Bonjour à toutes et à tous






" le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain"
Roland Dorgelès







vendredi 29 juin 2018

de Messine à la Villa Romana del Casale

(du 24 au 30 Septembre 2017)


C'est sous un ciel bien gris que nous partons vers Villa San Giovanni prendre le ferry pour Messine et effectivement pendant le trajet, la pluie arrive ...

Arrivée à l'embarcadère


la Sicile est déjà toute proche

C'est donc sous l'averse que nous abordons l'île avec en prime les embouteillages ... Nous arrivons à nous en extirper après quelques difficultés dues à des travaux et continuons jusqu'à Giardini Naxos où nous garons Pégase. Cette petite ville au bord de l'eau, à mi-chemin entre Messine et Catane, fut la première implantation grecque en Sicile mais il en reste peu de chose. 

Malgré le temps maussade, nous partons prendre le bus pour Taormina toute proche. Installés sur un piton rocheux qui domine la mer, il est interdit d'y stationner et surtout avec un camping car ! ce sont donc des bus qui font la navette depuis la côte et c'est bien mieux ainsi ! 

Promenade dans Taormina après la pluie


petite ruelle dans la ville

la place centrale et la rue principale




le Duomo de style normand

Implantation grecque puis romaine, arabe et enfin normande, c'est aujourd'hui un bourg médiéval surchargé de touristes ... et de boutiques pour touristes ... Heureusement, la vue sur la baie et l'Etna garde tout son charme, sinon ... Nous allons manger dans une trattoria avec panorama sur la mer puis déambulons le long des rues ; à dire vrai, nous sommes assez déçus mais ce doit être la foule et le temps qui reste gris ... Nous avons la surprise de constater qu'une couche de neige recouvre l'Etna : nous ne pensions pas qu'il y en avait déjà à cette période de l'année !


vue sur la baie, malgré un ciel bien gris




et vue sur l'Etna ... couvert de neige !

De retour à l'aire, nous croisons des camping-caristes français qui ont fait le tour de l'île dans l'autre sens et donc terminent leur séjour : le gros problème apparemment, c'est la circulation et nous en avons déjà un aperçu !

Le lendemain, nous partons pour l'Etna et arrivons sur le grand parking de Sapienza : beaucoup de monde et les possibilités de monter plus haut sont déjà surchargées et certaines excursions sont fermées en raison de la météo : le temps est clair - et frais - à Sapienza mais au-delà, peu de visibilité et les prévisions ne sont pas très bonnes ; nous restons donc dans le coin, plutôt déçus, et partons vers les cratères proches, ce qui nous faire faire une petite balade. Après un déjeuner rapide, nous redescendons sur Giardini Naxos avec un petit arrêt aux gorges d'Alcantara : finalement nous les regardons du haut du parking car l'accès - privé - est à un coût carrément prohibitif !

un des cratères près du parking de Sapienza


décor très minéral ...





vue sur les gorges d'Alcantara


Cette première journée est un peu décevante mais ils annoncent du mauvais temps pour les jours à venir donc nous ne verrons pas mieux l'Etna sauf à attendre une bonne semaine ... Nous reprenons donc la route le lendemain en direction de Syracuse - nous avons fait l'impasse sur Catane car la simple traversée de la ville nous a donné le tournis : nous avons loupé l'embranchement de l'autoroute et avons du continuer vaille que vaille : heureusement que Pégase n'est pas trop gros !

Nous avons droit à un accident routier, puis des travaux avant d'arriver enfin à Syracuse où nous trouvons une aire municipale pour nous garer avec un arrêt de bus pour le centre ville juste à côté. Ville fondée par les Grecs en 734 av J-C elle devient vite l'une des plus riches cités de l'île et de nombreux tyrans s'y succédèrent avant d'être finalement assiégée - et prise - par les Romains malgré les inventions d'Archimède qui mourra d'ailleurs lors des combats. 

la façade du Duomo sur l'île d'Ortygie

les colonnes doriques de l'ancien temple ...


mélange de style normand et antique


La partie ancienne de la ville se concentre sur l'île d'Ortygie séparée de la côte par un simple pont. Peu de restes de l'époque grecque hormis les colonnes du temple d'Apollon mais un lacis de ruelles étroites où se succèdent de nombreux palais - parfois bien décatis ! - de petites placettes ombrées, des églises ou chapelles aux pierres rongées par le temps : c'est une agréable promenade que nous agrémentons d'un excellent déjeuner de fritures au bord de l'eau, tout près de la fontaine Aréthuse : là, nous sommes bien déçus par son apparence - on ne voit qu'un simple bassin - mais nous imaginons bien que les marins de l'antiquité devaient être heureux de parvenir jusqu'à elle après de longues traversées !
 

les maigres restes de l'ancien temple d'Apollon



 



























 


























la fontaine d'Aréthuse

à la pointe de l'île, le Castello di Maniace



Nous rentrons tranquillement à pied en songeant à la chanson d'Henri Salvador : pourquoi voulait-il tant voir Syracuse ? nous avons certes apprécié la promenade dans la vieille ville, mais ...

