Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







mercredi 7 novembre 2012

De Rio de Janeiro à Guarapari


du 25 Octobre au 2 Novembre 2012

 
Lorsque les Portugais débarquèrent en Janvier 1502 dans la baie de Guanabara, ils crurent qu'il s'agissait de l'embouchure d'un fleuve et lui donnèrent donc le nom de Rio de Janeiro ("fleuve de Janvier") ; en un siècle, les indiens Tamoio qui habitaient la région furent massacrés, réduits en esclavage ou décimés par la maladie tandis que, peu à peu, la première forteresse installée par les Portugais sur le Morro Castelo s'agrandissait et devenait, au XVIIème siècle la 3ème ville du Brésil après Salvador de Bahia et Recife.
 
Ce fut ensuite l'époque de l'esclavage dans les plantations de canne à sucre puis dans les mines d'or de l'état voisin du Minas Gerais. La ville s'agrandit et s'enrichit de ces commerces successifs pour lesquels elle servait de débouché maritime. En 1807, le roi du Portugal Joao VI, fuyant l'invasion napoléonienne, débarqua au Brésil et proclama Rio capitale du pays. Elle le restera jusqu'en 1960 où elle dut céder la place à Brasilia.
 
A la fin du XIXème siècle, la ville a déjà plus d'un million d'habitants et connait jusqu'à la fin des années 1950 une période faste ; c'est à ce moment que de grands travaux y furent réalisés pour désengorger la ville et aménager le front de mer. Mais peu à peu les populations miséreuses du nord et du centre du pays vinrent grossir les favelas (c'est le nom d'un buisson urticant poussant sur les collines de Rio et non la traduction du mot 'bidonville' !) et le manque chronique de moyens financiers de la ville, qui avait perdu son statut de capitale, entraîna une détérioration progressive des infrastructures, tandis que violence et criminalité ne cessaient de croître.
 
Depuis les années 2000 et surtout 2007, et grâce au boom économique du pays, de grands progrès ont été faits et se poursuivent pour améliorer les conditions de vie dans les favelas (eau courante, électricité, rues goudronnées... …) avec, en ligne de mire, les Jeux Olympiques de 2016...
 
Mais Rio c'est aussi et surtout un site exceptionnel : une vaste baie bordée de superbes plages, des collines couvertes de végétation avec les favelas accrochées à leurs flancs et les différents quartiers plus ou moins anciens qui occupent les moindres parcelles de terrains et c'est cela surtout que nous voulons voir, car la ville est bien trop importante pour qu'on envisage de la connaître en quelques jours.
 
Cette première nuit face à la praia Vermelha nous avons bien dormi et surtout en toute quiétude avec la proximité de l'état major des armées installé à côté et les militaires qui patrouillent …et pourtant, au matin, nous trouvons nos barres arrières où sont installés les catadioptres à moitié arrachés ! Nous n'avons rien entendu !! Sûrement ont-ils du être dérangés et heureusement, car Alain peut refixer l'ensemble : çà commence bien !!! 
 
Comme il fait beau, nous partons en bus puis métro vers le Corcovado : malgré nos difficultés en portugais, nous parvenons à nous diriger sans trop de problèmes (il n'y a que deux lignes de métro) et nous arrivons au train à crémaillère qui va nous hisser à 710 mètres, au pied du Cristo Redentor.




le train à crémaillère pour le Corcovado



Vue en montant


Au sommet du Corcovado : en face, le Pain de Sucre

Il y a beaucoup de monde et il faut attendre environ 1 heure mais la montée est assez impressionnante ; enfin nous arrivons au pied de la statue : elle mesure 33 mètres de haut et par temps clair on peut la voir de très loin ; elle est tellement grande qu'il est très difficile de la prendre en photo ! Mais la vue est magnifique : la baie se déroule devant nous : tout Rio ou presque est à nos pieds avec ses multiples collines, sa lagune, ses plages. …Dommage qu'une brume due à la chaleur humide du lieu rende les lointains imprécis.
 
 
Le Cristo Redentor ... et moi !
 
