Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







vendredi 29 juin 2018

d'Agrigente à Palerme ... et retour en France

(Du 1er au 8 Septembre 2017)


Afin de rejoindre Agrigente et la côte sud, nous poursuivons notre chemin par Caltanissetta, ce qui nous permet de découvrir un peu la Sicile intérieure : paysages vallonnés et agricoles avec parfois quelques collines pelées où nous faisons quelques arrêts champêtres.

vue d'Agrigente depuis la Vallée des Temples

Nous retrouvons la Méditerranée en fin de journée et faisons halte sur une petite aire tranquille ... mais il s'avère qu'un night-club est tout proche et nous avons droit à de la musique jusque tard dans la nuit ! Malgré tout, c'est de bonne heure que nous mettons le cap sur Agrigente, afin d'en profiter sans trop de monde.




 





Fondée par les Grecs en 581 avant J-C, son âge d'or se situe au Vème siècle avant notre ère : c'est alors que fut agrandie et embellie sa magnifique "vallée des Temples". Dévastée par les Carthaginois en 406 avant J-C, elle ne retrouva jamais plus son lustre d'antan ... La ville est perchée sur une colline dominant la mer - d'un peu loin malgré tout ! - et, légèrement en contrebas, s'étale la vallée des Temple : éclairée le soir, la vue des ruines au crépuscule est de toute beauté.




Comme la ville "moderne" ne présente pas d'intérêt particulier, c'est vers les ruines antiques que nous nous dirigeons. Un immense parking accueille les visiteurs et nous y sommes dès l'ouverture. Il s'agit d'une belle promenade au milieu des vestiges de différents temples dédiés à Zeus, Héra, Hercule, Castor et Pollux et, le plus beau d'entre eux, le mieux conservé, le temple de la Concorde, un des plus célèbres du monde hellénique.

le Temple de la Concorde


Lieu des sacrifices et en arrière plan, les restes du temple de Castor et Pollux




C'est une promenade extrêmement agréable car le temps est doux et même si peu à peu la foule des visiteurs augmente, si la chaleur du soleil se fait sentir, nous sommes maintenant en octobre, loin des excès de l'été et nous en profitons au maximum.




les chèvres et leurs superbes cornes !

Enfin, nous reprenons la route en direction d'Eraclea Minoa où nous faisons un petit arrêt pour admirer les falaises blanches, mais nous ne descendons pas jusqu'à la plage car la route est tout de même bien escarpée !




Nous nous dirigeons ensuite vers Sélinonte où nous attendent d'autres célèbres ruines grecques. Fondée au VIIème siècle avant J-C, son nom vient du céleri (sélinon en grec), très présent dans la région. Elle connut, elle aussi, une longue période faste, mais une rivalité fatale avec Ségeste entraîna sa chute : dévastée par les Carthaginois (alliés de Ségeste), secouée par plusieurs tremblements de terre, la belle Selinonte ne se releva plus ... 

Le Temple d'Hera, le mieux conservé



petite pause dans les ruines ...

Proche de la mer, la ville était construite dans la plaine, à l'estuaire de deux rivières aujourd'hui à sec, avec quelques collines alentour. Nous nous contentons de visiter la zone principale - la plus impressionnante - où se trouvent les restes des temples : celui d'Héra est le mieux conservé car pour les autres, il faut beaucoup d'imagination pour se les représenter à l'époque de leur splendeur. Celui de Zeus était parait-il un des plus vastes du monde hellénique, aujourd'hui un impressionnant amas d'énormes pierres ... 


le Temple du roi des Dieux ...



C'est malgré tout une très agréable balade et un très beau site champêtre, mais il n'est pas permis de rester sur le parking pour la nuit. Nous poursuivons donc notre route jusqu'à Marsale où nous trouvons une aire où faire halte, près de la plage. L'avantage de la saison, c'est qu'il est facile de trouver de la place, même si d'autres retraités ont eu la même idée !

