Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







lundi 24 juin 2013

le Yucatan : de la riviera maya a Campeche par Chichen Itza et Uxmal


du 7 au 13 Juin 2013
 
Nous voilà aux "Estados Unidos Mexicanos" et pour un certain temps car avec près de 2.000.000 de km2 - et donc presque 4 fois la France - nous allons avoir besoin de plusieurs mois pour le parcourir ! Bien qu'il nous semble faire géographiquement partie de l'Amérique du Nord, son appartenance à l'Amérique Latine par son histoire et sa langue nous le font classer arbitrairement avec les pays d'Amérique centrale.

Son histoire est très riche, tant pour la période préhispanique avec les civilisations olmèques, toltèques, mayas et aztèques, puis la période de la colonisation et enfin la libération au début du XIXème siècle qui allait ouvrir une ère mouvementée avec la perte de près d'une moitié de son territoire au profit des Etats Unis en 1848.

C'est aujourd'hui un pays en pleine expansion, de près de 91 millions d'habitants et des régions très diverses que nous allons essayer de découvrir ; notre entrée se fait par la péninsule du Yucatan à l'extrême sud-est du pays. Et comme pour tous les pays précédents, nous ne sommes pas à la bonne saison : il fait toujours une chaleur lourde qui devient carrément étouffante dans le camping-car, dès que nous faisons halte : nous dépassons toujours les 35° à l'extérieur dans la journée, mais Pégase atteint les 40° sans problème ! Inutile de dire à quel point c'est difficile à supporter, surtout la nuit car il n'y a quasiment pas un souffle d'air !
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Nous faisons un premier arrêt à Chetumal, grande ville après la frontière où nous trouvons un guide routier et surtout une assurance pour Pégase et nous prenons la route qui longe la côte en direction de Cancun. Nous nous arrêtons près de la laguna Bacalar pour y passer la nuit : le coin est vraiment sympa mais on n'y respire pas mieux qu'ailleurs ! C'est une vaste lagune, toute étirée en longueur et aux eaux turquoises où l'on peut se baigner à de nombreux endroits, mais nous avons envie du bord de mer et dès le lendemain, nous poursuivons notre route.

Au bord de la laguna Bacalar

Ce n'était pas forcément une bonne idée car la "riviera Maya" est très rapidement une longue suite de petites ou grandes stations balnéaires avec beaucoup d'hôtels en bord de mer ; nous passons Tulum et poussons jusqu'à Akumal réputée pour ses tortues marines qui viennent nager près de la plage ; il y a effectivement un parking où nous pouvons passer la nuit et nous restons l'après-midi sur la plage, mais il y a beaucoup de monde …et les tortues sont au loin !

et sur la plage d'Akumal

Malgré tout nous y passons un agréable moment : sable blanc, eaux turquoises et un peu d'air marin ! le lendemain, nous revenons sur Tulum pour essayer de trouver un endroit plus calme mais les hôtels s'enchainent tout du long : nous décidons finalement d'abandonner la côte et de nous éloigner vers l'intérieur et prenons la direction de Valladolid, petite ville proche de Chichen Itza.

la place centrale de Valladolid

Fondée par les Espagnols sur un ancien site maya, c'est une ville très agréable - hormis la température ! - avec une belle place centrale très ombragée : nous allons y faire une promenade pendant que Pégase prend le soleil (!) et allons voir ce qu'est un cenote : c'est une sorte de grotte sans plafond, ce qui permet d'y profiter de la lumière du jour ; à l'intérieur, un bassin d'eau douce où l'on peut se baigner ; il y en a de nombreux dans le Yucatan, soit sur les sites mayas où en d'autres lieux.


le cenote

Nous profitons également un maximum de la place où de nombreux bancs permettent de se reposer à l'ombre … à condition de bien choisir son siège en fonction des arbres, couverts ou non de nombreux oiseaux ! Beaucoup de "mamitas" en costume traditionnel viennent y vendre des "huipiles", sortes de chemisiers blancs joliment brodés.


les jolies tenues brodées du Yucatan

Après cet arrêt de deux jours, nous nous rendons à Chichen Itza, à quelques kilomètres de là : c'est le site maya le mieux conservé de toute la péninsule du Yucatan. Les archéologues ne savent pas exactement à quelle date fut fondée la ville, mais situent son apogée entre les IXème et XIIIème siècles après J-C avec une population d'environ 35.000 personnes.