 
 

Vue sur Rio

Un peu de samba en redescendant

Vue l'heure, nous y restons pour manger puis nous reprenons le train ; c'est ensuite le bus vers la plage d'Ipanema et nous nous promenons sur la vaste promenade qui la longe ; nous continuons ensuite le long de Copacabana ; les deux plages sont magnifiques : longues et larges avec un beau sable doux et sont envahies de baigneurs, surfeurs, marchands ambulants de toutes sortes.

En balade sur Ipanema



Dialogue entre poètes ...

Copacabana ...



Il est dommage que beaucoup d'immeubles du front de mer ne soient pas très "esthétiques" mais la promenade est plaisante ... … et bien longue ! Nous reprenons donc le métro puis un bus pour retrouver la praia Vermelha.

 
Entre deux immeubles ... une favela
 
Un témoin de la splendeur passée


La promenade est superbe, les buildings beaucoup moins ...

 
C'est une petite plage "familiale" coincée entre le Morro da Urca et le Morro do Urubu (deux collines abruptes mais sans construction) : il y a pas mal de monde, même tard le soir mais l'ambiance est plutôt paisible. Le lendemain, nous repartons pour poster nos cartes postales : attente prolongée au "correio" et les timbres ne sont pas les bons ! (ils l'étaient pour l'Europe à la poste de Paraty et uniquement pour le Brésil arrivés à Rio : nous retimbrons une nouvelle fois !!) puis faisons quelques courses.
 
Comme le ciel est assez dégagé nous décidons de monter au Pain de Sucre dont le terminal est à deux pas. L'ascension se fait en téléphérique, avec un premier arrêt sur le Morro da Urca puis le Pao de Azucar à 396 mètres. La vue est splendide sur la ville et sur la baie - plus que depuis le Corcovado - et c'est de là que le site de la ville se dévoile le mieux : c'est de ce point de vue que l'on réalise vraiment pourquoi Rio est appelée la "Cidade Maravilhosa" : on a du mal à s'arracher à la contemplation, de quelque côté que l'on se tourne ...…
 
Vue sur le Corcovado 

la plage de Botafogo et derrière, le Centro

Les multiples collines de Rio

Vue sur Copacabana et la petite praia Vermelha


Le Pao de Azucar

Le Pain de Sucre vu de la Praia Vermelha


Nous sommes vendredi soir et la praia Vermelha s'anime : installation de stands de restauration rapide, de boissons mais aussi de parasols et de jeux ; et effectivement la soirée est assez bruyante car les Cariocas aiment la musique !!! La nuit est donc assez courte et au matin, la plage est envahie car il fait toujours aussi beau ! Nous partons en bus vers le quartier du Centro : buildings, vastes places et avenues avec quelques maisons coloniales et églises un peu écrasées par ces gratte-ciel.

En allant vers le quartier de Lapa

Nous continuons vers le quartier de Lapa qui était au XIXème siècle un quartier résidentiel ; il est extrêmement animé avec quelques grandes rues bordées d'anciennes maisons, pour beaucoup bien décaties, et des ruelles bondées de petites boutiques où on a un peu peur de s'aventurer, malgré une présence policière importante. Il fait très chaud et pas un brin d'air !

L'ancien ... fatigué .. et le moderne



Près du Centro, le quartier des affaires

Eglise moderne

ou plus ancienne


Nous voulons aller prendre le "bonde", vieux tramway qui dessert le quartier de Santa Teresa, sur les hauteurs de la ville : dommage, il ne fonctionne pas (et nous ne comprenons pas si c'est définitif où seulement temporaire) ; c'est donc en bus que nous faisons l'ascension, mais à l'arrivée nous sommes assez déçu : beaucoup de maisons ont été restaurées avec quelques petits commerces, mais rien d'extraordinaire ; comme partout au Brésil, dès que les maisons sont "riches", elles sont barricadées comme des coffres-forts : murs avec barbelés électrifiés au-dessus, grilles aux fenêtres, alarmes et caméras, quand il n'y a pas, en plus, des gardiens dans la rue !
 
en montant vers Santa Teresa


Nous reprenons le bus pour descendre : la conduite des bus dans Rio, c'est "sans les freins" ou les freins au dernier moment et en descente, çà chahute : les passagers n'ont qu'à bien se tenir ! Il y a un chauffeur et un agent qui donne les tickets ; lorsqu'on a payé, il faut passer par un tourniquet étroit ; pour les personnes âgées où celles qui sont fortes, ce n'est pas simple. Mais nous sommes rentrés sain et sauf et nous partons faire une petite promenade au pied du Morro da Urca où nous rencontrons de petits singes capucins tout mignons mais tellement vifs qu'il est difficile de les prendre en photo. La promenade est sous le couvert des arbres, ce qui est bien agréable.
 