Au matin, direction Trapani : nous longeons les salines et allons nous garer à proximité des départs de bus. Nous voulions aller à Erice mais avec ce temps maussade, nous préférons retarder la grimpette et partons faire un tour dans Trapani. La ville ancienne est construite sur une petite péninsule qui se parcourt très facilement. Comme de nombreuses villes de Sicile, Trapani a connu toutes les invasions successives, depuis les Carthaginois jusqu'aux Normands  et pour finir les Aragonais jusqu'à l'indépendance en 1860.


le bord de mer à Trapani

 
balade sous la pluie ...


C'est durant la période du royaume des Deux-Siciles que la ville devint un port important et que furent édifiés les palais et les églises en particulier le long du Corso Vittorio Emanuele ; malgré les averses, nous passons un bon moment dans la vieille ville, même si le style baroque nous semble parfois un peu "too much" !

Le lendemain, la pluie a cessé : nous partons pour le terminal des télécabines et c'est la grimpette jusqu'à Erice, petit village médiéval, perché à 750 mètres d'altitude. Sa fondation remonte ... à la nuit des temps ! mais ce sont surtout ses constructions médiévales, ses rues pavées et ses ruelles qui en font tout le charme, sans compter une vue imprenable, tant sur la mer que les plaines alentour. 

montée vers Erice


l'église de style normand et son campanile



dans une des ruelles




superbe vue sur la vallée et la mer




plaques de céramique



vue sur Trapani et les salines


Après cet intermède "médiéval" c'est à nouveau vers un site antique à une trentaine de kilomètres de là que nous nous dirigeons : Ségeste, la grande rivale de Sélinonte. Elle aurait été fondée par des Troyens ayant échappé à la ruine de leur cité ! Après une longue période florissante, du Vème siècle avant J-C - époque durant laquelle fut édifié le temple - jusqu'à l'époque romaine, elle fut, elle aussi, frappée par des tremblements de terre qui entrainèrent sa chute, sans compter les invasions barbares...


le Temple vu depuis le chemin menant au théâtre




Le site est magnifique : le temple tout d'abord qui semble "posé" dans son très beau décor de collines dominant la mer au loin puis, après une belle grimpette, on arrive au sommet du mont Barbaro où trône le théâtre : malgré la chaleur, la vue superbe sur la vallée et la beauté de l'ouvrage, très bien restauré, récompense de l'effort fourni pour y parvenir ! Nous poussons jusqu'aux ruines du château médiéval avant de redescendre vers le temple - il est encore plus beau de loin que de près - et en faisons une dernière fois le tour. 


le théâtre perché sur le mont Barbaro


une vue splendide




Mais le temps passe vite et il faut déjà songer au retour ! Nous arrivons sur Palerme - beaucoup de circulation "à la sicilienne" ! - et nous nous installons sur une aire/parking en ville, près d'un arrêt de bus, ce qui nous permet de nous déplacer assez facilement. Nous allons d'abord au port réserver notre place sur le ferry pour Gênes puis décidons de profiter de l'après-midi pour aller visiter Monréale à quelques kilomètres au-dessus de Palerme.


vieille rue de Palerme


C'est une petite ville très touristique en raison de sa magnifique cathédrale de style normand et effectivement, elle vaut le détour ! Construite à partir de 1172, elle a la silhouette massive des constructions de l'époque mais ce qui est bluffant, ce sont surtout les immenses mosaïques (plus de 6000 m2 !) retraçant beaucoup d'épisodes bibliques, qui décorent les murs au-dessus des piliers et dans le choeur, ainsi que les plafonds ouvragés. On nous explique que le Christ Pantocrator qui domine l'ensemble est la plus grande icône au monde ! 

 
vue sur Palerme depuis Monreale


Nous payons le supplément pour aller voir la chapelle Roano et là, c'est la franche rigolade : le fameux chef-d'oeuvre est en restauration et, à la place, ils ont tendu une toile où il est représenté : il aurait mieux valu simplement fermer la chapelle plutôt que cette mascarade ... Nous sortons faire le tour du cloître, puis nous promenons un peu dans les rues de la ville haute.







