Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







vendredi 24 juin 2011

De Cambridge au Mur d'Hadrien


Nous quittons Cambridge dans la matinée, direction le Norfolk et plus précisément Norwich. Nous faisons ce petit détour vers le nord-est pour voir un peu la région. En fait, elle n'offre pas de paysage très particulier, mais toujours une circulation dense. Nous utilisons les grands axes et n'avons encore que très peu testé le réseau routier secondaire, conduite à gauche oblige.

Nous arrivons dans un petit camping dans la banlieue proche de Norwich où nous nous rendons dans l'après-midi. Il y a beaucoup de chemins piétonniers et cyclables autour des villes, heureusement car il y a peu de trottoirs ou très étroits, tout au moins en banlieue.


Une ville animée et agréable


Un peu en dehors des circuits touristiques, la ville est assez sympathique, dominée par son donjon normand,

Un formidable donjon


reste d'un château construit par Henri Ier entre 1120 et 1130. C'est donc tout naturellement vers lui que nous nous dirigeons en grimpant les ruelles pavées. L'intérieur qui a longtemps servi de prison a été transformé en musée retraçant les différentes « vies » du château et abrite également des galeries d'art.

transformé en musée
Après cette visite, nous nous promenons dans la ville, très animée en ce samedi, en passant du marché à Helm Hill, ruelle pavée pleine de charme.

Une rue de la vieille ville


Puis nous reprenons notre « footpath » (chemin pietonnier) qui nous ramène à notre petit camping de banlieue, niché dans la verdure.

Dès le lendemain, nous reprenons la route pour la forêt de Sherwood, au nord de Nottingham : c'est sur notre chemin vers le nord et ce sera une étape « chlorophylle » ! Hélas, si nous quittons Norwich sous un beau ciel bleu et un soleil bien agréable, le temps se gâte en cours de route et c'est sous la pluie que nous arrivons à notre nouveau camping (en Angleterre, il n'est pas possible de faire du « sauvage » donc nous allons de camping en camping).

Un hôte du camping
C'est un camping super-luxe avec des sanitaires dignes d'un palace (en marbre, cabinet de toilette et wc intégrés), des emplacements gravillonnés au milieu de pelouses … mais, pour notre premier après-midi, impossible de mettre le nez dehors : une pluie battante jusqu'à environ 5 heures du soir : pas même un anglais dehors !!! C'est donc vers le soir que nous constatons que nous avons de l'eau dans la soute : nous devons tout sortir et tout entasser dans la cellule pour sécher le plancher.

La forêt de Sherwood ... mais pas de Robin


Le lendemain à l'aube, nous cherchons d'où vient cette eau : mystère ! Par contre, il ne pleut pas : nous ne pouvons donc savoir si l'eau vient d'une infiltration. Après manger, pour nous changer les idées, nous partons nous promener dans la nature.

Départ de balade
Nous traversons des bois, mais pas trace de Robin ni de ses acolytes … c'est malgré tout très agréable, il y a même du soleil !

Au coeur du sous-bois
















Une superbe auberge à Sutton
Nous décidons de poursuivre notre route qui nous mène jusqu'à York. Le camping est un peu éloigné de la ville : il faut donc y aller en camping-car jusqu'à un park and ride où nous laissons le véhicule pour poursuivre en bus. Mais avant tout, il nous faut trouver la fuite ; heureusement, il fait beau et doux. Comme il ne semble pas s'agir d'une infiltration, il doit y avoir une fuite quelque part, ce qui implique de démonter les meubles et étagères à l'intérieur ! Nous y consacrons toute la journée du lendemain et trouvons une fuite au niveau d'un joint à l'arrière du ballon d'eau chaude … Heureusement, nous avons le temps de tout re-ranger quand la pluie se met à tomber …

Pégase au camping à York
Nous prolongeons notre séjour d'une journée car nous voulons voir York. Le lendemain matin, après avoir constaté qu'il n'y a plus de fuite, nous partons avec Pégase vers la ville et le laissons au « Park and Ride » et prenons le bus jusqu'au centre de York.

C'est d'emblée un coup de cœur : considérée comme l'une des plus belles cités médiévales d'Angleterre, on est immédiatement conquis par le charme de ses ruelles qui n'ont pas été défigurées par des constructions modernes.

Les Shambles


Sur Petergate, en allant vers la cathédrale
Les commerces de toutes sortes sont parfaitement intégrés à l'architecture des vieilles maisons à colombage et à l'étroitesses des rues. De petits passages tortueux où l'on se croise à peine et où il faut parfois se baisser pour entrer viennent compléter le décor.

