Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







samedi 9 juillet 2011

L'Ecosse du Nord



Nous avons pris la route vers 9 h 30 pour grimper jusqu'au nord ; la route est agréable, parfois longeant la montagne, mais le plus souvent et surtout au nord, sur une sorte de plateau avec la mer du Nord toute proche ; rien de très pittoresque donc jusqu'à notre arrivée à John O'Groats à l'extrême nord-est de l'Ecosse ; en fait il n'y a que quelques maisons,

la dernière maison d'Ecosse !
beaucoup de moutons, de terriers de lapins, et beaucoup, beaucoup de vent ! Il y a également un camping face à la mer et un petit port d'où l'on peut faire les traversées jusqu'aux Iles Orcades. 

Enfin un panneau précis
Il a fait beau quasiment tout au long de la route et c'est le soleil qui nous accueille en arrivant ; nous nous inscrivons pour une excursion d'une journée aux Orcades avec ferry (40 mn de trajet) et bus pour visiter 3 des 70 îles qui composent l'archipel et dont une vingtaine seulement sont habitées. Puis nous allons installer Pégase au camping face à la mer et nous partons faire une balade venteuse au bord de l'eau ; les plages ne sont pas surpeuplées ici !


Nous avions rendez-vous au « port » à 8 h 45 pour un embarquement à 9 h 00. 

le ferry pour les Orcades
C'est donc vêtus de polaires et de coupe-vent que nous prenons le bateau pour traverser le Pentland Firth, où se rejoignent la mer du Nord et l'Océan Atlantique ; la mer est assez formée, et nous restons sur le pont pour profiter de la vue ; il fait plutôt frais et le vent souffle, mais le trajet se passe bien et ce sont des falaises sombres battues par le vent et la mer qui nous accueille ;

Premier aperçu des Orcades
à l'arrivée, un car nous attend au « port » de Burwick. 

Toute la journée, le chauffeur sera en chemisette ...
Nous remontons la première des îles South Ronaldsay puis celle de Burray pour aller rejoindre l'île principale Mainland en utilisant les Churchill Barriers, qui protègent la baie de Scapa Flow.

Une "Churchill Barrier"
C'est là qu'était installé le gros de la flotte de la Royal Navy lors de la dernière guerre. Un sous-marin allemand ayant réussi à y pénétrer en 1939 et à torpiller un navire (833 marins et officiers morts lorsque le bateau coula). Churchill ordonna la construction de digues sur son côté est, faites de blocs de béton elles protègent encore aujourd'hui Scapa Flow et servent de ponts entre les îles.

Nous longeons la baie de Scapa par le nord, avec un premier petit arrêt à Kirkwall, la « capitale » des Orcades et roulons jusqu'à Stromness, 

la petite ville





son port






































petite ville de 3000 habitants où nous trouvons un petit café pour déjeuner : il fait un tel vent dans les rues que çà décourage de se promener !

une promenade emmitouflée
Nous reprenons ensuite le car pour le site préhistorique de Skara Brae. C'est vraiment un lieu particulier qui fut découvert au XIXème siècle lors d'une tempête ; situé dans une dune en bordure de mer, il s'agit d'un village préhistorique - daté d'environ 3000 ans av J.-C. - avec des habitations de pierre, reliées entre-elles par des passages couverts. 

le plan du village préhistorique
 

Une des maisons






































Il fait un tel vent que nous avons du mal à rester bien longtemps ; nous visitons ensuite la maison de celui qui a découvert le site - et pour cause, sa maison est à quelques centaines de mètres ! C'est la maison d'un laird, riche propriétaire terrien et où se sont succédées de nombreuses générations.

Face à l'océan, pour ne pas perdre un brin de vent ...
Visite intéressante car ont été conservés les meubles et objets personnels du dernier propriétaire.

mais un intérieur douillet

Nous repartons en direction de Kirkwall avec encore deux arrêts : le Ring of Brogdar : à l'origine - soit entre 5000 et 3000 av J.-C. - sur un cercle de 103 mètres de diamètre sont répaties environ 60 mégalithes sur sa circonférence et ce, au milieu de nulle part sur la lande ;

un site imposant ... en particulier la taille des menhirs
aujourd'hui il reste environ une vingtaine de pierres dressées et on voit bien le cercle original et, pas très loin, les pierres levées de Stenness. 

Il paraîtrait qu'elles auraient été redressées ...
Pourquoi des hommes à l'époque préhistorique sont venus jusque dans ces lieux plutôt inhospitaliers question climat ? C'est le plus étonnant dans tout celà me semble-t-il …
En effet, si l'hiver est moins rude que dans d'autres contrées à la même latitude - 59 ° Nord tout de même - en terme de température et d'enneigement, il y pleut beaucoup et le vent souffle violemment (100 à 150 km/h ne sont pas rares). D'ailleurs, il n'y a quasiment pas d'arbres sur les îles !

