du 19 au 25 Octobre 2014
Nous quittons donc Clarisse, Manu et les enfants qui partent vers le soleil pour nous diriger vers Nashville ; mais vu la distance (environ 1000 km) nous allons prendre le chemin des écoliers. Tout d’abord, il nous faut contourner Washington par une vaste rocade. Nous sommes dimanche matin et nous pensions que ce serait calme, mais pas du tout ! Le trafic est intense et peu d’Américains respectent les limites de vitesse !
Enfin, nous voilà hors de l’agglomération (6 millions d’habitants tout de même !) et notre premier arrêt est pour Manassas : c’est là qu’eut lieu le premier réel engagement de la guerre de Sécession ; comme toujours, beaucoup pensaient encore que ce serait une guerre rapide et beaucoup de curieux s’étaient déplacés de Washington pour assister à la déroute des Sudistes.
Dans les deux camps, les armées n’étaient guère aguerries et les soldats pour la plupart n’avaient jamais combattus ; les officiers sortaient des mêmes écoles et avaient souvent été amis … Manassas (ou Bull Run comme l’appelaient les Sudistes, du nom du ruisseau qui passe en contrebas) fut un sévère rappel : la guerre n'est pas une promenade de santé, et cette fois, les Nordistes en firent les frais ...
Depuis l'indépendance jusqu'à aujourd'hui, cette guerre est celle qui a fait le plus de victimes américaines - et de loin ! - il faut dire que dans ce cas précis, les morts des deux camps s'additionnent ...
Depuis l'indépendance jusqu'à aujourd'hui, cette guerre est celle qui a fait le plus de victimes américaines - et de loin ! - il faut dire que dans ce cas précis, les morts des deux camps s'additionnent ...
Nous allons faire un petit tour dans le "champ" où quelques canons de l’époque ont été installés mais il souffle un vent très froid et nous ne nous attardons guère. Durant la guerre de Sécession, une deuxième bataille eut lieu à peu près au même endroit et un véritable tour des différents "terrains" d’engagement a été aménagé : de quoi y passer plusieurs jours, avec des explications très détaillées, etc, etc …
Après ce petit intermède guerrier, nous partons vers l’ouest où nous rejoignons la Skyline dans le Shenandoah Park : il s’agit d’une route touristique, dans cette partie des Appalaches qui longe la rivière Shenandoah, avec de belles vues sur les vallées de part et d’autre. A nouveau, on retrouve les superbes couleurs de l’automne.
Cette route - ainsi que la Blue Ridge Parkway qui la poursuit - ont fait partie des grands travaux décidés par Roosevelt lors de la grande dépression : des milliers de jeunes chômeurs sont venus participer à ces créations : ils étaient logés, nourris, blanchis et payés 30 $ par mois, dont 25 $ étaient automatiquement envoyés aux familles pour leur permettre de survivre …
Nous sommes environ entre 1000 et 1500 mètres d’altitude en moyenne, avec de nombreux arrêts possibles pour admirer le paysage et comme ce sont des routes touristiques - et la Skyline fait en plus partie d’un parc national - les véhicules commerciaux n’y sont pas admis : c’est donc un vrai plaisir pour conduire !
Nous passons deux nuits dans un camping au milieu des bois et en profitons pour faire quelques belles marches d‘autant qu‘il ne fait pas mauvais et surtout, il ne pleut pas ; nous avons l’occasion de voir quelques biches et bien sûr toujours des écureuils, pas farouches pour deux sous. Les ours, eux, ne se montrent pas ! Il est interdit de laisser de la nourriture à l’extérieur et ceux qui campent sous la tente doivent enfermer leurs aliments dans des coffres en bois disposés exprès pour ne pas les attirer surtout la nuit !
Après cet intermède, et pour varier un peu, nous faisons un petit détour vers Charlotteville près de laquelle se trouve Monticello, la demeure de Thomas Jefferson, 3ème président des Etats-Unis (de 1801 à 1809) et auteur de la Déclaration d’Indépendance. Comme beaucoup de lieux historiques, celui-ci est géré par une association et des bénévoles (parfois très, très âgés) tiennent la billetterie, conduisent les véhicules, etc …
Comme souvent, il y a beaucoup de visiteurs et nous en profitons pour nous promener dans les jardins et admirer la maison : je dois dire que nous sommes un peu déçus, tant du fait de l’état dans lequel elle est (mais la majeure partie est en bois) que par son aspect : nous nous attendions à quelque chose de beaucoup plus imposant (notre habitude des châteaux royaux sans doute !) même si en photo on lui trouve plus d'allure que dans la réalité.
