Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







mardi 4 juin 2013

De Antigua à la frontière du Belize en passant par Tikal

du 27 au 31 Mai 2013


Après ces quelques jours à Antigua où nous avons pu nous reposer au frais - cette fois-ci, la pluie est bien présente chaque jour ! - nous reprenons la route en direction de l’est, car l’altiplano est bien gris et la visibilité quasi-nulle le long de la route. Nous traversons Ciudad Guatemala sans nous arrêter mais en tournant un peu en rond car, comme d’habitude, il n’y a pas de panneau pour indiquer les directions … 

nous avons aimé l'uniforme ...

La route descend peu à peu vers la plaine atlantique en longeant deux sierras et avec une circulation assez importante, notamment de camions ; il faut dire que le Guatemala a un seul port sur la côte Caraïbe et nous sommes sur la seule route qui relie l’altiplano à ce port. On sent également la température remonter, au fur et à mesure de la descente …

en descendant de l'altiplano

sierra dans la brume

Nous nous arrêtons au site maya de Quirigua, proche de la frontière avec le Honduras et entouré d‘immenses bananeraies ; ce n’était pas une grande cité - elle était plus ou moins "vassale" de Copan puis de Tikal - et a connu son âge d’or entre 700 et 800 après J.-C. Elle s’est développée en temps que carrefour commercial entre la côte caraïbe et l’altiplano et sur la route entre Copan et les cités mayas du nord. Plus que des monuments dont beaucoup sont encore enfouis, ce sont des stèles, parmi les plus belles retrouvées sur des sites maya, que l’on peut y admirer. 

les magnifiques acajous





Par contre, nous sommes en sandales et des millions de fourmis s’agitent dans l’herbe ! Nous sautillons donc en permanence pour éviter l’invasion ; c’est bien dommage, car le site est très agréable à parcourir, nous y sommes de bonne heure donc il ne fait pas très chaud, les arbres alentour, en particulier les acajous, sont magnifiques et nous sommes seuls à nous y promener. 

détail d'une des stèles

la grande stèle

Nous reprenons ensuite la route, vers le nord cette fois et nous nous arrêtons à Fronteras, petite bourgade entre le lago de Izabal à l’est et le Rio Dulce qui poursuit sa route jusqu’à Livingston au bord de la mer et allons nous promener jusqu’au petit fort érigé par les Espagnols pour empêcher les pirates de remonter le fleuve. 

paysage de collines bien vertes

le Rio Dulce et la marina

C’est vraiment une toute petite construction, bien restaurée d‘ailleurs, installée au bord du lac et un petit parc a été aménagé autour. On se demande comment un si petit poste pouvait décourager des pirates déterminés ! Il a d’ailleurs été pris à plusieurs reprises, ce qui se conçoit sans peine … 





Comme chaque soir, nous avons droit à un orage - et celui-ci est particulièrement fort - mais çà permet de rafraîchir légèrement l’air de la nuit, et nous reprenons le lendemain la route du nord. Nouvel arrêt au bord du lac de Petén Itzà où nous passons une bonne nuit au calme. 

dans la campagne vers le lac de Peten Itza


Pégase au repos au bord du lac


retour d'école


Et le lendemain, c’est Tikal, une des plus célèbres cité-états mayas et certainement la plus grande du Guatemala, située à quelques kilomètres de là, dans la forêt tropicale. Nous partons de bonne heure afin de profiter du site avant les grandes chaleurs. On roule tout d’abord 17 km dans le parc avant de parvenir au site proprement dit, puis on part sur des sentiers à la découverte des différentes parties de ce qui était, à l’époque classique, une très grande cité.

D’après les archéologues, la ville aurait été fondée au début du IVème siècle avant J.-C. et aurait atteint son apogée entre 200 et 900 de notre ère. A cette époque, elle dominait toute la région et entretenait des liens avec Téotihuacan, la grande cité proche de Mexico ; il semblerait d’ailleurs qu’elle ait été conquise par celle-ci au IVème siècle, l’abandon du site étant estimé à la fin du Xème siècle. La superficie des ruines s’étend sur 16 km2 (environ 3000 structures répertoriées mais toutes ne sont pas dégagées) en plein milieu de la forêt tropicale ; aucune source d’eau à proximité, la ville ne subsistant que grâce à d’importantes citernes recueillant les pluies ! 

le kapoc, arbre sacré des mayas

Nous voilà donc partis à la découverte, avec chaussures fermées cette fois-ci ! C’est d’abord un arbre immense qui nous accueille : le kapoc, arbre sacré des Mayas, puis nous entendons les singes hurleurs qui se promènent dans les arbres : il vaut mieux faire attention car ils n’hésitent pas à "faire leurs besoins" sur les touristes si l’envie les en prend ! 