Syracuse vue de l'île d'Ortygie

dans la campagne, en direction de Noto

Nous ne sommes pas particulièrement "fans" du style baroque mais nous voulons malgré tout en voir un exemple et ce sera Noto plutôt que Raguse, plus difficile d'accès avec le camping-car. Après avoir installé Pégase sur une aire privée, nous prenons la navette mise à disposition par le propriétaire et partons explorer la ville ; elle a été totalement reconstruite après un séisme en 1693 et pas exactement sur le site originel ; le plan en est simple : 3 grandes artères d'est en ouest à flanc de colline, la plus haute réservée à la noblesse avec ses nombreux palais, la seconde au clergé avec ses nombreuses églises et enfin celle du bas ... aux autres !

le monumental escalier menant au Duomo
l'Hôtel de ville ou Palais Ducezio



balcons et fenêtres ouvragés le long d'une rue transversale




Ce qui fait le charme de la ville, c'est le choix de la pierre qui prend au soleil un ton orangé très lumineux ; à partir de la Porta Reale, nous pénétrons dans le centre historique - bondé de touristes comme il se doit - et arpentons les 2 grandes artères, succession de palais et d'églises aux façades baroques à souhait ! Des ruelles très pentues permettent d'aller de l'une à l'autre. Nous faisons un arrêt repas dans une des trattoria de la ville : manger des tagliatelles avec une sauce à la tomate n'est pas forcément une bonne idée car j'en ressort constellée de taches mais c'était tout de même bien bon !

dans une des ruelles du centre





Nous poursuivons notre promenade dans la ville avec une petite grimpette dans un des nombreux campaniles pour avoir un aperçu de la ville puis nous reprenons notre navette pour le camping où sont venus faire halte tout un groupe de camping-car faisant eux aussi le tour de Sicile, l'occasion de parler un peu, car notre italien se limitant aux formules de politesse, nous pouvons difficilement communiquer avec les Siciliens !

Nous voici à la pointe sud du trident et nous décidons d'aller faire un petit tour sur la plage : il fait beau et doux et se serait dommage de s'en priver. C'est à Punta Bracetto que nous trouvons un camping avec plage privée et prix soldé pour la fin de la saison : beaucoup d'Allemands et de Néerlandais mais quelques Français tout de même. Nous y passons trois jours : plage et farniente même si je trouve l'eau un peu froide !

arrêt plage sous un beau ciel bleu

en cette saison, c'est plutôt calme ...

Après cet intermède, nous prenons la direction de Caltagirone puis Piazza Armerina dans la Sicile intérieure pour rejoindre la Villa Romana del Casale. Le trajet est agréable - paysage de collines aux pentes tantôt abruptes, tantôt plus douces et cultivées - et la circulation moins dense que le long de la côte. A l'arrivée sur le site, pas trop de cars de touristes ce qui nous permet de bien en profiter. C'est en effet l'un de nos coups de coeur sur l'île : ancienne villa romaine datant du IVème siècle ap. J-C, installée au centre d'un vaste domaine agricole, elle possède environ 3500 m2 de mosaïques de toute beauté !


dans la cour de la Villa

Cette luxueuse demeure aristocratique déroule en effet dans chaque pièce de magnifiques mosaïques, aux thèmes chaque fois différents que l'on peut admirer depuis les passages aménagés en surplomb. Chaque salle "d'apparat" ou faisant partie des appartements du maître des lieux est décorée - bien que malheureusement toutes les peintures murales aient quasiment disparues - de scènes de la vie quotidienne ou de la mythologie, mais pour nous le clou de la visite c'est le "Corridor de la grande chasse" : sur près de 80 m de long se déploient - sans jamais se répéter - des scènes de captures de bêtes sauvages en Afrique destinées aux jeux du cirque. 

de splendides mosaïques aux thèmes variés

décorent les sols dans chaque pièce


 comme ces jeunes femmes - si modernes! - faisant du sport !


entrée de la basilique



le magnifique couloir de la Grande Chasse
et la salle de la Petite Chasse

























Beaucoup de ces mosaïques ont gardé de vives couleurs et nous faisons plusieurs fois le tour de l'ensemble avant de nous promener dans les ruines extérieures avec les péristyles, les bains et les communs. Nous nous en mettons plein les yeux ! Le site est inscrit au patrimoine de l'Unesco mais nous n'en avions guère entendu parlé, hormis sur les guides et pourtant, ce sera un de nos plus beaux souvenirs de Sicile ... 


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