Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







mardi 22 janvier 2013

De Tambo Quemado à La Paz


du 9 au 14 Janvier 2013 


Comme je l’ai dit, la sortie du Chili s’est faite en deux coups de tampon, mais pour l’entrée en Bolivie, çà été une autre histoire ! Il a d’abord fallu trouver le bâtiment de la 'migracion', car comme à Campo Quijano et à Villazon, c’est toujours un peu le bazar … bolivien !


Au milieu d’une valse de camions, nous avons enfin repéré le bâtiment et les passeports ont été tamponnés rapidement, puis nous nous sommes occupés de Pégase : à la douane, on remplit un formulaire puis on doit aller encore dans un autre bâtiment pour la "numerisacion" : c’est-à-dire que le douanier a un ordinateur mais il faut aller à un autre - et payer 10 bols - pour rentrer les infos concernant le véhicule ! On y passe un bon moment car la personne chargée de le faire n’a pas l’air d’y comprendre grand-chose ! On revient à la douane faire tamponner le papier puis à la police pour un autre tampon …

Nous pensions en avoir fini … mais non ! Le contrôle sanitaire - 1er que l’on voit en Bolivie ! - demande à "visiter" et veut qu’on lui ouvre tout : "on ne comprend pas …"  il voit le frigo et nous explique qu’en Bolivie on ne peut rentrer avec de la viande, des fruits, etc … 1ère nouvelle et on le lui dit … il fait machine arrière et emmène Alain lire un document en ce sens … on ne comprend toujours pas … et il abandonne. Nous remontons dans le camping-car et c’est maintenant la police qui vient vérifier si nous avons : la trousse de 1er secours, l’extincteur, les triangles et les gilets : nous montrons le tout : c’est tout de même un comble dans un pays où tout le monde roule n’importe comment et très certainement sans aucun de ces éléments ! 

Ils voulaient soit nous prendre en défaut pour nous "coller" une amende, soit monter visiter "la casa rodante" : en tout cas nous y avons passé 2 heures avant qu’ils ne se décident à nous "lâcher". Il est donc midi bien sonné quand nous arrivons à nous dépêtrer de cette noria de camions et à filer : ouf !!! 

Nous traversons le parc Sajama sous un ciel de plus en plus chargé : nous pouvons néanmoins apercevoir le mont Sajama et traversons un paysage magnifique qui change constamment avec beaucoup de petits villages disséminés et de petits champs cultivés, mais maintenant nous ne montons plus ! Nous renonçons à aller jusqu’au village de Sajama car on craint vraiment un orage : en fait nous aurons plusieurs belles averses tout au long de la route, mais rien d’aussi méchant que nous l’avions craint à la vue du ciel !


Paysage de canyons 






Vestiges de tombeaux précolombiens le long de la route







Nous faisons malgré tout quelques arrêts et c’est en fin d’après-midi que nous rejoignons à Patacamaya la "ruta 1" qui relie La Paz à Oruro/Potosi. C’est donc là que nous faisons étape ; la grand route traverse la ville en ligne droite et les camions, taxis, bus s’y succèdent à un rythme accéléré … et surtout sans ralentir ! Nous nous arrêtons sur la place centrale, près de l’église : "no problema, no problema !" sauf qu’à 5 h 00 du matin, nous sommes réveillés par des bruits autour de nous : les "mamitas" sont en train de monter leurs étals : nous sommes au beau milieu du marché ! Nous partons avant d’être complètement encerclés finir la nuit un peu plus loin !!!

A l'arrivée sur Patacamaya, on retrouve l'altiplano



la grand route traverse la ville 

Au lever du jour, il fait gris et froid et une pluie fine se met à tomber : nous prenons la direction de La Paz et c’est un peu difficile car la route est en plein travaux : ils sont en train de réaliser une 2 x 2 voies ce qui entraîne de nombreux ralentissements et des déviations … et nous voilà tout à coup à El Alto, la banlieue de La Paz. Malgré le GPS, nous loupons l’embranchement ! Il faut dire qu’ici, dans les villes, il est quasi impossible de rouler sur la voie de droite, constamment encombrée de minibus qui s’arrêtent à toute demande et qui repartent à fond ; sans compter qu’il y a un marché et que tout le monde traverse n’importe où et que les feux ne sont respectés qu’en cas d’absolue nécessité … et encore!!! 


A l'arrivée sur El Alto avec la pluie ...


le marché 

Bref, nous finissons par nous arrêter pour nous repérer avant d’être entraînés par le flot dans la descente sur La Paz et nous réussissons à repartir dans l’autre sens : cette fois-ci, nous prenons la bonne route qui descend vers la vallée de la lune et nous atterrissons enfin devant l’hôtel Oberland à Mallassa après une descente de près de 700 mètres depuis El Alto.

Arrivée à Massalla, au fond en haut, a droite, la Muela del Diablo

Au fond les faubourgs de La Paz depuis la Valle de la Luna

Nous sommes tellement contents de nous en être sorti que nous allons manger au restaurant de l’hôtel ! Il est installé dans un petit bourg proche de La Paz à vol d’oiseau mais séparé par des massifs montagneux : le cadre est d’ailleurs très beau. L’après-midi nous partons voir la Valle de la Luna à quelques minutes à pied de l’hôtel : c’est une formation géologique d’un blanc crayeux, très différente des monts alentour et où l’érosion a créée des cheminées de toutes tailles : c’est une balade sympa où nous nous remettons de notre stress d’El Alto !