la "gran plaza" et l'acropolis

le Temple des Masques

Nous arrivons sur la Gran Plaza où s’élèvent deux des plus majestueux temples de la ville : le Temple dit du Grand Jaguar de 45 mètres de haut qui fut construit en 700 ap. J.-C. par le « roi » Ah Cacao et lui servit de tombeau ; lui faisant face, le temple dit des Masques haut de 38 mètres. De part et d’autre, deux "acropolis" regroupant divers monuments de culte et de nombreux palais des "rois" et de la noblesse. La place semble presque petite au milieu de ces imposantes constructions ! 



Nous partons en direction de l’ensemble dénommé el Mundo Perdido et passons au pied du Temple V de 57 mètres de haut dont actuellement la seule face nord a été dégagée. Puis c’est la place des 7 temples, ceux-ci de dimension plus modestes et d’époque plus tardive avec un triple jeu de pelote.

Nous arrivons ensuite au « Mundo Perdido » où s’élève le temple appelé « Grande Pyramide » de 35 mètres de haut, l’un des plus anciens monuments de la cité qui ait été dégagé à ce jour. Les archéologues pensent qu’il s’agissait d’un lieu d’observation astronomique et de cérémonies commémoratives.

Alain au pied d'un Temple ...

sur la place des sept temples

elle est apprivoisée !

Un peu plus loin et toujours au milieu de la forêt omniprésente, c’est le Temple IV, dit du serpent bicéphale, le plus haut de tout l’ensemble avec ses 65 mètres de haut ! Une face seulement a été dégagée et l’on peut grimper - par un escalier en bois car les "marches" mayas sont sacrément hautes ! - jusqu’à son faîte : de là, on a une vue plongeante impressionnante : on ne voit que la forêt qui s’étend à perte de vue, avec par endroits, les grands temples dont le sommet semble surnager sur une mer végétale ! 

vue depuis le Temple du Grand Prêtre

Nous continuons notre périple pour découvrir encore d’autres pyramides, dont celle dite du Grand Prêtre (60 mètres de haut) et d‘autres ensembles plus petits, quelques stèles et pierres sculptées. Le site est vraiment imposant, mais il faudrait avoir des ailes pour pouvoir en profiter au maximum et même ainsi il doit être difficile de se rendre compte de l’ensemble avec une telle végétation. Nous rencontrons quelques coatis en chemin ainsi que de nombreux singes et entendons beaucoup d’oiseaux : Tikal a encore de nombreux habitants ! 

le Temple du Grand Jaguar sur la Gran Plaza


Il fait maintenant bien chaud et il n’y a pas beaucoup d’endroits où s’asseoir :   nous finissons par revenir vers la sortie et bien nous en prend, car une violente pluie nous rejoint alors que nous atteignons le parking ; c’est donc dans Pégase que nous déjeunons et c’est là que nous voyons tout à coup un 4 x 4 français, immatriculé 31 qui s’arrête près de nous ! Nous discutons un peu et nous souhaitons mutuellement bonne route et nous reprenons le chemin du lac Petén Itzà pour y passer la nuit.

Comme la bouteille de gaz est terminée, nous allons le lendemain la faire remplir à une usine assez proche, puis, après quelques courses - car il parait que le Belize est "hors de prix" nous prenons la route pour faire les quelques kilomètres qui nous séparent de la frontière. Ce séjour au Guatemala a été plus court que nous ne le pensions initialement mais il faut dire que la saison est un peu rude : grosses chaleurs et grosses pluies font que l’on a un peu de mal à s’y attarder … 

Nous avons été impressionné par ce que nous avons vu des restes de la civilisation maya - et surtout par Tikal - mais nous avons un peu de mal à nous faire une idée sur la vie à cette époque : ils avaient créé une écriture de type hiéroglyphique, découvert le 0, élaboré un calendrier (débutant à la date mythique de 3114 av J.-C., date de la création du monde) et subsistaient grâce à une agriculture intensive à base de maïs, patates douces, haricots et manioc mais sans élevage puisqu'il n'existait au mieux que le dindon ! ils ne connaissaient ni le fer ni la roue et, se servant d’outils de pierres, ils ont édifié des cités immenses … qui progressivement, et on n’en connait pas encore exactement la cause, ont été abandonnées dans la majeure partie des cas aux environs du Xème siècle … Nous avons encore beaucoup à apprendre !

Maintenant c'est le Belize (où l'on parle anglais !) dont nous allons faire connaissance, dernier pays d'Amérique centrale avant la découverte du Mexique.  



    

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