C'est un vaste site où l'on retrouve les éléments principaux d'une cité maya : et tout d'abord le "juego de pelota" le plus vaste de mesoamérique avec 168 mètres de long ; les anneaux où devaient passer la balle faite de caoutchouc (naturel !) sont toujours là, sur les parois latérales, mais il est bien difficile de se rendre compte comment on y jouait : en effet, il n'était permis de lancer qu'avec les hanches, les genoux et les coudes !

sur le juego de pelota, avec l'anneau sur le mur latéral

Plus qu'un simple sport ou un entrainement, sa pratique avait un caractère rituel et la défaite entrainait la mort des perdants !!! Il semblerait qu'en fait les "guerriers" faits prisonniers lors d'un conflit devaient participer au jeu et ce dernier "combat" était considéré comme une mort honorable en sacrifice aux dieux.


détail des frises du tzompantli

Tout près de là, le Tzompantli, sorte de vaste plateforme où, selon les archéologues, devaient être exposées les têtes des vaincus … orné de belles frises. Mais c'est surtout le temple appelé "el Castillo" et dédié à Kukulcan, nom maya de Quetzatcoal, qui domine l'esplanade de toute sa hauteur (24 mètres) : avec ses 4 faces orientées vers les 4 points cardinaux et leurs 91 marches + le parvis du temple au sommet (soit un total de 365 marches), il avait sûrement aussi des fonctions astronomiques.

la magnifique pyramide centrale


Nous allons faire un tour jusqu'au vaste cenote dédié au dieu de la pluie et qui devait fournir la ville en eau pendant la saison sèche ; on y arrive par une agréable allée sous les arbres, ce qui permet de "respirer" un peu !


Puis c'est le temple des Guerriers décoré de sculptures du dieu de la pluie Chac et les grands alignements des Mille Colonnes - qui devait sûrement comporter un toit - autour d'une vaste place où se déroulait certainement la vie quotidienne de la cité. On continue la promenade …sous les arbres heureusement car le soleil frappe dur !

le temple des guerriers


et les mille colonnes


détail d'une des plateformes

Beaucoup de vendeurs de souvenirs éparpillés sur tout le site et beaucoup de visiteurs aussi, par cars entiers ; nous arrivons à un nouveau groupe de monuments avec, sur une vaste plateforme, celui appelé l'observatoire : une tour ronde avec un escalier intérieur en spirale ; les ouvertures pratiquées dans les murs correspondraient à la position de certains astres à des dates importantes du calendrier maya.

le temple de l'Observatoire
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Enfin, nous arrivons à ce qu'on pense être un palais, richement décoré à l'extérieur par des sculptures et ouvert sur un patio. Mais les pièces sont très petites, semblables en cela à des cellules de couvent et il est difficile de s'y représenter la vie courante d'un souverain car nos rois nous ont habitués a de vastes palais !

une partie richement sculptée du palais
Nous avons passé trois bonnes heures sur le site qui compte encore de nombreux autres bâtiments, en plus ou moins bon état et nous n'avons vraiment pas été déçus tant l'ensemble est impressionnant et vaut sans conteste le détour. Ce n'est pas pour rien s'il a été élu parmi les 7 nouvelles merveilles du monde il y a quelques années.

entre les deux gueules de serpents ...
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Nous reprenons notre route à travers le Yucatan : depuis que nous avons quitté le bord de mer, ce ne sont que de longues lignes droites au milieu de la forêt ; on ne voit aucun paysage car tout est plat …; de tant à autre, on traverse un village ou une petite ville aux murs de pierre souvent peints en blanc et avec encore beaucoup de maisons en torchis - blanchies également - couvertes de chaume …. Et bien évidemment les inévitables topes ! Ce sont les ralentisseurs tantôt larges et hauts, tantôt petits et bien raides qui se comptent par dizaines dans chaque agglomérations …et ils ne sont pas tous indiqués ! Il y en a beaucoup dans toute l'Amérique latine, mais là, au Mexique, c'est le bouquet !!!

la route dans la verdure

petite maison de village

Nous nous arrêtons au petit bourg de Santa Elena où nous passons la nuit, un peu avant Uxmal ; je vais acheté des tortillas, directement chez le meunier : des femmes viennent faire moudre leur maïs et préparer la pâte pour les confectionner ; tout est ancien dans la meunerie, depuis la machine à moudre qui tressaute vigoureusement, jusqu'à la balance de pesage et les plaques sur lesquels cuisent les tortillas, mais elles sont vraiment bonnes !!!

Comme nous stationnons entre l'église et un petit musée de la ville installés sur ce qui devait être une ancienne pyramide maya, nous allons y faire une petite visite : ayant découvert des corps d'enfants momifiés lors de la réfection de l'église, ils en ont exposés 3 avec tout le détail de leur découverte ...


