Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







lundi 15 avril 2013

De Salento à Cartagena de Indias


du 24 au 30 Mars 2013

Nous descendons de Salento dans la brume pour rejoindre la grande route qui, d’Armenia nous amènera à Bogota mais il faut traverser une chaine de montagnes dont, grâce à notre carte très précise, nous ne connaissons pas l’altitude. Comme d’habitude, beaucoup de camions, souvent très gros et très lents et donc difficiles à doubler … et Pégase n’aime pas du tout piétiner derrière ! 

Armenia et les plantations de caféiers

Puis c’est le bouchon, on ne sait pourquoi : on ne voit descendre personne et nous n’avançons plus : il est aux environs de 10 heures du matin. Au bout d’un moment, tout le monde arrête le moteur et attend … plus d’une heure ! J’essaie de me renseigner, mais personne ne sait autour de nous ; enfin, çà redémarre, mais n’importe comment, pour rattraper le temps perdu ! Comme à certains endroits, la voie est double puis redevient simple, c’est très vite un vrai bazar !!! En une heure, nous devons faire une dizaine de kilomètres et c’est à nouveau l’arrêt complet pendant que ceux d’en face descendent … 

le ballet permanent des camions ...

auxquels s'accrochent les cyclistes

Nous nous rangeons sur le bord pour permettre au moteur de refroidir et pour manger ; tout le monde n’a pas la chance comme nous d’avoir à boire et à manger … ainsi que des WC !!! Nous laissons passer notre tour en se disant que çà finira bien par se débloquer mais à 2 heures de l’après-midi, nous nous remettons dans le flot ; nous sommes maintenant à près de 3000 mètres et on aimerait être redescendus à la nuit.

le "bouchon" s'allonge


Pégase prend l'air ... et moi aussi !


Hélas, Pégase en a assez : tout d’un coup on sent de la fumée sous le capot : vite on se gare sur le bas côté, on arrête tout et on regarde : c’est l’embrayage !! Ce que nous confirme un routier puis des «mécanos» à mobylette qui viennent ausculter les véhicules en panne … car nous ne sommes pas les seuls ! Et là, l’arrêt est de plus de 2 heures et nous ne sommes toujours pas au sommet de la «linea» comme l’appellent les Colombiens, et nous ne savons que faire : repartir ou appeler une dépanneuse (et comment arriverait-elle jusqu’à nous dans ces kms de bouchons ?)

Je profite de notre arrêt forcé pour aller voir « el problema » situé un peu plus haut : c’est un gros semi-remorque qui est tombé en panne dans un virage en épingle à cheveux et y a déversé toute son huile : résultat, la grue - qui a tout de même réussi à grimper jusque-là - a un mal fou à le sortir de là ! "Bienvenidos en Colombia "  me dit un chauffeur de car !!!

Le chauffeur de camion avec qui nous passons le temps conseille à Alain de ne pas faire patiner l’embrayage, mais de s’arrêter puis de repartir quand la route devant nous est dégagée : nous verrons bien ! Il est maintenant près de 17 heures et la nuit ne va pas tarder à tomber ; il fait déjà froid à cette altitude. Enfin, c’est à nous de passer : le chauffeur nous ouvre la route et nous grimpons, petit à petit ; le camion accidenté a été enfin dégagé, mais la voie reste fermée à cause de l’huile sur le sol ; il doit y avoir au bas mot 50 km de queue de chaque côté !

une file impressionnante

Respectant les instructions concernant l’embrayage, il fait presque nuit quand enfin nous parvenons au sommet ; maintenant c’est la descente : nous sommes toujours inquiets, mais tout de même soulagés d’avoir pu franchir le col, car d’autres sont restés sur place … C’est donc à la première petite ville Cajamarca que nous nous arrêtons à une station-service, épuisés après … 68 km parcourus dans la journée : un record !!!