Jefferson a commencé à la faire construire après son long séjour en Europe en tant qu’ambassadeur des Etats-Unis. Notamment en France il s’est inspiré d’un architecte italien, Palladio, alors à la mode. La villa se dresse au sommet d’une colline avec deux ailes semi-enterrées (où sont installés les communs) formant terrasses et surmontée d’un dôme : ainsi la maison proprement dite ne comprend que les lieux de vie et de réception.
La visite se fait "militairement" : les groupes se suivant à 5 minutes d’intervalle, on ne peut guère s’attarder (interdit de prendre des photos à l'intérieur) et, déception finale, l’étage où se trouve le dôme ne se visite pas (état du bâtiment et grand nombre de visiteurs nous dit-on) ! Malgré tout, cela nous permet de voir un exemple de demeure d'un planteur de tabac en Virginie au début du XIXème siècle.
Pendant la visite, la guide n’esquive pas l’ambiguïté de Jefferson qui, tout en prônant l’égalité : "tous les hommes sont créés égaux", ils ont tous droit "à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur" a toujours eu des esclaves sur sa plantation : comme beaucoup d’hommes de l’époque cette "égalité" ne concernait que l’homme blanc : les noirs, les indiens et bien sûr les femmes n’étaient pas inclus dans cette fameuse déclaration !!!
Et maintenant, nous entamons notre trajet le long de la Blue Ridge Parkway qui s’étire sur 755 km : de beaux points de vue, dans une forêt aux belles couleurs d’automne ; c’est un vrai plaisir car la circulation peu dense permet de profiter pleinement du trajet. Par endroits, aux alentours de 700 à 1000 mètres d’altitude, elle grimpe à 2000 mètres.
Nous faisons quelques belles balades, histoire de se dégourdir les jambes, et il y a l’embarras du choix, toujours très bien indiquées : nous comprenons que cette route soit une destination prisée, tant des randonneurs que des promeneurs du dimanche. Et heureusement, sur la fin, le vent froid s’est calmé et on peut mieux profiter des arrêts. Nous y croisons, non seulement des courageux en décapotable, mais beaucoup de motards, souvent en Harley, la barbe au vent …
Comme nous arrivons aux Smoky Mountains vers 15 h, nous décidons d’aller passer la nuit dans un camping à l’entrée du parc, pour pouvoir prendre tout notre temps le lendemain. Installés dans un creux, au bord d’une rivière, la nuit y est particulièrement fraîche (7° au réveil dans Pégase !) mais des jeunes, à côté de nous, n’ont pas hésité à dormir dans des hamacs : dur, dur !!!
Il n’y a pas beaucoup de routes qui traversent les Smoky Mountains et à l’intérieur du parc, peu de voies pour accéder aux différentes parties mais, en revanche, beaucoup de sentiers de randonnées. Il est donc environ 10 heures quand nous quittons le camping … et là, c’est la surprise : au fur et à mesure que nous avançons, la densité de voitures augmente, surtout sur la voie opposée, en provenance du Tennessee, tant et si bien qu’il est impossible d’accéder aux parkings.
Pris dans le flot des véhicules, nous sommes dégoutés : il faut dire qu’il fait beau, on est le week-end et qu’il y a parait-il des vacances scolaires, ce qui explique sans doute cela … Ne pouvant seulement nous arrêter, nous traversons le parc sans avoir pu en profiter : pas de chance ! Et nous débouchons ainsi de l’autre côté, dans le Tennessee … et là aussi, c’est la surprise !
Nous nous retrouvons presque immédiatement à Dollywood : une sorte de gigantesque parc d’attractions, restaurants, hôtels, motels, commerces de toutes sortes : c’est un peu spécial … surtout après nos derniers jours plutôt nature, mais il y a du monde, donc çà plait …
Vraiment déçus d’avoir mal calculé notre jour d’arrivée dans les Smoky Mountains (mais çà fait partie des aléas du voyage !) nous allons maintenant continuer notre route à travers le Tennessee. Au moins un bon point : depuis que nous sommes de l’autre côté des Appalaches, il fait plus doux ! Il faut dire aussi que nous sommes bien descendus vers le Sud.
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