Une vue du vieux marché
York a connu une histoire mouvementée : d'abord les Romains, qui en firent une ville importante, proche de la frontière nord de l'empire ; puis conquise par les Vikings, elle devint leur capitale Jorvik ; enfin les Normands la rebâtirent pour en faire une des grandes villes de leur royaume.

Elle daterait de l'époque viking ...
Aujourd'hui encore, on peut se promener sur les remparts - romains à l'origine - et les deux principales artères de la ville Stonegate et Petergate suivent le même tracé qu'il y a 2000 ans lorsqu'elles menaient au Quartier Général installé là où s'élève maintenant la cathédrale de Minster … Nous débutons par les Shembles, parait-il la plus vieille rue commerçante d'Europe, bordées de vieilles maisons médiévales qui semblent tordues par les ans avec toutes de petites boutiques en rez-de-chaussée, déambulons sur la place du marché pleine d'étals de toutes sortes, nous glissons par des venelles, avant d'arriver à la cathédrale.


Une riche demeure près de la cathédrale 


Construite vers les années 1220, c'est l'une des plus grandes cathédrales gothiques d'Europe … mais nous n'en verrons pas l'intérieur : ce jour-là, it's closed !!! Nous en faisons le tour en profitant des calmes jardins qui la bordent



Jardins derrière la Cathédrale
et retournons vers la vieille ville. Nous en profitons pour gouter des "pastries" sortes de tourtes farcies de viandes ou autres, assaisonnées de divers façons,

un choix difficile
assis sur une placette où nous pouvons profiter de la diversité des goûts vestimentaires anglais : mélange impossible à décrire sans compter les coiffures, de toutes les couleurs et de toutes les coupes !

A la limite de la vieille ville, nous visitons Fairfax House, une demeure de style géorgien de 1762, construite pour la fille du Vicomte Fairfax et meublée d'époque par la collection de Noël Terry, riche propriétaire des chocolats du même nom. Une demeure vraiment magnifique et restaurée avec goût.


Puis nous faisons un saut jusqu'à la Clifford's Tower qui faisait partie du château édifié par Guillaume le Conquérant en 1068, puis reconstruite au XIIème siècle.

Ce qu'il reste du chateau normand
Après un dernier tour sur les remparts,

Restaurés, les remparts enserrent toute la vieille ville
nous allons jusqu'au Railway Museum voir toute une collection de locomotives,

Une des plus anciennes, une sorte de diligence sur rail ...
depuis les débuts du chemin de fer jusqu'à l'Eurostar puis nous reprenons le chemin du camping : York valait vraiment le déplacement et nous sommes contents de notre halte. D'autant que la traversée du Yorkshire nous a beaucoup plu : très vert, légèrement vallonné, champs bordés de murets de pierres et petits villages - aux maisons en pierre - nichés dans cette superbe verdure …

Nous quittons le lendemain matin notre petit camping pour une dernière halte en territoire anglais : le Mur d'Hadrien, érigé par les Romains il y a presque 2000 ans dans la partie la plus étroite de la Grande-Bretagne - entre Carlisle sur la mer d'Irlande et Newcastle-upon-Tyne sur la mer du Nord -  pour en finir avec les invasions incessantes des Scots.

Le camping, niché dans une boucle de la Tyne, au fond d'une petite vallée, nous semble dans un tunnel vert : avec le temps gris et la pluie, on se sent un peu enfermé par tant de végétation ! Dans l'après-midi, nous partons pour une balade à pied dans la nature.

Un chateau, au détour de la route
Le lendemain, c'est avec Pégase que nous partons à la découverte du Mur distant d'environ 7 km mais il pleut … C'est au milieu des prairies, où paissent tranquillement les moutons, que nous trouvons les vestiges de ce qui fut un formidable ouvrage d'art. Les légionnaires romains cantonnés là devaient souvent rêver de Rome et de l'Italie, dans ce coin perdu, noyé de pluie …

Quelques restes ...
















... d'une monumentale construction

Demain, nous franchirons la « frontière » de l'Ecosse après une dernière nuit très arrosée ; il y a quelques courageux sous la tente dans tous les campings où nous allons : il faut qu'elles soient vraiment étanches ! En tout cas, jusqu'ici, nous n'avons pas croisé un seul français venant faire du camping … peut-être en Ecosse !

On n'est jamais seul dans la campagne anglaise ...