les célèbres mosaïques


Mis à part l'épisode de la chapelle, nous ne sommes pas déçu : c'est, et de loin, notre église préférée en Sicile ; elle vaut vraiment le déplacement et contraste avec les réalisations baroques que nous avons pu voir ailleurs : décidément, le style "normand" certes un peu lourd mais "sans chichi" dans l'architecture et la statuaire nous plait beaucoup plus que le baroque ! Ensuite, c'est un petit tour dans Palerme pour faire quelques emplettes avant le départ.

Beaucoup de circulation en ville, mais avec le bus il est facile d'arriver au centre et le carrefour Quattro Canti est un point de repère facile à mémoriser ; réalisé au XVIIème siècle dans un style baroque qui mélange les rois, les patronnes de la ville et les anciens dieux grecs, il n'est pas forcément facile à admirer tant le trafic est dense sur les deux grandes artères qui s'y croisent ! Après un petit détour sur la piazza Pretoria toute proche, nous remontons le Corso V. Emanuele jusqu'à la cathédrale ; après une visite assez succincte - il y avait du monde ! - nous remontons jusqu'au Palais des Normands où siège maintenant le Parlement mais il n'est pas possible de le visiter (nous ne savons plus pourquoi !).

détail du Quattro Canti


et de la Piazza Pretoria



la Cathédrale et son jardin





le Palais des Normands


Nous repartons donc nous promener dans les ruelles du vieux Palerme : beaucoup de monde, de petits étals de marchands, de mobylettes pétaradantes ... C'est donc un peu fatigués que nous retrouvons Pégase pour une nuit calme. Nous reprenons le chemin du centre ville le lendemain pour continuer la visite que nous débutons par le Palais Mirto, un des rares de la ville ayant conservé son mobilier car légué à la cité par la dernière descendante de la famille princière.


le salon chinois








 


Au rez-de-chaussée, les communs, au premier, les pièces de réception et au second, les appartements privés de la famille, soit environ 30 pièces qui donnent un aperçu de la richesse de ces familles princières - ils avaient souvent en plus un château à la campagne ! - lustres vénitiens, services de porcelaine, salon chinois, magnifique salle de bal avec patio et fontaine, ... et l'on finit par les carrosses qui n'attendent plus que les chevaux ...

Mais c'est à pied que nous repartons nous plonger dans les rues de Palerme, un peu au hasard : c'est ainsi que nous arrivons sur un marché très animé où nous essayons d'apprendre les noms des fruits et légumes, des plats de charcuterie, des patisseries, etc, avant de nous attabler à une trattoria pour un ultime repas sicilien. Quelques derniers achats, et il est temps de rentrer pour aller au port.

 





En fait, arrivés à 20 h 00 pour un embarquement à 22 h 00 au plus tard, ce n'est qu'à 1 h 00 du matin que nous sommes enfin sur le ferry ! Organisation sicilienne !! Nous partons directement à notre cabine et n'entendons même pas le départ ! Le lendemain c'est une journée à bord sans histoire, passée à se promener sur les ponts car il fait beau et le soir, accostage à 23 h 30. Cette fois, le déchargement se fait rapidement et nous filons vers la sortie de Gênes avant de nous arrêter pour dormir sur une aire d'autoroute - bien calme d'ailleurs - et c'est le retour en France.


un retour pas désagréable ...


Pour cette première incursion en Italie, nous avons découvert une partie de la Sicile mais il nous reste le nord-est, à coupler éventuellement avec un séjour prochain en Calabre, pourquoi pas ? Même s'il a été un peu bref, ce premier contact s'est bien passé et nous en garderons un bon souvenir, avec quelques coups de coeur : l'église de Monreale, la villa romana del Casale, le site de Ségeste... mais aussi quelques regrets, en particulier l'Etna ...
   





 




 

  

   

   

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