Inutile de dire que le lendemain nous filons en direction de Bogota ; l’embrayage est déficient mais la route est quasiment tout le temps à double-voie et la circulation enfin fluide (c’est quasiment plat !) : nous nous  "échouons", c’est le cas de le dire, sur le parking du garage Ford Montovalle à Bogota : il est fermé car c’est un jour férié, mais le vigile nous autorise à passer la nuit là. Prêts à l’ouverture du garage, ils confirment le diagnostic : c’est bien le disque d’embrayage et il faut le changer. Nous avons bien sur réfléchi aux choix que nous avions et ce qui ne nous plait pas, c’est qu’ils ne font aucun essai, car si parfois, à l’accélération, la vitesse se "désenclenche" , en revanche, la pédale fonctionne normalement. Et le changement de disque signifie au moins 3 semaines sur place pour le faire venir de France …

Finalement, nous faisons faire la vidange d'huile plus filtre et changer le liquide de freins/boîte d'embrayage (ce dernier travail qu’ils nous facturerons mais ne ferons pas - nous n’en serons sûr qu’à Cartagena) et décidons de poursuivre jusqu’à l'atlantique : si une réparation n’est pas possible là-bas, nous aurons le choix de rentrer sur la France ou d'aller au Mexique par bateau …. 

Nous choisissons l’itinéraire le plus plat et le moins tortueux car il y a plus de 1000 km à parcourir et dès midi nous sommes en route.
Nous n’aurons vu de Bogota que sa circulation très sportive (la veille étant fériée, c’était plus calme !) et en chemin, pas d’arrêt visite car nous n’avons qu’une pensée : que Pégase arrive sur ses 4 roues à Cartagena !!! Il reste encore une chaîne de montagnes à traverser mais moins élevée avant d’arriver à Honda, et... nous trouvons le moyen d’y être à nouveau bloqués par un accident pendant près de 3 heures : là c’est grave car 2 camions se sont heurtés et l’un a dévalé la pente …



la montagne s'adoucit


nouveau bouchon !

Nous nous arrêtons à Guaduas juste avant la dernière montée, sur un immense parqueadero boueux : cette petite ville semble vivre des camions tant il y en a partout. Le lendemain, avant de partir, nous décidons de faire nettoyer Pégase : il est poussiéreux et couvert de boue : c’est une renaissance ! Cette fois, nous parvenons à Honda sans encombre ; nous sommes dans la plaine maintenant, jusqu’à Cartagena … mais quelle chaleur !!!

Enfin la plaine à Honda !

nos compagnons de voyage et de bivouac !


Cette traversée de la plaine n’a rien de très plaisant : c’est une alternance de pâturages où paissent les «vacas sagradas», de paysages de savane et d’immenses palmeraies ; la température grimpe à plus de 40° et il n’y a pas un brin d’air ; quand on roule, çà va à peu près et on met la climatisation de temps en temps, mais la nuit … très difficile d’arriver à fermer l’œil ! Par contre, la route est plate et relativement droite et il y a un peu moins de camions car ils ont des restrictions pour les fêtes de Pâques.

alternance de pâturages ...

de "savane" 

et d'immenses palmeraies

Enfin, nous voilà sur la côte : en fait, entre Santa Marta et Cartagena, elle n’a rien de très folichon ; et le 29 Mars à midi, nous nous garons enfin sur un parqueadero de Cartagena de Indias : nous sommes arrivés à bon port !!! Mais c’est la Semana Santa et il nous faut attendre la semaine prochaine pour aller au garage Ford. Dommage d’avoir du "dévaler" ainsi jusqu’à la côte, mais la santé de Pégase est pour nous primordiale puisqu’elle conditionne la suite du voyage …

nos retrouvailles avec l'Atlantique

Heureusement, le problème d’embrayage ne s’est pas aggravé et à part quelques «dérapages» des vitesses, nous avons pu rouler normalement. Maintenant, nous allons essayer de profiter un peu de la ville - il y a un peu d’air le soir avec l’océan ! - en attendant le verdict …

  

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