Promenade dans la Valle de la Luna












Nuestra Señora de La Paz ! La capitale la plus haute du monde - entre 3.200 et 4000 mètres d’altitude - dans une sorte d’immense cratère entouré de montagnes enneigées culminant à plus de 6.000 mètres … Lorsque l’on arrive d’El Alto, immense banlieue champignon qui s’étale sur l’altiplano, on a une vue plongeante sur cette ville stupéfiante : non seulement le "cratère" est totalement construit, mais également toutes les collines qui l’entourent !!! Certains quartiers semblent accrochés aux montagnes : c’est une urbanisation totalement anarchique et là, ce sont les pauvres qui tiennent le haut du pavé tandis que les quartiers plus chics sont dans la ville même ! Cette situation est due à un important exode rural de ces dernières décennies très mal maîtrisé : avec El Alto, La Paz a une population d’environ 2.500.000 habitants …


En descendant d'El Alto vers La Paz









Comme peu de gens ont des voitures particulières, c’est un chaos urbain du aux taxis, minibus, bus, camions dans une ville où quasiment aucune rue n’est "à plat" : à La Paz, on monte ou on descend : inutile de dire que la pollution avec les gaz d’échappement y est à son maximum. De part son cadre, c’est vraiment une ville hors norme, une de celles qu’on n’oublie pas !!!


on peut dire que les rues sont en pente !

Lorsque le conquistador espagnol Mendoza fonda la ville en 1548 pour servir d’étape entre Cuzco et Sucre, il y avait déjà une petite bourgade indienne dans cette vallée où coule le rio Choqueyapu. Il n’en reste bien sûr aucun vestige ; de la période de la colonisation, nous avons vu essentiellement l’Iglesia San Francisco - construite en 1745 - en bordure des quartiers anciens où nous nous sommes promenés ; nous sommes allés jusqu’à la plaza Murillo où sont les principaux organes du gouvernement puis redescendus à la plaza de los Heroes. Flâner dans les rues de la ville est vite fatiguant : d’abord on monte souvent et pas de petites côtes, dans une circulation dense : les trottoirs sont bondés, encombrés en plus d’une multitude de kiosques quand les vendeurs ne sont tout simplement installés par terre : bref, c’est un joyeux bazar où les klaxons servent en permanence une musique de fond ! 

Plaza del Estudiante

bus de La Paz



dans une rue du centre

Le Palacio Legislativo sur la Plaza Murillo



quelques immeubles anciens

vue sur les faubourgs



La Iglesia San Francisco sur la Plaza de los Heroes

Avenida Mariscal Santa Cruz



en grimpant dans les vieux quartiers

Orchestre sur la Plaza Mendoza




en remontant dans les vieilles rues ...

Nous y sommes malgré tout revenus le lendemain pour découvrir les marchés hauts en couleur, parfums, bruits … et où l’on vend de tout : depuis le fœtus de lama jusqu'au téléphone portable, sans oublier tous les légumes et graines cultivés ici ; et beaucoup de "mamitas" avec leurs jupes amples et leurs chapeaux melon, accroupies au centre de leurs étals … 

Faubourgs accrochés aux flancs des montagnes ...

de quoi grignoter ...



Petits lamas porte-bonheur



et toutes sortes d'herbes et de potions ...

Atelier de réparation  !



Mamitas sur le marché 



Future vendeuse !

et chantier au beau milieu !


Nous avons été également voir le Musée de la coca où l’on retrace l’histoire de cette plante, utilisée depuis toujours par les peuples andins pour lutter contre la fatigue, comme anesthésiant (les Incas s’en servaient pour les trépanations), coupe-faim et bien sûr pour atténuer le mal des montagnes ; malheureusement, avec "l’invention" de la cocaïne et ses terribles conséquences, cette plante - après des millénaires d’utilisation "naturelle"  - a été déclaré substance dangereuse à éradiquer, ce qui a évidemment été très mal perçu en Bolivie où son usage "normal" par la population continue à être pratiqué. 



Depuis peu d’ailleurs, les instances internationales ont admis, à la grande satisfaction du pays et de son président, que l’utilisation de la coca telle qu’elle est pratiquée depuis les civilisations pré-incas  n’avait pas lieu d’être dénoncée comme une consommation de drogue et diabolisée, ce qui ne règle en rien, bien évidemment, le problème de l’éradication de la cocaïne et des narco-trafiquants.

Après cet intermède instructif, nous avons également cherché une assurance pour Pégase pour le Pérou où nous serons bientôt et nous avons finalement trouvé une compagnie où nous avons pu souscrire un contrat de deux mois : ainsi nous pourrons sereinement passer la frontière en étant en règle. Nous avons fini notre séjour à La Paz sur le parking de l’aéroport d’El Alto. Nous avons eu de la chance concernant le temps pendant ces trois jours ce qui nous a permis de visiter la ville agréablement, mais le dernier jour, le temps se gâte : nuages et pluies … et froid car sans le soleil, à 4.000 mètres, la température descend très vite !

Si la ville elle-même ne nous a pas vraiment emballée, même si, comme partout, il y a des quartiers plutôt sympas, nous n’oublierons certainement pas son site incroyable !  



   


   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire