le Hill Country à l‘ouest d‘Austin, qui doit être beaucoup plus beau au printemps : c’est un paysage agréable, vallonné et vert … mais nous n’avons toujours pas vu de ranch … enfin, un vrai de vrai !
Sur notre route, c’est à celui de l’ancien Président Lyndon Johnson que nous nous arrêtons : vaste propriété avec une partie encore consacrée à l’élevage, une piste d’aviation et une belle maison chaleureuse où il venait se ressourcer avec sa famille.
Vue sur le ranch |
La "Maison Blanche" du Président Johnson |
Mais s’il fait toujours doux, le temps est à la pluie et le paysage un peu monotone : nous continuons notre progression vers l’ouest jusqu’à Del Rio, ville frontière avec le Mexique et allons nous ressourcer dans la verdure au bord du Lac Amistad, vaste réserve d’eau partagée entre les US et le Mexique.
au bord du lac Amistad |
Sur la route, au long du Texas ... |
A partir de là, le paysage change et devient semi-désertique : buissons épineux et cactus font leur apparition alors que nous longeons le Rio Grande qui sert de frontière ; et bien sur, arrêt incontournable à Langtry, au saloon/cour de justice du Juge Roy Bean, chargé de la justice "à l'ouest de la Pecos River" à la fin du XIXème siècle.
la Pecos River |
C’est l’époque de la construction du chemin de fer vers l’ouest et le dernier poste tenu par les Texas Rangers se situe à Fort Stockton soit à plus de 100 miles. Le juge Roy Bean s’installe en 1882 à Langtry (nommé par lui en l’honneur d’une actrice anglaise de l’époque Lilly Langtry) où il ouvre un bar/salle de billard le "Jersey Lilly" où il rend une justice parfois expéditive. Beaucoup de légendes ont circulé sur son compte mais il ne semble pas qu’il ait jamais condamné un homme à mort. En revanche, beaucoup de sentences étaient exécutées par lui, séance tenante, en particulier pour les bagarres de bistrots ! L’actrice anglaise, à qui, en véritable fan, il écrivait régulièrement, lui avait proposé d’offrir une fontaine pour la ville ; il lui répondit que c’était inutile "car à Langtry on boit de tout sauf de l’eau".
le saloon/salle de Justice ! |
éolienne pour tirer l'eau des puits |
Peu après cette amusante visite, nous remontons vers Fort Stockton … où le Fort à visiter est une reconstitution ! Et nous qui pensions que les forts de l’ouest était à l’abri des Indiens derrière des palissades !! Mais pas du tout, en tout cas pas celui-ci, ouvert à tous les vents ! Installé sur la route de l’ouest, sur un lieu de passage des Comanches, il assurait la sécurité des pionniers, de la poste et de la diligence.
chariot de l'époque des pionniers à Fort Stockton |
Si les indiens en avaient fait une de leurs étapes lors de leurs migrations, c’est qu’il y existait une source permanente ; celle-ci a perduré jusqu’aux années 1970 où l’utilisation intensive de l’eau par les agriculteurs a définitivement asséchée cette source millénaire …
Comme les températures restent agréables, nous partons plein sud découvrir le Big Bend State Park et nous installons au camping de Rio Grande Village : c’est le calme absolu au cœur d’une nature semi-désertique où nous avons l’occasion d’échanger avec des voisins venus de l’Iowa se réchauffer au soleil du Texas !
paysage du sud du Texas |
Il y a beaucoup de sentiers de randonnée possible et nous allons nous promener dans le désert le long du Rio Grande : qui n’a d’ailleurs de Grande que le nom car il peut par endroit se traverser à pied ou à cheval ! Mais il a creusé pendant des millénaires quelques beaux canyons et les montagnes alentour sont superbes …
boucle du Rio Grande à Big Bend Park |
chaîne de la Sierra Madre et village mexicain de l'autre côté du Rio Grande |
Nous croisons quelques animaux, en particulier le roadrunner qui nous tient compagnie un moment ; nous avons aussi la chance de croiser un lynx (bobcat en anglais) et, lorsque nous reprenons la route, un coyote et plusieurs sangliers, sans compter des cerfs !
le roadrunner ne sait pas voler ! |
lynx aux aguets |
Javelina sauvage (çà ressemble au sanglier) |
le coyote surveille notre arrêt |
Avant de partir, nous faisons le tour du parc plus vaste qu’un département français !)avec Pégase : certaines parties, avant la création du Parc, avaient été habitées et exploitées par des agriculteurs (champs de coton !) et des éleveurs, mais là aussi, l’irrigation a eu raison des maigres ressources en eau …
ancienne exploitation dans le Park |
cavaliers mexicains de l'autre côté du Rio Grande |
Une fois sortis, la région ouest que nous découvrons est vraiment désertique : nous faisons un petit crochet jusqu’à Terlingua : village reconstruit au milieu des ruines de l’ancienne Terlingua où l’on exploitait des mines de cinabre : c’est un peu bizarre … Finalement, nous faisons un arrêt à Study Butte, pour la nuit, village au milieu de nulle part …
nouvelles maisons au milieu des ruines ! |
Nous grimpons un peu, environ 1500 mètres d’altitude et les nuits sont fraîches ! Nouvel arrêt à Fort Davis : cette fois-ci, le fort est en meilleur état mais là aussi, c’est une vaste esplanade entourée des baraquements des soldats, des maisons des officiers et des différents services nécessaires à la marche d’un fort. Le paysage qui l’entoure est agréable et la visite sympa : il a été occupé environ un demi-siècle avant et après la guerre de Sécession sur l’ancienne route de San Antonio vers El Paso empruntée par les pionniers en route vers la Californie.
sur l'esplanade de Fort Davis |
Nous continuons vers le Nord et après une nuit très froide à Van Horn où nous avons eu la chance que l’eau ne gèle pas (!) nous passons les Guadalupe Mountains et quittons le Texas pour continuer vers le Nouveau Mexique.
en route vers le nord |
les Guadalupe Mountains |
Nous étions sans doute trop au sud pour cela, mais nous n’avons pas vu de grands troupeaux broutant une herbe grasse comme nous avions pu les voir dans la pampa argentine … ni beaucoup de Texans avec leur chapeau : maintenant, ils portent tous des casquettes : encore un mythe qui disparait !
Nous avons malgré tout bien aimé ce séjour au Texas qui, vu sa taille, aurait mérité une durée plus longue, mais le froid nous talonne et nous pousse toujours plus vers l’Ouest, tels les pionniers …
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