Toujours des nuits torrides sans un souffle d'air … le lendemain nous partons à Uxmal où nous arrivons de bonne heure, à l'ouverture du site. Là encore, on a peu de renseignement au sujet de cette cité sinon que son apogée se situe entre les VIIème et Xème siècles ap. J-C et on ignore également la fonction de beaucoup des bâtiments mis au jour.

on arrive directement au dos de la grande pyramide

Situé comme Chichen Itza dans la plaine, au milieu de la forêt, on arrive directement sur l'arrière de la plus grand pyramide du site de 35 mètres de haut qui connut diverses étapes de constructions avec des temples incorporés à divers "étages". On remarque en particulier celui décoré avec des sculptures représentant Chac, le dieu de la pluie.

vue latérale avec les différents temples

Il devait être particulièrement honoré à Uxmal car, comme à Tikal, il n'y a ici aucune source, mais des citernes faites de la main de l'homme pour recueillir les eaux de pluie. Quasiment au pied de la pyramide un grand ensemble quadrangulaire entourant un vaste patio et comportant de nombreuses frises sculptées ; était-ce un palais ? Comme à Chichen Itza, les pièces sont très petites ce qui explique le nom donné par les Espagnols "Cuadrangulo de las Monjas" évoquant des cellules de nonnes.

sur un des cotés du palais

détail des frises


vue sur le palais du gouverneur depuis l'esplanade
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On se dirige ensuite vers ce qu'on nomme le Palais du Gouverneur comportant trois édifices réunis par des arcs et recouverts de belles sculptures du dieu Chac, omniprésent ; d'autres bâtiments dont la grande pyramide vraisemblablement dédiée au dieu du Soleil et, sur la vaste esplanade, le trône du jaguar, pierre taillée en forme de jaguar bicéphale.

le palais du gouverneur et sa magnifique frise sculptée


Depuis le début de la visite, nous rencontrons de nombreux iguanes prenant le soleil mais, sous les arbres, se sont des nuées de moustiques qui fondent sur nous ! Maintenant, je visite les sites en pantalon et baskets pour éviter les mauvaises surprises mais Alain est durement attaqué : difficile de prendre sereinement des photos dans ces conditions !!!

Nous poussons jusqu'au dernier "palais" en ruine, dont il ne reste qu'une seule façade à la cime richement ornée … mais les moustiques ont raison de nous et nous rebroussons chemin : il y en a moins dans les zones au soleil ! Malgré cette "agression" nous avons beaucoup apprécié Uxmal : chaque site est différent malgré les évidentes similitudes dans les constructions, et nous allons nous contenter de ces deux lieux majeurs pour le Yucatan : il y en a tant d'autres mais on ne peut les voir tous et on finirait par tout mélanger !!!

C'est par la "ruta Puuc" que nous prenons la direction de Campeche : elle est ainsi nommé du nom des "collines" qui traversent le Yucatan à cet endroit (on doit être à 100 mètres de haut !) et elle relie de nombreux sites mayas ayant connu leur apogée entre 600 et 900 ap J-C et ayant une évidente parenté de styles architecturaux et ornementaux que les archéologues ont appelé "style Puuc".

et toujours une longue ligne droite ...

Peu à peu, la forêt laisse la place à quelques cultures puis nous arrivons au bord du Golfe du Mexique et à la ville de Campeche. Nous revoilà au bord de l'océan, donc avec un peu d'air mais la chaleur reste toujours aussi intense. Heureusement, nous trouvons à nous garer tout près du malecon ce qui, la nuit, nous permet de profiter du vent du large !


Campeche a été fondée en 1540 par les Espagnols à la place d'un ancien port de pêche maya et fut, pendant toute la période de la colonisation le plus grand port du Yucatan ; de ce fait, elle fut victime à de nombreuses reprises d'attaques de corsaires anglais, français ou hollandais ; à la fin du XVIIème siècles, elle fut entourée d'une ceinture de rempart que l'on peut encore voir partiellement aujourd'hui.

la place du quartier ancien

L'intérieur du quartier ancien a été très bien restauré et l'on peut y faire une agréable promenade le long des rues pavées aux maisons décorées de stuc et aux couleurs pastel …à condition de rester à l'ombre ! Nous y faisons une bonne balade … agrémentée de quelques arrêts boissons … si possible climatisés et, sur le soir, nous nous promenons le long du malecon, très bien aménagé pour les piétons et les cyclistes.


dans une des rues piétonnes du vieux centre et son exposition de sculptures

le long du malecon

La matinée du lendemain se passe au garage Ford où nous espérions changer les amortisseurs, mais ils n'ont pas notre modèle ; nous en profitons pour faire changer les plaquettes de frein et le filtre à air en attendant de voir d'autres garages … puis nous retournons faire un tour dans la vieille ville.

Nous avons hâte maintenant d'arriver à des altitudes un peu plus élevées, seul endroit où nous serons un peu plus au frais ; nous reprenons donc la route en direction du Chiapas en espérant y souffrir un peu moins de la chaleur ! Nous pensions trouver quelques plages au sud de Campeche, mais elles sont vraiment bien petites et difficiles d'accès pour nous : nous quittons donc le Yucatan bien rapidement car il aurait mérité un séjour plus long avec les innombrables lieux à y voir mais la saison ne s'y prête vraiment pas, en tout cas en camping-car !
 
 

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