Dans la campagne des Orcades
Nous revenons à Kirkwall où nous allons visiter la cathédrale dont les fondations datent de l'époque viking. En effet, jusqu'au XVème siècle, les Orcades appartenaient à la Norvège. C'est lors du mariage de la fille du roi de Danemark - suzerain de la Norvège - avec le roi d'Ecosse que les îles en tant que dot, revinrent à la couronne d'Ecosse, puis du Royaume-Uni. Mais les Orcadiens ont maintenant leur drapeau - presque semblable à celui de la Norvège - et un représentant au parlement d'Ecosse. Le vent se calmant un peu, nous nous promenons dans la petite ville, pour finir devant un thé et un bon chocolat chaud !

Nous reprenons la route vers le port avec un arrêt à la chapelle italienne : lors de la Seconde guerre mondiale, des italiens fait prisonniers pendant la guerre en Libye furent expédiés aux Orcades pour travailler aux Churchill Barriers ; dans un hangar,

Un hangar amélioré
ils ont « créé » une chapelle avec des peintures en trompe-l'œil : c'est assez étonnant comme réalisation mais il y avait un artiste parmi eux !

toutes les peintures sont en trompe-l'oeil
Et nous revoilà au port où nous attendons le ferry en grimpant sur les falaises : non, il ne nous a pas oublié là ! C'est vers 19 h que nous rentrons après une traversée un peu agitée, mer formée .. çà roule parfois assez fort.

une dernière vue des Orcades
Nous sommes un peu gelés, un peu crevés mais malgré tout contents de notre journée ; nous n'irons pas aux îles Shetlands - vraiment trop onéreux - mais cette petite escapade dans les Orcades nous a bien plu malgré le vent omniprésent. Nous garderons le souvenir d'îles bordées de falaises, vallonnées, couvertes de champs et de prairies, aux maisons basses en pierre grise et surtout très ventées !

Débarquement à John O'Groats
Je ne sais si c'est l'air marin, mais nous nous sommes couchés de bonne heure et avons dormi comme des loirs ! C'est donc vers 10 h le lendemain que nous prenons la route vers l'ouest en longeant la côte.


Après Thurso, le paysage change ; les champs font place à la lande, 

landes et lac
le plateau se fait peu à peu collines et petites vallées ; lorsque nous nous arrêtons pour déjeuner près de Bettyhill, nous sommes au milieu des landes couvertes de bruyère et quelques sommets se profilent à l'horizon ;

et une ruine dominant le loch
nous arrivons à Tongue où la route franchi le Kyle sur une sorte de digue,

Virée écossaise en décapotable
puis par des routes « single track with passing places » nous contournons le loch Eriboll pour arriver à Durness dans des paysages sauvages.


Les montagnes pelées

et les lacs succèdent aux lochs ...

Dommage qu'il fasse aussi gris, car les photos ne rendent pas justice à la beauté des lieux !



présente partout ....
Nous décidons de nous arrêter à Durness avant d'entamer la descente sur la côte ouest car les routes « single track » sont fatigantes pour la conduite et le vent, omniprésent, est assez pénible.

Durness et sa plage
Durness est un village fait de maisons dispersées dans les collines, avec des falaises surplombant de belles criques. Le camping est installé sur la falaise, face à la mer. Nous tentons une sortie promenade mais le vent est tel que nous finissons par renoncer : nous n'avons même pas le courage de descendre sur les plages ! Puis c'est la pluie qui arrive ! Enfin le soir, c'est les nuages bas qui font tout disparaître peu à peu : on ne distingue bientôt plus que les tentes et les caravanes installées à côté de nous ! Dur, dur les Highlands au mois de Juillet !!!


Malgré tout nous passons une très bonne nuit et c'est vers 10 h 30 que nous nous mettons en route direction sud : nous allons descendre le long de la côte ouest. Et là, c'est vraiment les Highlands tels qu'on les imagine : montagnes couvertes de bruyère, lochs profonds, lacs de montagnes, moutons broutant le long des routes « single track » : un régal pour les yeux ;

























la route jusqu'à Ullapool est un enchantement ; chaque tournant amène un autre paysage, jamais tout à fait semblable au précédent ; nous faisons de nombreux arrêts pour nous emplir les yeux de ce spectacle ;




bien sur, le vent est toujours là, soufflant par fortes rafales, mais le temps est doux et nous en profitons au maximum. Un seul regret : aucun highlander vêtu de son tartan n'est apparu sur la lande, sa claymore à la main suivi de son joueur de bagpipe …


Enfin, après Ullapool où nous contournons le Loch Broom,


nous arrivons au sommet d'une côte, en vue de la Gruinard Bay : c'est magnifique, avec les îles posées là au milieu de la baie … enfin nous redescendons jusqu'à Inverewe où nous allons camper au moins deux jours avant d'aller à la découverte de l'île de Skye. Nous sommes installés à côté du Loch Maree et nous comptons y faire quelques belles promenades.