Dernière vue sur le Corcovado

Mais la nuit de samedi à dimanche, impossible de fermer l'œil : musique et rires, allées et venues des voitures : à 1 heure du matin, il y a toujours de l'animation ! Nous finissons par changer de place pour nous éloigner un peu du bruit et dès 7 heures du matin, après un rapide petit déjeuner, nous partons. Nous envisagions de nous arrêter au bord d'une plage une fois sortis de l'agglomération, mais c'est dimanche et il n'y a pas de place lorsque les plages sont "aménagées" et pour les autres il n'y a pas de possibilités de garer Pégase ! Ce n'est qu'à la petite ville de Buzios, près de Cabo Frio que nous trouvons à nous arrêter : inutile de dire qu'avec le manque de sommeil et la chaleur, nous sommes crevés !!!
 
détente sur la plage de Buzios
 
Nous sommes toujours dans l'état de Rio de Janeiro, à plus de 150 km à l'est de la ville ; la plage est très longue mais très étroite et les vagues sont assez fortes. Nous y passons deux jours entiers entre un peu de nettoyage, de bricolage et d'après-midi plage : il y a peu de monde, la température de l'eau est très agréable, mais les rouleaux sont forts et nous avons du mal à garder notre équilibre : la tasse c'est 1/3 eau, 1/3 sel et 1/3 sable ! En tout cas, nous dormons comme des loirs !
 
Le 31 Octobre, nous reprenons notre montée vers le nord : il y a énormément de circulation et il faut donc être très vigilant et la chaleur toujours aussi forte (+ de 36°) sans un brin d'air ! C'est en sortant d'un parking de supermarché que nous rayons Pégase sur toute sa longueur le long d'une guérite : il devient balafré comme un vrai baroudeur ! Nous nous arrêtons le soir près d'une plage à Sao Francisco de Itabapoana : elle n'est vraiment pas terrible !
 
Pégase au repos
Nous nous trompons de route en partant et nous retrouvons à Barra de Itabapoana où nous franchissons la "frontière" avec l'état d'Espiritu Santo sur un pont plus que vétuste ! C'est ensuite une piste - pas trop mauvaise au final - qui longe une immense plage : mais le temps est chargé et nous n'avons qu'une peur : être surpris par l'orage sur la piste ! C'est une importante région pour la canne à sucre et nous croisons d'énormes camions portant de gros chargements de bois de canne à sucre ; lorsque nous retrouvons la route, Pégase a une nouvelle épaisseur de saleté !!!
 
passage dans l'état d'Espiritu Santo
c'est la piste !





Encore quelques kilomètres, et nous voilà à Guarapari où nous nous garons sur le vaste front de mer ; nous avons pu trouver une laverie et, en attendant, nous faisons une promenade le long la plage : les Brésiliens de la côte vivent à moitié les pieds dans l'eau ; ici, et depuis le sud du pays, tout le monde est en short/tee-shirt ou même maillot et les inévitables tongs ; dans les kiosques installés sur la promenade, on peut s'arrêter pour boire et souvent quelques brésiliens avec une sono ou un tambourin font ou écoutent de la musique ; nous dégustons notre deuxième caipirinha mais décidément, c'est un peu fort et nous préférons finir la soirée avec de l'eau de coco dégustée à même le fruit avec une paille.
 
sur la plage de Guarapari


Sur le soir la pluie tombe et tout le monde rentre chez soi ; la nuit est donc calme et la température a enfin légèrement - très légèrement - baissée. C'est ici, à Guarapari que nous abandonnons la côte atlantique pour nous diriger vers Belo Horizonte à l'intérieur des terres pour visiter Ouro Preto, vieille cité où s'extrayait autrefois l'or au cœur des montagnes dans l'état du Minas Gerais.

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