du 10 au 16 Septembre 2014
Nous rentrons au Québec sans même nous en apercevoir et tout de suite, c’est la Gaspésie, sorte de péninsule où viennent mourir les Monts Appalaches, entre la Baie des Chaleurs au sud et le Saint Laurent 'et son imposante embouchure' au nord.
Nous longeons la côte sud : de ce côté, elle est plate et agréable ; une sorte de Riviera avec beaucoup de campings pleins d’énormes "roulottes", des villages qui s’étirent le long de la mer ; beaucoup de haltes sont aménagées où l’on peut faire des pauses, prendre des photos … Egalement beaucoup de parcs naturels où les Québécois viennent randonner : nous avons jeté notre dévolu sur le Parc Forillon, à la pointe de la Gaspésie, mais le temps se gâte …
Nous dépassons l’Ile de Bonaventure et le Rocher Percé et faisons halte un peu avant Gaspé avec vue sur le cap. Mais le lendemain, comme annoncé, le temps est gris puis c’est la bruine qui s'installe … A l’entrée du parc, les nuages sont comme accrochés dans les pins et on n’est pas trop tentés par une randonnée sous la pluie.
Nous voilà dans la partie nord de la Gaspésie : la côte est plus accidentée, les Monts Chic-Chocs viennent mourir dans l’océan : parfois la bande côtière ne laisse place qu’à la route, les villages étant nichés dans les embouchures des nombreux petits fleuves. Nous parcourons encore quelques kilomètres, tantôt sous la pluie, tantôt sous une sorte de crachin puis nous nous arrêtons à la Martre, au pied du phare.
En soirée, le vent se lève : Pégase est secoué de plus en plus fort ! Il devient très difficile de dormir et c’est même assez "flippant" : nous finissons par reprendre la route à 4 h du matin ; la mer est démontée et nous envoie des paquets d’eau qui passent par-dessus le muret de protection : quelques km plus loin, nous trouvons une halte abritée par des arbres … où nous pouvons finir notre nuit sans être secoué aussi violemment !
Dorénavant, il fait froid : 10° dans Pégase au réveil et dans la journée, çà dépasse difficilement les 15° : heureusement, la pluie s’est arrêtée et le vent s’est un peu calmé … Au fil des kilomètres, nous rentrons vraiment dans l’estuaire du St Laurent et on commence à apercevoir l’autre rive (c’est un des fleuves les plus larges du monde (de 2 à 100 km !). Nous arrivons sur Rimouski et quittons la Gaspésie proprement dite : nous sommes maintenant dans une zone beaucoup plus plate et très agricole.
Une ferme avec ses grands silos |
Parait-il l'éolienne la plus haute du monde (110m)... |
Alain a trouvé un siège à sa mesure ... |
A Rivière du Loup, nous effectuons la traversée du St Laurent (25 km en 1 h environ) sur un ferry et remontons jusqu’à Baie Ste Catherine car nous avons bien envie de voir les baleines ! Nous réservons donc une "croisière" pour le lendemain ; il faut s’habiller chaudement et ne pas oublier les jumelles ni l’appareil photos !!!
A cet endroit, la profondeur des eaux varie énormément et peut atteindre 400 mètres avec trois courants qui se rencontrent : en surface, les eaux douces venant des Grands Lacs qui coulent vers la mer, le courant de la rivière Saguenay qui se jette dans le fleuve et le courant de profondeur venant de l’océan qui amène des marées de 4 à 6 mètres (Tadoussac est à plus de 1000 km de l’Atlantique).
C’est cette situation particulière qui permet le développement d’une quantité phénoménale d’éléments nutritifs dont les cétacés sont friands : environ 13 espèces de cétacés fréquentent les eaux de l’estuaire du St Laurent, surtout entre avril-mai et octobre-novembre avant de migrer vers des eaux plus chaudes ; seuls les bélougas résident ici à l’année.
Nous avons la chance d’apercevoir à plusieurs reprises des bélougas (4 à 5 mètres - 1 tonne) en bandes : ils se reconnaissent facilement par leur blancheur mais on ne distingue que leur dos au travers des vagues ; nous arrivons au milieu du fleuve et cette fois, c’est une baleine à bosse (12 à 15 mètres - 20 à 40 tonnes) que nous trouvons en train de se nourrir : elle monte à la surface en émettant un jet d’eau puis c’est la tête qui apparait, le corps entre deux eaux et enfin la queue avant qu’elle ne plonge à nouveau.
Tout le bateau est là à attendre, ne sachant où elle va ressortir, tous les appareils photos et les jumelles en alerte ! Il fait froid au milieu du St Laurent, malgré le bonnet et l’anorak mais pendant 2 heures, nous allons d’un côté à l’autre dans l’espoir de la voir surgir pendant que quelques petits rorquals (8 à 15 mètres - 8 à 10 tonnes) passent plus au large.
Nous faisons ensuite une incursion dans le fjord du Saguenay : c’est à la fois un fjord car creusé par un glacier et envahi par la mer mais aussi l’estuaire de la rivière du même nom, avec une profondeur de plus de 200 mètres (ce qui explique sans doute que sa traversée s’effectue sur un traversier et non sur un pont). Nous sommes maintenant congelés et avons hâte de rentrer "au port" comme tous les passagers d’ailleurs ! Heureusement, Pégase, installé au soleil est douillettement chaud et après un bon café on se sent nettement mieux, d’autant que nous avons réussi à avoir quelques photos de baleines : belle journée !!!
Nous en avons appris énormément sur elles (avant nous n’y connaissions pas grand chose !) à dents, à fanons, à bosse, etc... grâce à la guide, biologiste de formation qui animait la "croisière". Ici aussi ces animaux sont menacés, essentiellement par la pollution et sont extrêmement surveillés car l’équilibre de leur milieu est très précaire, le St Laurent étant aussi une importante voie maritime.
Maintenant, nous prenons la route direction Québec qui n’est plus très loin, mais c’est surtout le temps qui nous inquiète, car le ciel est vraiment gris …
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